Voir ici les photos de notre randonnée à Argilliers.
La randonnée d’aujourd’hui part du parking d’Argilliers.
Pas le temps de s’intéresser aux plantes, notamment les asperges, le rouvet-blanc (ou osyris) ou même la salsepareille : tout le monde est en grande conversation !
C’est qu’il se passe tellement de choses à La Culturothèque qu’on a de quoi raconter !
On vous dira tout de même que les chemins ne sentaient pas la noisette (ce n’est pas la saison !) mais qu’ils étaient tout de même bien agréables.
Arrivés à Bornègre, on nous fait descendre dans la rivière à sec pour admirer un pont.
Non, cela a l’apparence d’un pont, ça a bien servi de pont durant des siècles mais… nous sommes face à des vestiges de l’aqueduc.
Oui, le fameux, celui qui amenait l’eau d’Uzès à Nîmes.
Pour les aporétiques le tronçon de l’aqueduc découvert à quelques mètres de là confirme bien que le tracé passait sur le ruisseau de Bordnègre qui peut, quelquefois être en crue.
S’il est en partie détruit et si l’on peut admirer seulement l’arche centrale, à l’origine ce pont aqueduc était composé de 3 arches. Du ruisseau dans lequel nous nous trouvons, on peut bien les voir.
Certains ont l’information qu’il mesurait 17 m de long et qu’il était d’un seul tenant sur toute la largeur du pont.
Le canal, lui était construit bien sûr en petit appareil au-dessus.
Tout-à-l’heure on aura toutes les informations par un panneau d’information mais pour l’instant on marche dans le ruisseau de Bornègre.
Aucun son des « bouligous », nous pouvons donc avancer sans craintes !
En effet, si l’on n’entant pas les fameux « bouligous » on sait que Bornègre ne crache pas !
Mais de quoi parle-t-on ?
Nous arrivons au pied d’une grotte qui semble ouvrir sa bouche. Malheureusement depuis quelques temps il n’y a plus d’eau qui en sort.
Voir ici ce que nous aurions pu voir.
La visite était bien curieuse et nous avons bien aimé marcher dans ce lieu bucolique et bien moussu.
Ensuite on suit un bon moment le tracé de l’aqueduc en se dirigeant vers les Béringuières puis on prend, aux Arabades, un chemin qui monte vers les Planes.
Ce chemin est bien défoncé et, ici et là, on trouve même des trous assez profonds.
Un peu plus loin on a l’explication : on apprend que le secteur était exploité par des mines.
En effet, ici se trouvent des mines de phosphates abandonnées.
Aujourd’hui ceinturées de grillages car elles sont dangereuses, il ne faut surtout pas s’y aventurer.
C’étaient des mines très productives à partir de 1881 et elles s’étiraient de St Maximin jusqu’à Tavel sur environ 20 km et elles se rejoignaient par des puits pour l’exploitation de filons qui pouvaient aller jusqu’à 1 km et se situaient à 70 m de profondeur.
Plus de 400 ouvriers auraient travaillé dans ces mines ou au sol.
Le minerai était débarrassé de son argile, lavé et expédié à l’usine de St-Gobain pour être transformé en superphosphate de chaux.
Ben oui… les enfants c’étaient bien des mines de phosphates !
Voilà donc un sujet de conversation qui nous entraîne à St Siffret.
On arrive au bas du village par un joli sentier forestier, puis on remonte la pente des venelles étroites et pavées pour admirer ses maisons en pierre du XVe siècle…. On a l’impression de remonter le temps !
On visite la mairie et l’église romano-bysantine de la fin du XIIe siècle qui possède une ornementation typiquement provençale. On découvre, dans un coin, Saint-Siffret qui surveille le village qui nous donne l’impression de se perdre dans la nuit des temps.
On s’installe dans le jardin public pour notre déjeuner… peuplé de succulentes douceurs à n’en pas douter !
On tourne le dos au château « la Commanderie ».
Nous quittons le village avec regret : cette visite a bien plu à tout le monde.
On prend le chemin des crètes d’où, si le temps l’avait permis, on aurait pu admirer le Mont Blanc ! Malheureusement cet après-midi on ne peut qu’apercevoir un pâle Mont Ventoux !
On retrouve la garrigue aux Lembrettes et ensuite aux Darbounelles, lieu cher à Néné… avant de prendre la piste qui nous fait rejoindre Malpertuis et le fameux « bal des lapins » promis plus tôt.
La descente sur Argilliers se fait rapidement : certains ne se sont même pas aperçus que la pente était assez rude par moment.
Voilà une randonnée assez particulière : elle nous a bien fait marcher et… surtout parler !
Cotation : JB3 – 16km – 320 m de dénivelé.