LE CAMP DE CESAR

Voir ici les photos de notre randonnée à Laudun L’Ardoise.

Les lundis ne se ressemblent pas : aujourd’hui il fait nettement moins froid que lundi dernier, et au départ de la balade nous avons un splendide soleil et pas de vent. Le bonheur complet.
Pour ceux qui pensaient devoir garder leur veste, il faudra vite la quitter car la montée sur le plateau de Lacau par le vallon de l’Excoutellier est raide. Comme par hasard aucune plainte. Il faut dire que très vite nous avons de belles vues sur la plaine, les villages et montagnes environnants !
Une fois sur le plateau c’est de jolis sentiers, certes il faut faire attention à nos pieds car cailloux, souches ou racines sont piégeux, mais nous sommes des randonneurs aguerris et rien ne nous fait peur.
Au fond d’un bosquet on découvre une chapelle. Malheureusement ces jours-ci un échafaudage l’habille tout de cap. Saint Pierre de Castres est une chapelle romane de la fin du XIème siècle. Composée d’une nef unique à trois travées et d’une abside en cul de four. L’édifice est bâti sur les hauteurs de ce plateau escarpé qui lui vaut d’être exceptionnellement préservé. Ce lieu est un témoin unique des techniques de construction des bâtisseurs du Moyen-Âge, n’ayant subi presque aucune modification à l’exception du clocher. Avec ses murs épais dépourvus de contreforts, elle témoigne d’une période primitive dans le déploiement des prieurés clunisiens. Les travaux en cours sont importants : étaiement de la voûte et confortement de l’arc doubleau , occultation des percements,  intervention en toiture, couverture en Lauzes, dé-végétalisation, rejointoiements et installation de signalétique… C’est la raison pour laquelle la Fondation du patrimoine fait appel aux dons.
Nous poursuivons ensuite sur des chemins sous arbousiers et chênes verts, quelquefois décorés de beaux lichens ou de belles guirlandes de lianes quand il ne s’agit pas de grappes de salsepareilles. Il faut être vigilants, les sentiers se ressemblent et il ne faut pas faire d’erreur d’aiguillage. Pas de souci de ce côté-là, le parcours est relevé au cordeau.
Lorsqu’on arrive en vue du Camp de César, on traîne un peu les pieds : difficile de quitter ces beaux chemins. On les a adorés…
Avant d’arriver au Camp, on a de beaux panoramas et on ne se prive pas de les admirer. On tombe aussi nez-à-nez avec Sucellus, Dieu Gaulois qui nous souhaite la bienvenue. Mais… pourquoi ces fous rires !
On s’installe à l’entrée du Camp pour notre repas… croquants, chocolats (devinez qui a eue la cloche ?), meringues, café… C’est toujours un moment festif.
On reprend sur le sentier qui surmonte la falaise de Pujet à St-Jean et là, on ne marche plus, on visite. On visite de points de vue en points de vue avec des tables d’orientation, du sud au nord on imprègne ces beaux panoramas, même si le temps s’est couvert et que le plafond s’est abaissé.
On repère le passage du loup mais, aujourd’hui, il ne fait pas partie de notre circuit.
En effet, il est temps de visiter les vestiges du camp de César.
On commence par  la chapelle romane de Saint-Jean de Rouzigue, qui date probablement du début du XIème siècle. Elle était appelée au début chapelle Saint-Jean de Todon. De nombreuses traces d’habitations antiques composent le lieu-dit de Saint-Jean-de-Rouzigues qui domine Orsan.
On revient découvrir le site occupé à partir de l’Age du Fer jusqu’au VIème siècle de notre ère. Le camp de César était une ville antique de 18 hectares dominant le couloir rhodanien ainsi que le confluent des vallées de la Cèze et de la Tave.
Ce site a été occupé à partir de l’âge du fer (Ve siècle av. J.C.) jusqu’à l’Antiquité tardive.  L’entrée du plateau, est barré par un mur d’enceinte de 1,50 mètre d’épaisseur. Il renforce les défenses naturelles de l’éperon rocheux. Cette muraille défensive était épaulée de tours circulaires dont une seule est encore élevée, elle s’ouvrait par trois portes qui avaient plus de cinq mètres de largeur. Sur la partie méridionale, des vestiges de fortifications témoignent de la mise en défense du plateau.
On le nomme  « Camp de César »… Camp de César où César n’a jamais mis les pieds ! Nous oui.
Nous découvrons le mur d’enceinte, la tour et les bâtiments publics que sont le forum et la basilique qui accueillait à l’époque romaine le siège de l’administration juridique. Nous revenons sur nos pas. Nous passons la porte principale avec son trottoir, ses égouts, ses failles dans la roche pour fermer la porte… On imagine la circulation les premiers siècles de notre ère.
Maintenant nous traversons le centre  commercial… on fait les boutiques !
Le retour aux voitures se fait tranquillement, en silence… Chacun d’entre nous, dans sa tête, chante combien « la vie est belle » !
Cotation : 11.5 km – 195 m de dénivelé.