Le Vieux Vernègues

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Une fois de plus on sépare le groupe en deux. L’un prend la direction d’Aurons, l’autre se gare  à Vernègues.

Aurons est un joli village occupé depuis la préhistoire et le Castellas, du Xe siècle, est édifié sur des ruines romaines. Malheureusement il a été détruit complètement lors de la 2ème guerre mondiale par les Allemands mais on peut encore admirer en bordure de la route une colonnade qui bornait les jardins du château. Du rocher du Castellas et de la Vierge d’Aurons le panorama est magnifique. On continue en passant devant l’église, le lavoir couvert caché par le platane bi-centenaire. Nous poursuivons notre montée vers les grottes troglodytiques.

La route est bien vite abandonnée pour atteindre la jolie chapelle Saint-Martin du Sonailler.

On poursuit jusqu’au Vieux Vernègues… La montée est rude. Le village a déjà été visité par l’autre groupe qui a fait une boucle par le Grand Puech. Le Vieux Vernègues culmine à 394 mètres, le regard porte au Nord sur la vallée de la Durance, de Lauris à Cavaillon, et au Sud, sur la montagne Ste Victoire qui surplombe Aix en Provence et jusqu’à l’Etang de Berre. Des abris sous roche en bon état de conservation, indiquent une occupation humaine depuis l’époque néolithique (5000 à 2000 avant JC). L’époque médiévale et les nombreuses invasions font remonter les populations sur le plateau du Grand Puech, où l’on trouve une nécropole rupestre paléochrétienne. Au 8ème siècle, le site s’appelle l’Alvernicum, appellation qui donnera plus tard le nom actuel du village. La naissance du village s’est véritablement opérée au cours de ce 8ème siècle où  le “Castrum Alvernicum” bâti sur un escarpement rocheux, deviendra le Vernègues que nous visitons avec son château fortifié du Bas Moyen Age.  Cet antique village a été détruit par le tremblement de terre du 11 juin 1909 de magnitude 6,2 sur l’échelle de Richter.  C’est le tremblement de terre de magnitude la plus élevée enregistré à ce jour en France métropolitaine. À la suite de la destruction, les pierres des maisons en ruine (et en partie du château) ont été récupérées par les habitants du village pour reconstruire leurs maisons dans la plaine et le nouveau village reconstruit 90 m plus bas a été inauguré le 17 mai 1914, soit 5 ans après sa destruction quasi totale.  Le bilan humain avait  fait état de 46 morts et 250 blessés, c’est le seul village complètement détruit…

Pour le groupe qui marche sur le Plateau du Grand Puech, l’espace est vaste, dégagé et il domine la vallée de la Durance. Après l’ascension à la table d’orientation installée sur l’ancien moulin, on rend  hommage au  vieil Amandier, seul rescapé de la grande gelée de 1956, il aurait  500 ans, il serait le plus vieux d’Europe.

On arrive à l’Est du plateau, au pied de l’Oppidum St Jean, cette grotte a la particularité de présenter une inscription romaine gravée sur le rocher qui surplombe son entrée. L’inscription “Tiir” indiquerait l’emplacement d’un trésor caché : le trésor de la Chèvre d’Or  ?  Une rumeur locale raconte qu’un escalier menait à une salle souterraine inondée l’hiver et asséchée l’été. Au centre de la salle se trouvait un autel qui servait à la célébration d’un culte païen dédié à une statue de chèvre aux cornes dorées.

Nous reprenons tous le chemin qui suit le GR durant un bon moment dans de jolies sentes, parfois bien escarpés ou avec de beaux panoramas avant d’arriver à un croisement matérialisé par une citerne qui nous invite à prendre la direction du Sud. On rejoint une piste qui nous fait passer sur la voie du TGV et rejoindre la chapelle St Symphorien où on se retrouve pour le repas. Qui n’a pas mangé les bonnes crêpes au citron, au cointreau, au nutella ou au sucre ???  Heureusement que les bonnes gaufres rattrapent le coup !

Nous voici donc adossés à une petite chapelle romane qui se situe entre les villages de Vernègues et de Cazan. La partie la plus ancienne du bâtiment date du XIIème siècle. Elle a été ensuite agrandie et différentes parties ont été accolées à la chapelle d’origine en fonction des besoins et ce jusqu’au XVIIème siècle. Elle est construite dans un style très provençal et d’ailleurs de loin, on pourrait presque la prendre pour un grand mas.

Saint Symphorien était un jeune chrétien qui a été condamné à la décapitation pour avoir refusé de s’agenouiller devant la statue de Cybèle, la déesse romaine de la Terre. Il était invoqué pour guérir les malades et les infirmes, comme en témoigne la collection de béquilles au fond de la chapelle. En Provence, il était censé protéger contre les crues du Rhône ou de la Durance, ou simplement contre les noyades. Il était aussi imploré pour faire tomber la pluie. La Chapelle  sert aujourd’hui de lieu d’exposition. En été, elle est le siège de nombreuses soirées musicales.

Nous continuons en  passant près du beau Pavillon de  Victoire qui est une immense propriété privée dont l’entrée principale donne accès à une grande allée bordée de chênes centenaires.

On arrive au  château Bas qui date du XVIIème siècle. Il est bâti sur une cité gallo-romaine comme en témoigne l’étonnant temple romain de Diane auquel est accolé la chapelle St Césaire. On fait une pause pour visiter ce Temple inondé de soleil !

Le sentier continue à travers la forêt et les groupes, autonomes, différencient leur itinéraire au niveau de Salets, l’un continue vers Aurons, l’autre prend le chemin des Veignes pour arriver à Vernègues par le Vallon des Jouves.

La journée a été belle, et si le matin il faisait un temps à privilégier bonnets, gants et grosses vestes, le soleil a vite réchauffé toute la troupe qui a bien apprécié cette balade bien  pleine de surprises !

Cotation : B3J – 20 km 550 m de dénivelé (ou 15 km et 390 m de dénivelé) – 19 randonneurs.