Le siège de Beaucaire

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Il ne fait pas trop froid ce matin, aussi le bon « chocolat chaud » n’a pas trop de succès.
Nous voici donc assez vite à suivre le chemin de Croix de la Montagnette. Arrivés au sanctuaire, table d’orientation et croix nous nous tournons vers la ville de Beaucaire pour évoquer un évènement important de l’histoire de la Croisade des Albigeois : le Siège de Beaucaire (dont vous pourrez lire un court résumé ci-dessous).
Nous continuons sur un sentier en crête qui nous offre de belles vues sur le Rhône, Avignon mais les conversations sont tellement animées que certains n’ont pas admiré ce grandiose paysage. On découvre les ruines du « gibet » de Beaucaire puis on descend prudemment un sentier qui longe une carrière. Enfin, le calme réapparaît, les pistes larges de la voie verte et du chemin de halage le long du Rhône est propice aux grandes discussions en crottant nos chaussures.
Un petit moment sur la « Banquette » nous replonge dans la fameuse Foire de Beaucaire puis nous allons à l’assaut du Château.
Notre pause repas est chaleureuse, Guy fait un aller/retour jusqu’à sa voiture pour nous faire déguster le délicieux cake de Françoise.
On déambule un peu le long des remparts pour mieux imaginer la toponymie des lieux du temps du Siège de Beaucaire et nous rentrons bien heureux de ces jolis sentiers et des belles histoires apprises sur notre ville.

Le siège de Beaucaire.
Contexte :

« Les croisades sont des expéditions militaires organisées par l’Eglise pour la délivrance de la Terre Sainte. Elles ont duré  de 1095 à 1291. La Croisade des Albigeois c’est tout autre chose, il s’agit d’une croisade proclamée par l’Eglise pour chasser les hérétiques du Languedoc que les historiens ont appelé «Cathares ». C’est l’Assassinat de Pierre de Castelnau, légat du Pape, le  14 janvier 1208 qui est le prétexte à  Innocent III pour proclamer  la croisade qui réunira les « barons du Nord » avec à leur tête Arnaud d’Amaury, autre Légat du Pape. Le but étant de s’en prendre à Raymond VI de Toulouse, qui est bien sûr excommunié, comte de Toulouse, Raimond-Roger Trencavel vicomte de Béziers et Carcassonne et Pierre II d’Aragon. Les croisés se réunissent à Lyon, passent par Avignon, Beaucaire et se rendent à  Béziers. Le 22 juillet 1209 lorsque des croisés arrivent à s’infiltrer dans la ville, tous les habitants sont massacrés « Tuez les tous, Dieu reconnaitra les siens ! ».  Carcassonne, pour éviter que la ville subisse le même sort que Béziers capitule le 15 aout. La conquête du Languedoc va se poursuivre  avec Simon de Montfort  de 1209-1213 dont la bataille la plus importante est la Bataille de Muret le 12 septembre 1213 où Pierre II d’Aragon est tué.  Simon de Montfort s’installe à Toulouse. Le Pape distribue les terres en 1215 .  En 1216 le Concile de Latran attribue le marquisat de Provence à Raymond VII. Celui-ci aussitôt parcourt la Provence pour lever une armée et revendique Beaucaire, d’autant que le Pape  n’a pas mentionné cette ville, on ne sait donc pas à qui elle est attribuée ».
Le Siège de Beaucaire
« En Mai 1216 Raymond VII entre dans Beaucaire, sa ville natale,  acclamé par la population. Raymond VII  oblige Lambert de Limoux à se réfugier dans le château. Guy de Montfort marche sur Beaucaire. Des batailles s’ensuivent mais la garnison qui se trouve au château manque d’eau et de vivres, Simon de Montfort abandonne le siège contre la vie sauve pour Lambert de Limoux et ses soldats  le 24 aout 1216 ».
Cet  épisode est relaté dans la « Canso »  (prononcer « cansou »)  recueil de 13.000 vers écrit entre 1208 et 1219 par deux personnes qui ont vécu la croisade du côté des perdants, les Cathares. (Le texte concernant le Siège de Beaucaire a été traduit et édité par la Shab de Beaucaire).
Conséquences :

L’annonce de cette victoire des Beaucairois sème l’agitation en Languedoc. Raymond VI qui s’était dirigé vers Toulouse, rallie  la population dans son camp et Simon de Montfort est obligé de reprendre une marche forcée vers Toulouse et établir un siège devant la ville.  Le 15 juin 1218 il est tué d’un jet de pierres. Amaury de Montfort succède à son père, Louis VIII Intervient pour le soutenir… Mais il meurt le 8 novembre 1126.
Raymond VI meurt était mort en 1222, Raymond VII est réintroduit dans son titre de comte de Toulouse mais… Blanche de Castille, plutôt que la guerre, choisit la stratégie de marier la fille de Raymond VII, Jeanne,  à Alphonse de France (Poitiers), avec le rattachement du comté de Toulouse au royaume de France, par le  traité de Paris (ou Meaux) de mars 1229, si le couple n’a pas d’enfant. Raymond VII  meurt en  1249 sans autre héritier, Alphonse et Jeanne deviennent comte et comtesse de Toulouse. A leurs morts, sans enfants, en 1271, le comté de Toulouse est rattaché au domaine royal, et la prise en possession se fera en 1274 par Philippe III le Hardi ».
 Et… pour Beaucaire ?
« En récompense de l’appui des habitants de Beaucaire lors du siège tenu par son fils face à Simon de Montfort, Raymond VI avait déclaré « Franche » la foire de Beaucaire. Avantages confirmés plus tard, sous Louis XI »
Cotation : Cette randonnée était en faveur du Téléthon.