Séjour Rando au coeur des Cévennes (du 06 au 09 octobre 2017).

1er jour – vendredi 06 octobre 2017.

Voir ici les photos de notre premier jour.

Nous sommes tous  au rendez-vous pressés de découvrir nos aventures !

Après 1h30 de route sans encombre nous voici au « parking de la Montagne » perdus au flanc de la crête de Pallières près d’Anduze.

On monte dans une  pinède puis on suit des panneaux indiquant « Dolmens » sentier balisé  au milieu de pins, châtaigniers, chênes, bruyères et arbousiers. La vue se dégage sur les Cévennes. On rencontre notre premier Dolmen composé d’un couloir et d’une chambre couverte de 2.05 m par 1.4 m entouré de 15 blocs de grès vert. Ils forment un Cromlech.

Le sentier que l’on suit nous permet de rencontrer d’autres mégalithes mais nous ne les visitons pas tous, des panneaux nous invitant à rester absolument sur les « sentiers balisés ».  Mais le deuxième est  assez confortable à décortiquer. Nous y repérons une simple table qui peut faire penser à un autel païen mais il s’agit bien d’une chambre sépulcrale et de galeries de tumulus dans la partie meuble érodée au cours des siècles. On peut y entrer par un couloir construit en  pierres sèches et la chambre sépulcrale est de forme rectangulaire.

Certains avancent que les mégalithes sont d’origine bretonne et arrivent en Languedoc grâce aux échanges commerciaux et religieux qui se développent à l’intérieur de l’Europe. Dans notre région il n’est pas rare d’en rencontrer dans les Cévennes, sur les Causses et dans la garrigue. Il y aurait 400 dolmens dans le Gard : des menhirs et ces énigmatiques cromlechs. Ils sont les plus vieux témoins architecturaux de notre patrimoine et auraient 5 500 ans. Cromlech est un mot gallois signifiant cercle de pierres plantées. Ces enceintes recèlent leur part de mystères… lieu de rassemblement religieux, culte des astres, du soleil ou de la lune, ou encore culte des bêtes à laine, le cercle rappelant alors un enclos. Sa véritable fonction ne nous est pas délivrée. Le mot dolmen signifie « table » en breton. Ce serait le lieu de sépulture collective d’une tribu. Des offrandes étaient entreposées avec les corps (bijoux, objets guerriers…) pour les accompagner dans l’au-delà.  Comme sur la crête de Pallières ils sont souvent regroupés dans un même tumulus.

Fiers de nos découvertes nous continuons jusqu’à Pannissière où nous pouvons nous installer sur une aire herbeuse loin des cailloux qui jonchent nos sentiers. Le retour se fait dans de larges sentiers bien ombragés  appréciés en ce tout début d’après-midi.

La suite de nos découvertes s’effectue à Mialet au musée du Désert. Dans l’histoire du protestantisme, l’expression Désert définit une période qui s’étend de la révocation de l’Edit de Nantes (1685) à la Révolution Française (1789) car privés de liberté de culte, c’est loin des villages, cachés dans les endroits isolées, déserts (forêts, garrigues, grottes, ravins…) que les protestants sont obligés de vivre clandestinement leur foi.

On découvre l’histoire des Camisards, révolte armée pour défendre leur liberté religieuse. C’étaient des paysans, tisserands, cardeurs de laine, jeunes pour la plupart. Pas plus de 3000 ils ont tenu tête pendant 2 ans (1702/1704) à plus de 30 000 soldats de troupes royales. Deux chefs se sont imposés Jean Cavalier et Pierre Laporte, dit « Roland » dont on visite cet après-midi la maison à l’intérieur de laquelle le musée s’est implanté…

Riche de cette visite nous pouvons aller nous installer dans notre Hôtel. L’accueil y est très agréable, l’apéritif très local et le lit… très moelleux !

2ème jour – Samedi 07 octobre 2017.

Voir ici les photos de notre 2ème journée.

Réveil tous sourires, petit-déjeuner copieux et animé et nous partons au creux de la Vallée Borgne, à Faveyrolles, hameau complètement isolée, niché dans une petite vallée qui tire son nom des cultures qu’on y trouvait autrefois : les fèves.

Du village on entame une longue montée jusqu’au col de l’Espinas à travers de beaux paysages changeants, d’abord une forêt de chênes verts sur un chemin de calades (pierres dressées sur le champ et tenues entre elles). Ces chemins empierrés bordés de murettes de pierre sèche ont résisté à l’épreuve du temps. L’ascension permet d’apprécier diverses sources et petits rus… Malheureusement tous à sec ! Ensuite ce sont les châtaigniers qui nous servent d’ombrelle. Notre sentier s’appelle  « le sentier du mouflon ». On ne l’a pas rencontré mais  il vit pourtant paisiblement ici depuis 1954. L’été on peut le repérer plus facilement sur les crêtes et l’hiver ils se replient au creux des vallées, dans les châtaigneraies.  Nous arrivons au Col de l’Espinas où nous prenons la direction « Aire de Côte » et durant 2.5 km nous marchons d’un pas rapide sur une petite route bordée d’immenses pins noirs. Nous arrivons enfin au Fageas puis au « Pas » où nous nous installons pour la pause déjeuner bien calés pour une vue panoramique sur le Mont Aigoual ou plus particulièrement sur la crête du sentier des « 4000 marches » dont nous pouvons repérer,  pour ceux qui l’on fait, chaque étapes.

On entame notre descente vers le col du Pas en parcourant les flancs naissants de la vallée de l’Hérault, rivière cachée au creux du massif de l’Aigoual.

La croix de Lorraine se laisse contempler. Monument érigé à la mémoire des Résistants de la Seconde guerre mondiale par les résistants cévenols eux-mêmes.

On reprend notre route par le fameux chemin de transhumance qui domine le territoire de la vallée Borgne, la draille de la Margeride. Toujours parcouru pour la montée à l’estive il nous offre de superbes vues sur un paysage cévenol resté sauvage. On y sent la garrigue, retrouvons des genêts, des cades et des chênes verts.

Lorsqu’on quitte la draille pastorale pour redescendre pour Faveyrolles on passe sous une forêt de châtaigniers d’une belle hauteur et de la fougère. Pensez vous que nous nous sommes arrêtés pour ramasser des châtaignes ?

Le retour au hameau se fait après une  longue, très longue descente avant de trouver un pont qui enjambe une rivière avant de remonter dans le hameau bien heureux de retrouver les voitures ! Repos bien mérité car la balade était quand même un peu « sportive ».

Nous sommes parachutés à l’auberge pour une douche bien chaude, un bon repas et toujours notre lit bien douillet… Sauf pour ceux qui ont découché !

3ème jour – Dimanche 08 octobre 2017

Voir ici les photos de notre 3ème jour.

Réveil en forme et la joie d’un bon et consistant petit-déjeuner avant de reprendre le chemin de la Vallée Borgne mais pour un trajet plus court car nous nous arrêtons à Saumane à proximité d’un des sept ponts qui étaient comptés dans le village, mais il y a longtemps !

Après avoir traversé le Gardon nous nous dirigeons vers le lieu dit « Cabrijoule ». Aie ! Cabrijoule pouvant se traduire « ravine de la chèvre » nous  nous doutons que la descente ne va pas être facile ! Effectivement après avoir monté une large piste en ample lacets nous descendons à pic sur un sentier plein d’aiguilles de pins. Nous arrivons ensuite dans une châtaigneraie en longeant une large faïsse pour rejoindre un bras mort à sec du Gardon. Betty nous demande d’ouvrir les yeux car un oiseau, le cincle plongeur, peut nager dans l’eau car il a la particularité de se nourrir essentiellement dans l’eau des rivières. On monte sur les rochers, on observe, rien à l’horizon…. Ah mais si, certains repèrent le pont de chèvres, ou plutôt ce qu’il en reste car il a été bien endommagé par de nombreuses crues. On ne peut même plus voir sa voûte qui s’est effondrée complètement lors des inondations de 2002. On évoque ces évènements qui ont marqué aussi notre région mais on est tranquille ! Ce n’est pas ces jours ci que le phénomène va se reproduire : le Gardon a très peu d’eau, c’est la sécheresse complète et nous avons le cœur serré de constater combien la nature souffre en général. On repasse sur des rochers, on traverse le petit gué, on laisse le pont noyé et on se dirige vers la propriété de l’Esat de La Pradelle, établissement d’aide et de service par le travail qui participe à la dynamique économique de la vallée en terme de production et d’emplois.

On traverse le pont d’Ausset et en reprenant notre piste un nuage tout blanc se perd dans le ciel bleu. On fait la pause avant le château de l’Hom (Hom = orme). La reprise est dure : une grimpette sur un sentier en calade serpente en lacets avant de pénétrer dans une forêt de châtaigniers et de pins par une côte très raide. Un petit détour nous fait rejoindre une des voitures que nous avions laissé pour nous éviter de marcher sur la route.

Direction la grotte de Trabuc ! Cette grotte très connue (elle l’est même depuis l’antiquité) n’avait jamais reçu notre visite. Nous sommes tous enchantés de cette excursion qui nous fait entrer bien profondément sous terre où nous apprenons que l’origine de son nom vient de l’arme favorite des Camisards, le tromblon « trabuc » en occitan. En effet, à l’époque les Camisards y trouvaient refuge…

Il nous reste un peu de temps avant le repas du soir, nous en profitons pour rejoindre la maison de la Randonnée à Thoiras mais… elle est définitivement fermée. Nous passons donc un moment à la boutique des produits locaux avant de retrouver l’Auberge du Péras.

Apéritif Cévenol, repas délicieux, bonne nuit…

4ème jour – lundi 9 octobre.

Voir ici les photos de notre 4ème journée.

Voir ici les photos d’André.

Réveil joyeux après une douce nuit, on se retrouve pour le dernier petit-déjeuner avant de rejoindre St Jean du Gard pour une visite des environs en attendant les randonneurs du lundi.

On se retrouve au parking de « Pied de Côte » puis on monte tranquillement jusqu’au mas de l’Affenadou. Petite pause pour apprendre que les animaux en quête de pâturage, bien avant d’être domestiqués, suivaient toujours les mêmes passages vers la montagne lorsque la plaine n’offrait plus d’herbe ni d’eau. Ce sont ceux-ci qu’empruntèrent plus tard les bergers menant leurs troupeaux transhumants. Le chemin du hameau de Pied-de-Côte à la corniche des Cévennes est une de ces drailles. A l’époque pré-romaine, les Gabales, tribu celte, en ont fait l’axe qui leur permettait de relier Nîmes au Gévaudan en passant par le col St Pierre et les crêtes. Au moyen-âge, le hameau de Pied-de-Côte s’est développé le long de cette très ancienne voie de communication devenue le « grand chemin public d’Anduze au Gévaudan ».

Après l’Affénadou on continue jusqu’à la Corniche des Cévennes en apprenant que l’  « affenador » ou l’ « affenage » désigne le lieu où le muletier faisait une halte pour ravitailler et reposer ses bêtes. Il acheminait, entre la plaine languedocienne et le Massif Central, vin huile d’olive, sel, tonneaux, lentilles, châtaignes, cadis etc… Pour porter son titre, le muletier, personnage haut en couleur et bon vivant, se devait de posséder une « coble », c’est-à-dire une vingtaine de mulets. Son passage était synonyme de nouvelles fraîches.

On arrive sur la route au Col st Pierre pour,  un peu plus bas reprendre le sentier du Signal. Sur la gauche on repère l’ancienne borne royale « Nîsmes/St-Flour ». On a une pensée pour R.L. Stevenson qui en 1878 arrivait contemplatif au col Saint-Pierre… Mais certains d’entre nous ont une pensée pour le beau périple que nous avions réalisé une fin d’été de Langogne à St Jean du Gard pour suivre ses traces !…

Quel beau moment que celui de notre arrivée à la table d’orientation. Un ciel bleu sans nuage, une vue à 360°  qui nous offre un panorama des Alpes à la mer Méditerranée, du Mont Lozère au Mont Aigoual… On a l’impression d’être les « Maîtres du Monde » !  Rien que ça….

On redescend en repérant ce qui pourrait être une tombe à coffre néolithique puis le silence s’installe un bon moment en se suivant les uns derrière les autres dans une descente escarpée et assez longue avant de pouvoir faire une « pause fleurette » et rejoindre une piste, toujours à l’ombre,  qui descend encore, en une succession de virages jusqu’au ruisseau de la Reboutière (presque à sec !) que l’on traverse. On passe sous le Mas du Prat, maisons de pierre accrochées à la montagne, pour rejoindre Pied-de-Côte et le retour au parking… Heureux de ces bons moments passés ensemble qui nous feront nous retrouver autour de bien beaux souvenirs communs !

Retour à Beaucaire vers 19h pour rêver encore… encore… aux beaux paysages traversés durant ces 4 jours !

Cotation : B2-B3 – Randos DJ et J  de 8 à 12 km, de 400 à 700 m de dénivelé, sur chemins pentus et caillouteux + visite du musée du Désert et de la Grotte de Trabuc – 13 randonneurs.