La forteresse de Mornas

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Pour changer, c’est par la face nord  que nous abordons la falaise qui nous donne accès sur le plateau du Crestaïre. De beaux sentiers  aux jolies couleurs d’automne puis on atteint le lieu-dit des Pintoles où Jocelyne fait une chute sur une route tranquille, un œil au beurre noir mais ça a l’air d’aller.
Nous montons donc pour atteindre une grande piste bien ensoleillée, des points de vue à couper le souffle s’offrent à nous : les Alpes enneigées, les montagnes  des environs de Sisteron et Gap, le Mont Ventoux, du nord on le  reconnaît à peine, les dentelles de Montmirail… Puis la vallée du Rhône et son majestueux fleuve serpentant vers la mer. On pointe nos yeux sur les châteaux du Jonquier et de Gicon.
Le sentier devient plus escarpé, quelques passages à raz de falaise ou quelques pitons rocheux nous obligent à un peu de gymnastique mais nous arrivons enchantés à la petite chapelle romane de St Baudile où dans les temps anciens les gens des environs venaient en neuvaines pour obtenir la guérison des enfants souffrant de maladies de peau.
C’est vrai… qu’au soleil, avec cette belle lumière tous les « miasmes » devaient déguerpir. Nous profitons de rochers bien confortables pour notre pause repas… café, thé, infusions et petits chocolats agrémentent ce moment privilégié.
Une courte grimpette sur un piton nous fait dominer toute la vallée du Rhône. La Citadelle de Mornas est à nos pieds, imposante, majestueuse elle est aussi impressionnante d’en haut que d’en bas.
Par un sentier un peu chaotique nous atteignons les premières murailles puis la porte d’entrée. Mais quelle est l’histoire de cette forteresse ?
Dès l’antiquité le Rhône est tronçonné en secteurs avec des sentinelles intimement liées au fleuve et  qui permettent d’en gérer la surveillance ainsi que celle des voyageurs. Un oppidum s’établit donc sur le rocher qui restera opérationnel à l’époque romaine.  Un castrum est mentionné pour la première fois au IXe siècle, probablement en bois puis au fil des siècles construit en pierres. Durant la Croisade des Albigeois la forteresse passe du comte de Toulouse Raymond VI au Pape puis dépend de l’évêché d’Arles et enfin, par le traité de Meaux, Mornas est rattaché au royaume de France puis placée sous la tutelle des chevaliers de St-Jean de Jérusalem.
La place-forte joue un rôle important de défense lors de la guerre de 100 ans et les dévastations des grandes « compagnies ».
Négligée par l’Eglise, la forteresse mal entretenue tombe dans les mains du baron des Adrets durant les guerres de religion. Réputé pour sa cruauté dans les actions, le baron des Adrets est un fidèle partisan des troupes protestantes, puis change de camp en 1567 pour rejoindre les catholiques. On raconte qu’il faisait précipiter les réfugiés et la garnison du haut de la falaise. Dans les années qui suivent Mornas passe aux mains des catholiques et des huguenots pour tomber complètement dans l’oubli et l’abandon à la fin des troubles (fin XVIe siècle).
Une association a entrepris sa restauration depuis 1977 et propose aujourd’hui de nombreuses animations et reconstitutions, surtout pendant la période estivale.
Nous descendons la petite route bien pentue et nous arrivons à l’ancienne église paroissiale du village de Mornas, l’église Notre-Dame du Val-Romigier qui se dresse au pied de la forteresse. D’origine romane, elle a été à plusieurs reprises agrandie et restaurée suite aux différents sièges du château.
Maintenant c’est une petite balade dans ce village médiéval avant de lézarder au soleil devant une « mousse » bien fraîche !
Cotation : JB2 – 9 km – 260 m dénivelé – 8 randonneurs.