Voir ici les photos de notre randonnée à St Paulet de Caisson.
Voir ici les photos de Françoise.
Du parking de la Chartreuse de Valbonne nous entrons très rapidement dans la Forêt Domaniale de Valbonne.
De l’ombre, de la fraîcheur c’est ce que nous sommes venus chercher en cette saison pour nos randonnées de fin de saison.
L’ambiance conviviale amorcée dans le minibus continue et les conversations vont bon train, comme nos pas, au milieu de senteurs entêtantes comme les genêts d’Espagne et les troènes aux jolies fleurs qui ressemblent aux lilas blancs.
Nous filons à St Paulet de Caisson en empruntant une piste en sous-bois en passant par la Croix de Sablé, le Salon et qui descend dangereusement un bon moment pour arriver à des vignes. Là on se rend compte tout de même que le soleil tape fort.
On rentre dans la forêt au niveau de la Tourache… La piste devient assez douce et, un peu plus loin on s’installe dans un endroit mi-ombre, mi-soleil pour notre pause repas.
Ensuite l’aventure commence !
Ancienne propriété des moines de la Chartreuse, la Forêt Domaniale de Valbonne s’étend sur 1382 ha et, nous pouvons constater qu’à la faveur de la fraicheur de certains vallons, des hêtres colossaux ont trouvé refuge !
Du hêtre en pleine garrigue méditerranéenne à seulement 200 m d’altitude, comment est-ce possible ?
Concernant l’origine du Hêtre à Valbonne, peu d’écrits attestent de son implantation ancestrale. On sait seulement que les plus vieux hêtres ont environ 250 ans et datent des grands travaux d’aménagement des Eaux et Forêts pour redynamiser cette forêt appauvrie par la surexploitation des villageois.
Des recherches récentes de l’Institut de botanique de Montpellier permettent de dater au carbone 14 des feuilles prélevées dans un Tuf calcaire. Les résultats sont absolument affirmatifs : la présence du hêtre est antérieure à l’an 1000 ! Ces tests confirment bien le statut de relique glacière du hêtre à Valbonne.
On a d’ailleurs longtemps pensé, à tort, que les hêtres de Valbonne, n’étaient que des rescapés des périodes glacières et se trouvaient en survivance sur le déclin.
En fait, il n’en est rien !
Les botanistes ont montré qu’à Valbonne le hêtre est très dynamique, les semis abondants dans les trouées et les tiges assez vigoureuses à la faveur d’une pluviométrie suffisante.
Le hêtre a toute sa place dans les combes et dépasse souvent les 20m de hauteur.
Mais avec les périodes de sécheresse des dernières années, les premiers signes de dépérissement apparaissent. Ces Fagus ancestraux pourraient bien être les futures victimes du changement climatique à venir.
On descend vers un de ces ruisseaux qui traversent la forêt, il est à sec et à proximité des tables de pique-nique. Si on avait su !
On remonte doucement dans un espace précieux en termes de biodiversité.
On y trouve des plantes remarquables, des lichens et des champignons.
Une liste de 92 espèces d’oiseaux inventoriés dans la forêt de Valbonne a été établie lit-on. Parmi ces 92 espèces on trouve de nombreux rapaces protégés et des espèces remarquables comme le pic noir, le roitelet huppé, le gros bec casse-noyaux et l’autour des palombes. On peut noter aussi la présence du pipit des arbres, de la sittelle torchepot, du faucon pèlerin, du grand-duc, du hibou moyen-duc et du petit-duc scops. On a entendu certains de ces oiseaux… oui.
Mais ici c’est aussi un territoire majeur pour les chauves-souris. Aïe, gare à ceux qui ont peur des petites bêtes !
La randonnée n’est pas très longue, et de ce fait on arrive vite à la Chartreuse que l’on a donc le temps de visiter.
Dès le 11ème siècle, un petit monastère de religieuses bénédictines a été bâti dans cette vallée. Pour des raisons de sécurité il a été abandonné à la fin du 12ème siècle. Les chartreux reconstruisent un nouveau monastère, il est la 41ème maison de cet ordre, et de 1203 à 1901, en dépit des vicissitudes de l’histoire il y aura dans ces immenses bâtiments une communauté de moines jusqu’en 1901 (séparation de l’église et de l’état).
Racheté en 1926 il y est fondé une Association de Secours aux Victimes des Maladies Tropicales où l’on soignait, à l’époque, la lèpre.
Cette Association est toujours propriétaire de cette Chartreuse et gère maintenant l’ensemble des activités touristique, viticole et culturelle de la Chartreuse de Valbonne.
La visite se fait en entrant par le portail surmonté du symbole des chartreux, on s’installe dans les stalles qui étaient réservées aux Frères car celle des Pères sont protégée… Mais on remarque le travail de marqueterie sur les pupitres.
On arrive assez vite dans l’immense cloître, il faut encore randonner pour le visiter en entier !
Un peu de recul dans le jardin nous permet d’admirer les beaux toits aux tuiles vernissées, un peu plus loin on admire la fontaine. La cellule témoin des Pères Chartreux n’est pas ouvertes, mais on peut imaginer… de vraies villas !
On s’en retourne vraiment tous ravies de cette belle journée : la balade était magnifique, à l’ombre, bien confortable et la visite de la Chartreuse nous laissera un beau souvenir.
Cotation : JB2 – 10 km – 280 m de dénivelé + visite de la Chartreuse.