Notre-Dame-du-Château.

Voir ici les photos de notre randonnée à St-Etienne-du-Grès.

La pluie nous laisse un peu de répit pour parcourir avec grand enthousiasme les Alpilles. Au-dessus du Mas d’Almeran le sentier nous entraîne dans un paysage de Toscane avec de beaux points de vue. Une courbe, un croisement, une montée raide, une descente qui dégringole, c’est ainsi que l’on avance pour atteindre le sentier des Traversières que l’on quitte assez vite pour reprendre vers une longue piste qui nous entraîne, enfin, vers le  gaudre d’Almeran. Les pieds mouillés, les abords ressemblant à des « bayous », nous sommes heureux pour nos chères Alpilles : enfin de l’eau !

Maintenant il ne nous reste plus qu’à aller visiter la chapelle Notre-Dame-du- Château  posée au sommet de la colline. Cette chapelle romane date du XIIème siècle. C’est une vierge en bois polychrome, La Belle Briançonne qui est à l’origine de ce pèlerinage. Elle provenait du petit village de Saint-Martin-de-Queyrières, au sud de Briançon et a été rapportée en 1350 par un ermite jusqu’à Tarascon afin de la protéger des vaudois. Et aussi en remerciement envers Marthe de Béthanie pour avoir sauvé les Gavots de la Peste Noire.

Le premier pèlerinage attesté date de 1420, il est le symbole d’une tradition religieuse et populaire fort ancienne. Aujourd’hui la Confrérie des prieurs de Notre Dame du Château est la garante de la tradition à travers ses prieurs élus chaque année.

Dans une période plus moderne et contemporaine, la chapelle de Notre-Dame-du-Château est restaurée en 1859 à la suite d’un legs et déclarée chapelle de secours par décret du 25 mai de la même année. Elle est inscrite aux Monuments Historiques en 1926. En 2006, la chapelle a fait l’objet des gros titres et d’un débat animé à la suite d’une une fresque, réalisée par un artiste, et jugée ’païenne’ par le curé  qui l’a détruite à peine l’œuvre achevée.

Après l’histoire de la Belle Briançonne nous nous posons un instant sur le parvis de la chapelle pour profiter de beaux panoramas au soleil couchant, on monte un peu plus haut, à la table d’orientation, pour mieux apprécier puis on revient par la grotte qui a servi un temps d’habitat troglodytique avant de rentrer heureux d’avoir réalisé cette  belle balade !

Au retour, quelques membres du groupe s’arrêtent devant un Menhir qui date de l’époque pré-romaine, qui n’a vraisemblablement rien de monial, contrairement à ce que pourrait laisser penser sa dénomination. Il s’agit de la « Mourgue du Grès » ou de la « Mourgue à le jupe plissée » ( mourgue = moine = moniale). Il s’agit de la représentation d’une divinité païenne de la fécondité. On la trouve évoquée dans le Nerto de Mistral : Si quelque jour, bénévole lecteur,/Tu voyageais par la contrée/De Laurade ou de Saint-Gabriel,/Tu peux, au cas oil tu le croirais nécessaire,/T’assurer de ce récit./Dans la campagne, au milieu des moissons,/Tu verras la Mourgue de pierre,/Portant au front la marque/De l’Infernal et de ses foudres:/Muette, plantée comme un terme,/Elle écoute la germination./Et les petits limons blancs,/Voulant chercher un peu de frais,/Se collent dans son vêtement/Embaume’ par la menthe ;/Et autour d’elle l’ombre tourne,/Et les saisons suivent leur cours,/Et tout change et tout se remue:/La Mourgue reste, noire et muette./Mais, a certaines dates, dit-on,/Soit que le soleil ardent/Monte a son apogée, elle chante:/L’oreille appliquée a la pierre,/Si tu peux percevoir le chant,/Vers midi, parait-il, elle dit.

Cotation : A1DJ – 8.2 km – 370 m dénivelé – 20 randonneurs.