La Bauxite.

Voir ici les photos de notre randonnée aux Baux de Provence

Le chemin file vers les rochers tordus des Baux de Provence, il est assez large pour les conversations animées mais il faut lever la tête pour admirer ce beau paysage avant de s’enfoncer dans une pinède un peu sombre. On arrive ainsi dans les restes d’une carrière. Bauxite… ou pas ? En fait la pierre autour de nous est bien rouge et on en profite pour parler de la découverte par le chimiste Pierre Berthier en 1821 de ce minerai à qui il a donné le nom de « terre d’alumine des Baux ». Armand Dufrénoy a transformé ce nom en « Beauxite » en 1847 et depuis 1861 c’est le nom de « Bauxite » qui lui a été définitivement attribué.  Mais la bauxite qu’est-ce-que c’est exactement ? Raphaël nous explique qu’il s’agit d’une roche latéritique blanche, rouge ou grise, caractérisée par sa forte teneur en alumine Al2O3 et en oxydes de fer. Cette roche constitue le principal minerai permettant la production d’aluminium ! Ce n’est pas de la science ça !  On rajoute que  le premier site industriel producteur d’aluminium au monde utilise la bauxite qui est amenée à Salindres dans le Gard, dès 1860 et..  nous pouvons maintenant continuer notre balade.

Dans les pins, sur de larges chemins, puis un passage goudronné qui permettait aux camions d’atteindre les carrières et nous retrouvons de jolies sentes bordées de laurier-tin dont les fleurs commencent à s’épanouir, des argellas, du romarin, des cistes et des genets…

On traverse la route pour déambuler au milieu des oliviers avant de prendre en bordure du canal de la Vallée des Baux. Une grande propriété privée nous bloque l’accès à notre chemin mais, ceci étant prévu, on fait une pause gourmande : Michèle E. ayant apporté ses fameuses crêpes au citron…. Humm ! On se régale.

On rejoint facilement notre itinéraire qui nous entraîne au mas d’Escanin où une mazurka est improvisée pour la gardienne des lieux qui nous a gentiment invités à entrer dans la grande cour. Cette tour c’est quoi ? Le mas des Quenin ou des Canin, patronymes courants dans la région, sommeille sous de magnifiques platanes sur la route des Baux. Mentionné comme moulin dès 1623, c’est une grande propriété agricole, un « mas » traditionnel pourvu de son moulin à huile et de son moulin à farine. La présence d’un vivier et d’une glacière peut laisser penser que le mas est implanté sur une villa gallo romaine. Sa chapelle a peut-être été implantée sur un petit temple celto ligure. Ce ne sont là que des suppositions. Dans la cour, la tour témoigne seulement de l’admiration d’un membre de cette famille pour Viollet-le-Duc !

Il n’y a plus beaucoup de km à parcourir mais nous faisons une halte pour admirer le « moulin d’Arcoule ». Nous nous trouvons sur la commune du Paradou. « Paradou » en provençal désigne un moulin à foulon, c’est-à-dire un moulin à eau. Ces moulins étaient situés au bord de la rivière de l’Arcoule et servaient aux tisserands. Il n’y avait pas que celui-ci puisqu’il y avait 7 moulins à foulon sur la commune du Paradou. Ce village participait à la fabrication d’étoffes où  certains étaient spécialisés dans la teinture à la garance ou dans le traitement des étoffes de laines par marteaux frappeurs entraînés par une grande roue hydraulique pour les adoucir et en resserrer le maillage en le feutrant superficiellement. C’est à la Révolution que ces moulins ont cessé leur activité et on ne peut trouver leur trace que dans l’architecture des maisons privées comme c’est le cas ici.

Les véhicules n’étant pas très loin, nous rentrons enchantés de cette balade riche en découvertes !…

Cotation : A1DJ – 8 km – 200 m dénivelé – 19 randonneurs.