Voir ici les photos de notre randonnée à Beaucaire.
Nous sommes tellement heureux, mais tellement heureux d’accueillir nos nouveaux randonneurs ! Et les anciens aussi, bien sûr.
Même… si cette randonnée est un peu spéciale. En effet : randonner et visiter ne vont pas toujours bien ensemble.
Aujourd’hui c’est pourtant une joyeuse troupe qui s’élance sur la piste qui monte en douceur vers l’Aiguille.
Quelques arrêts pour admirer les panoramas qui deviennent de plus en plus grandioses et nous voici à visiter à 360° nos plus beaux paysages !… Les méandres du Rhône, au loin le Palais des Papes, la femme qui dort sur les collines c’est le Mont Bouquet, le Mont Ventoux pardi mais aussi le Luberon, les monts du Vaucluse, les Alpilles et le Pic St Loup… si, si regardez bien !
En redescendant on découvre déjà un habitat troglodytique : depuis la préhistoire le site a été occupé car ce massif calcaire composé de collines est truffé de grottes déjà habitées par des tribus de chasseurs-cueilleurs.
On redescend maintenant vers l’Abbaye troglodytique de Saint-Roman qui est l’œuvre d’ermites puis de moines bénédictins qui ont creusé dans le calcaire ce monastère troglodytique pendant près de 1000 ans. Il est le seul de ce type en Europe occidentale. Saint-Roman a été un prieuré dont le pèlerinage sur des reliques de Saint-Roman et Saint-Trophime a été très important.
On visite aujourd’hui l’abbaye avec sa chapelle de plus de 100m et sa voûte de cœur romane, son siège du prieur taillé dans le rocher à la même époque, les cellules qui accueillaient les premiers moines, la nécropole, les citernes, les fortifications. Du haut du rocher, on bénéficie encore d’un magnifique panorama. On fait le tour du rocher
Nous avons beaucoup de mal à nous quitter : cette après-midi était tellement agréable. Très chouette même !
Nous avons aussi aimé la présence de Marina et Fanny du Comité départemental de la FFRandonnée. Un grand merci de nous avoir accompagné !
Cotation : DJB1 – 6 km
Histoire de l’Abbaye :
Préhistoire, première occupation du site : Durant cette période le massif calcaire, ou sera édifiée plus tard l’abbaye, est truffé de grottes habitées par des tribus de chasseurs.
1er siècle : Ugernum qui deviendra plus tard Beaucaire, fut probablement l’antique port sur le Rhône de la colonie latine de Nîmes (Nemausus).
Vème siècle : A partir de la fin du Vème siècle, le site est probablement occupé par des ermites. Au fil du temps, ces anachorètes aménagent et agrandissent progressivement les cavités naturelles du rocher. L’histoire raconte que ces moines, émules de Saint-Roman (lui-même disciple de Saint Jean Cassien qui avait fréquenté les moines du désert d’Egypte), adoptèrent un style de vie monastique qui s’inspire de celui des moines de l’Orient Chrétien (sites érémitiques et monastiques d’Egypte et de Cappadoce).
Comme dans toute abbaye, il devait y avoir un cloître à proximité des tombes, mais celui-ci a de toute évidence disparu.
Milieu du VIIème siècle et l’Adoption de la règle de Saint Benoît : Durant cette période, Ugernum et la rive droite du Rhône sont intégrés dans le système défensif d’Arelate (Arles).
Ce n’est qu’entre cette date et le début du IXème siècle que la terre d’Argence deviendra une enclave des diocèses d’Arles, de Nîmes, d’Uzès et d’Avignon.
C’est aussi au cours de cette époque que la communauté d’ermites adopte la règle de Saint Benoît et devient une abbaye bénédictine. L’abbaye se dote alors d’une chapelle, de cellules monastiques, de quelques autres salles et d’une nécropole, le tout creusé dans la pierre.
Vers 911 : Au milieu du Xème siècle, l’abbaye de Saint-Roman est pour la première fois mentionnée dans les domaines de l’Archevêque d’Arles, Manassès. Il va développer Saint-Roman, site élevé qui domine la contrée aux limites des diocèses voisins.
XIIème siècle : En 1102, une décision de l’archevêque d’Arles lui impose une réforme : l’abbaye se transforme en prieuré rattaché à l’abbaye bénédictine de Psalmody, près d’Aigues Mortes.
L’abbaye devient un important lieu de pèlerinage, où la foule des pénitents afflue pour y contempler des reliques de Saint Roman et de Saint Trophime.
XIIIème siècle : Le site est utilisé comme place forte lorsque le château de Saint-Roman est attribué, par l’archevêque d’Arles, à Simon de Montford, ainsi que le château de Beaucaire et toute l’Argence.
1310 : Le roi de France, Philippe le Bel, ordonne au sénéchal de Beaucaire de réinstaller les moines de Saint-Roman dans le prieuré. Ceux-ci avaient été expulsés à une date et pour une raison inconnues.
XIVème siècle : En 1363, l’abbaye est fortifiée, un fossé est creusé tout autour et des murs sont élevés. Le site accueille désormais un studium (collège pour adolescents) créé par le pape d’Avignon Urbain V. Le but est de donner une instruction à des jeunes gens doués pour les études, pauvres ou riches.
Ce foyer d’enseignement pour les enfants va durer pendant quelques années. Plusieurs bâtiments construits à cette époque ont disparu aujourd’hui.
XVIème siècle : édification d’un château – En 1538, Psalmody se sécularise (laïcise) en collège de chanoines à Aigues-Mortes. L’abbaye de Saint-Roman est cédée par Psalmody à François de Conseil. Par la suite, l’abbaye va peu à peu décliner. Les moines abandonnent les lieux, et le monastère est vendu à un particulier.
Celui-ci fait alors construire un château au faîte du rocher, connu sous le nom de château de Saint-Roman.
Entre 1574 et 1576, la bâtisse est occupée par des soldats. Le propriétaire des lieux, voulant récupérer son bien, donne l’assaut des fortifications. Mais il meurt en sautant du haut des murailles.
L’édifice sera par la suite démoli, et le site définitivement abandonné.
La propriété se transmet alors par héritages dans diverses familles nobles provençales.
Le dernier seigneur de Saint-Roman sera Isidore de Forbin (1730-1813), dont la descendance est représentée par la branche de Forbin des Issarts.
Révolution française : A la suite des bouleversements de cette période, le site est vendu comme bien national.
1830-1835 : A cette date, le monastère tombe en ruine. La famille propriétaire le fait démolir pour vendre les pierres.
1935 – Le site de Saint-Roman est inscrit à l’inventaire des Monuments Historiques. Cette action devient urgente face à la menace d’une extension de carrière, suite à la construction d’une cimenterie à Beaucaire.
1965 – Le dégagement du site commence. Il est effectué par la Société d’Histoire et d’Archéologie de Beaucaire. L’opération attire l’attention des pouvoirs publics, et la colline est intégrée dans le patrimoine communal.
1988 – Le site, après être resté longtemps à l’abandon, est acquis par la commune de Beaucaire.
1990 – Les ruines de l’abbaye sont classées Monuments Historiques. Des travaux initiaux sont entrepris afin d’ouvrir le site au public.
2018 – Un programme collectif de recherche historique et archéologique, étalé sur quatre années, est commencé afin de permettre une valorisation plus complète du site.