Voir ici les photos de notre randonnée à Eygalières
Changement de cap ce matin en raison de la météo qui nous fait des caprices.
Nous voici donc à Eygalières. Il fait gris, certes, mais en descendant des véhicules nous sentons le vent qui, nous en sommes bien persuadés, va chasser les nuages !
En arrivant au pied du village, l’œil est immédiatement attiré vers le sommet de son piton rocheux qui offre un magnifique panorama sur les Alpilles.
Là-haut se dresse une statue de la Vierge et un campanile.
Nous constatons que la carte postale n’est pas erronée. Quel bonheur de se retrouver en pareil endroit !
Nous redescendons en admirant la chapelle des pénitents qui a été construite sur le rempart Nord Est à la fin du XVIe siècle. Son clocheton date du milieu du XVIIIe siècle et lui confère une architecture particulière. Christiane nous lit la signature faite sur le fronton par les compagnons tailleurs de pierre. Aujourd’hui la chapelle est un musée d’histoire locale.
Sur le rempart Nord, au début du XIIe siècle (et remaniée au cours des siècles) c’est la vielle église St Laurent qui donne au lieu une ambiance médiévale juste avant la maison des Consuls.
Depuis le XIVème siècle, ça a été l’emplacement du four banal, puis celui de la «maison commune», puis l’école du village avant d’être la mairie officielle de 1789 à 1912. Aujourd’hui, bien communal restauré, de nombreuses expositions y sont organisées aussi bien à l’étage qu’au rez de chaussée.
On passe au pied de la tour de l’Horloge qui symbolise depuis les guerres de religion l’indépendance acquise à cette époque par la communauté d’Eygalières aux dépens de son seigneur le Duc Henri II de Guise. La cloche sonne les heures grâce à son horloge mécanique du XIXème siècle que l’on atteint après avoir monté 29 marches.
Au loin (mais pas si loin que ça !) on voit les ruines d’un moulin à vent du XVIIe siècle transformé un siècle plus tard en colombier par un ecclésiastique, c’est cette raison qui lui a donné son nom actuel : La Tour du Prieur.
Eygalières est un petit village où l’on pourrait passer la journée à se promener, à admirer ses oratoires, fontaines et lavoirs ou à se sustenter dans un de ses charmants restaurants ou cafés qui nous font envie… Mais point n’est là le but de notre journée !
Nous prenons donc la direction du Refuge Jean Moulin.
Jean Moulin était très attaché aux Alpilles qu’il a parcourues tout jeune, avec sa sœur et son père.
Il a le désir d’acheter un petit maset situé près d’Eygalières. Sa soeur en fait l’acquisition, en son nom, en septembre 1940. Il le lui rétrocède ensuite : ses biens peuvent être saisis si son départ pour Londres s’ébruite.
Jean Moulin souhaite, lors de son retour de Londres en 1942, être parachuté à proximité de ce maset où il pourra trouver refuge.
Mais, à la suite d’une erreur de pilotage, Jean Moulin et ses deux équipiers, Raymond Fassin, Sif, et Henri Monjaret, Frit ou SifW, tombent au sud des Alpilles, à quinze kilomètres d’Eygalières, dans des marais proches de Mouriès. Jean Moulin et Raymond Fassin arrivent à rejoindre La Lèque dans la nuit du 1er au 2 janvier, tandis que Montjaret, qui a subi un contrôle d’identité à l’entrée du village, s’est égaré.
Après avoir pris une nuit de repos, les deux hommes se séparent le lendemain et Jean Moulin gagne Saint-Andiol, puis Montpellier.
Le maset est situé dans un écrin qui lui confère une ambiance chaleureuse.
Nous continuons pour nous mettre dans les pas de Jean Moulin. En effet, parachuté au sud des Alpilles il lui a fallu emprunter ce chemin pour rejoindre son mazet qu’il ne connaissait pas.
Le chemin bien sympathique au départ s’avère bien plus sévère par son pierrier par la suite et… il nous faudra aussi, à la fin « s’accrocher aux branches » tellement la pente est dure.
Nous voici bien arrivés, les sourires aux lèvres, il ne nous reste plus qu’à admirer ces fantastiques panoramas qui nous font face.
Sur la piste forestière du Gros Calan il y a toujours des fleurs. Les asters, les odontites et même les roquettes nous gâtent encore aujourd’hui.
On se cale à l’abri du vent sur une pente abrupte pour admirer une vue extraordinaire du village d’Eygalières pour notre repas. Café, chocolat, gâteaux et bouchons… N’en jetez plus… mais on se régale ! Le soleil daigne faire aussi quelques apparitions.
Le Val Arouso toujours aussi charmant nous fait rejoindre le Fort d’Ancise (il faut bien scruter la montagne pour l’apercevoir) avant d’aller admirer le pont Romain… Qui n’est pas romain !
Nous n’avons plus qu’à suivre la jolie piste du GR pour rentrer à Eygalières.
Personne ne regrette de ne pas être resté sous la couette et le souvenir de cette belle et fantastique randonnée restera à jamais dans le cœur de tous les participants du jour !
Cotation : N3 – 12.5 km – 320 m de dénivelé.