L’oppidum de Saint-Blaise.

Voir ici les photos de notre randonnée à St Mitre les Remparts.

Initialement nous devions aller effectuer une belle rando à Bollène mais… la météo étant défavorable nous avons préféré assurer de ne pas avoir la pluie et nous sommes allés à St Mitre les Remparts.

Nous démarrons tout près de la chapelle St Blaise et sa jolie architecture typique du roman provençal pour continuer en longeant le grillage délimitant l’Oppidum du même nom : sa visite est reportée à la fin de la rando.

Nous déambulons dans une jolie forêt  de pins avec quelques descentes raides et aussi des montées et on trouve ici et là quelques grottes, ruines ou aménagements assez particuliers. Tout cela nous intrigue un peu mais les pistes deviennent large et nous avons beaucoup de choses à nous raconter : retrouvailles pour certains, le dernier voyage en Italie pour d’autres !

Nous laissons l’étang de Citis derrière nous pour faire le tour de l’étang du Pourra. On marche vite, on s’intéresse aux filaires, lentisques, muscaris, calendulas, fausses roquettes et aussi ornithogalons (ou dames de onze heures) qui pointent leur nez en fin de matinée. On rencontre trois taureaux mais il semble que l’un d’entre eux doit plutôt être un bison ?!  On sort les jumelles, ils sont loin, mais on voit bien dans l’étang quelques flamants roses en rang d’oignons…

Toutes ces distractions nous font manquer le chemin sur la gauche qui devait nous amener vers le centre équestre, on aurait dû faire le point avant mais… en compagnie si agréable le temps passe vite et on ne se rend pas compte qu’on marche !

Revenus au point de départ de notre circuit autour de l’étang nous reprenons des sentiers pour retrouver « Les Castillons » mais auparavant on s’installe pour notre repas.  On se pose la question de savoir si il pleut ailleurs, mais ici nous avons le soleil, du vent mais nous sommes toujours à l’abri et si nous l’entendons, nous ne le ressentons pas !

Arrivés aux « Castillons » on a vite fait de repérer la nécropole rupestre. Une grande concentration de tombes, certaines groupées en petits ensembles familiaux, d’autres plus à l’écart. Elles ont été creusées à même le roc et recouvertes de pierres plates.  D’après leurs caractéristiques et par quelques objets mis au jour, d’après les informations recueillies, ces sépultures appartiennent à la période wisigothique, c’est-à-dire entre le Ve et le Vie siècle après J. –C.

Nous retrouvons plus loin les limites de l’Oppidum mais avant nous voulons découvrir quelques gravures rupestres. En effet depuis l’Antiquité, carriers et tailleurs de pierre ont laissé de nombreux témoignages de leur activité au sein de la forêt de Castillon et des inscriptions signalent leur présence : des dates, des marques, des gravures. Certaines ont été découvertes sur des rochers en bordure de falaise. On cherche mais on ne trouve que des bornes qui les reproduisent ! On est interpellé par un géologue du site de St Blaise qui nous dit qu’elles sont difficiles à trouver. Comme il nous invite à entrer dans l’Oppidum, nous laissons les gravures et nous voici dans la courtine du rempart grec dans la ville basse d’une des plus anciennes cités de la Provence !

Nous sommes dans la capitale sans nom connu de la tribu littorale des Avatiques qui peuplait la région entre le Rhône et Marseille. La ville tirait ses richesses du sel des étangs (4 étangs  nous encerclent : celui du Citis, du Pourra, de Lavalduc et d’Engrenier). La fondation de Marseille par les grecs a donné une impulsion à l’oppidum gaulois  qui durant cinq siècles va vivre au rythme de leurs relations tantôt concurrentes et très tendues, tantôt partenaires économiques.

On parcourt l’oppidum dans son triangle de 5.5 ha… C’est de la randonnée. De la ville basse on découvre une nouvelle plateforme qui forme la ville haute… Nous profitons de quelques vues sur les étangs et nous nous intéressons aussi à des Ophrys bourdon (ou Ophrys frelon) qui tapissent le sol herbeux et aux trous d’animaux pour en manger les oignons. Les sangliers ?

Avant de repartir on refait le tour de la chapelle qui repose sur les fondations d’une chapelle antérieure.

On apprend que des fouilles autour de la chapelle et de l’oppidum sont en cours jusqu’au mois de décembre prochain et on salue respectueusement les archéologues qui arrivent à restituer l’histoire de ces civilisations qui nous ont précédées…

Cotation : B2 J – 14.5 km – 310 m dénivelé – 7 randonneurs.