Voir ici les photos de notre randonnée sur la Côte Bleue.
Si nous avions des instruments nous arriverions en fanfare (tellement la bande est joyeuse) au petit port de Carro.
Le soleil brille, il fait bon et nous pouvons nous intéresser à ce village de pêcheurs ainsi qu’au marché aux poissons.
Nous passons devant la Croix de Carro édifiée en hommage aux marins disparus en mer. En effet, Carro, village de pêcheurs est constamment exposé aux dangers de la mer et de ce fait devait d’avoir un lieu de culte. Ainsi, le lundi de Pâques de l‘an 1863, la croix bénie à l’église de la Couronne, fut transportée à bras d’homme jusqu’à Carro. Erigée à l’entrée du port, elle est dédiée à la mémoire des pêcheurs disparus en mer, une plaque commémorative les rappelle à notre mémoire depuis 1822.
Nous suivons le bord de mer puis nous bifurquons pour entrer dans un chemin bordé par endroit de voies à ornières qui nous mène à la carrière et au Sémaphore d’Arnettes.
En 1806, Napoléon 1er demande au ministère de la Marine de mettre en place un dispositif de surveillance des navires depuis la terre. Un officier d’artillerie, Charles Depillon, propose à la Marine un système inspiré du télégraphe de Chappe, appelé Sémaphore. Ce système est composé d’un mât sur lequel sont articulés 4 bras pouvant prendre 301 positions et offrir à la communication 1849 signaux distincts. Des postes de surveillance équipés de ce dispositif sont installés tout au long de la côte, et notamment à Martigues : sur le Fort de Bouc, sur la plaine de Carro et à la Pointe Riche. Sur la plaine de Carro, aux Arnettes, le sémaphore sensu-stricto date de 1808. Le logement des guetteurs du poste est plus ancien, puisqu’il a été construit en 1793. C’était à l’époque un poste de signaux à pavillons. En principe, on trouve un poste sémaphorique sur chaque point saillant de la côte. Ce système a connu un grand succès et a permis à la France de se doter d’un système de surveillance des côtes et d’un moyen rapide de communication. Le système est mis en sommeil après la chute de Napoléon 1er en 1815. L’invention du télégraphe électrique en 1860 va permettre la réouverture de la chaîne sémaphorique et la construction de nombreux postes tout au long du littoral, jusqu’à la première guerre mondiale.
On poursuit en direction de la voie de chemin de fer en découvrant les fronts de taille d’anciennes carrières des Soubrats.
Nous prenons la direction de la carrière des Auffans. Elle est exploitée dans l’antiquité puis au cours de la seconde moitié du XIXème siècle, (puis de 1950 à 2003 pour la restauration de monuments historiques.).
On traverse le village de la Couronne, et on va admirer, de l’extérieur, l’église Saint-Jean-Baptiste édifiée en 1859. On remarque que le clocher porte la signature des maîtres carriers, il aurait été érigé en pierres de la Couronne en 1666. Chaque pierre d’angle du clocher a ainsi été donnée par un carrier qui y a gravé sa marque.
A l’intérieur de l’église on aurait pu y voir des outils de carriers…
Quelques estomacs crient famine, on continue donc nos pas pour nous poser dans un grand parc, troué comme un gruyère par les Allemands qui attendaient sur la côte de Martigues le débarquement de Provence.
Il fait bon, certains choisissent l’ombre, d’autres restent au soleil mais le moment du repas reste toujours un moment très convivial… Charles n’a pas oublié le café et de bonnes douceurs sont à caler sous notre palais !
Nous continuons vers le chemin de la Batterie (normal puisque des terriers y ont été creusés !) on y trouve des blockhaus mais on se dirige vite vers la mer.
La première carrière immergée peut être admirée : il s’agit de la carrière de la Beaumaderie. Le potentiel de cette carrière est connu dès le Vème sièle av ; J.-C. par la présence du village gaulois de l’Arquet juste au-dessus. C’est la première carrière ouverte de pierre de la Couronne par les Massaliotes à l’époque hellénistique. Elle est utilisée comme port d’embarquement au XVIIIème siècle.
Au loin la chapelle de la Couronne, la plage de « Camping Paradis » et les bons moments passés la semaine dernière avec Solange…
Nous filons en suivant le sentier du littoral et on découvre maintenant la carrière immergée de Couronne-Vieille ainsi que ses voies à ornières. La carrière est actuellement conservée sur une superficie de 1 200 m2. La mer pénètre très profondément dans la carrière et la recouvre parfois jusqu’au front de taille. Elle a sans doute été exploitée durant trois périodes distinctes : de l’antiquité tardive au Moyen Age, au XVIIème siècle pour les grands chantiers de Louis XIV et de 1821 à 1912. Les matériaux étaient embarqués vers Marseille in-situ, comme le témoigne la présence d’une bitte d’amarrage semi-circulaire.
Les sourires sont toujours de mise, le ciel et la mer bien bleus… il fait chaud, on n’ose pas se mettre en Tshirt mais ce n’est pas l’envie qui manque…
On longe la plage de l’Estanié vers le phare de la Couronne érigé en 1960, et sa falaise. Au Moyen Age, des systèmes de surveillance nommés « pharots » longeaient nos côtes afin de signaler les dangers mais aussi pour positionner les caps et les pointes. Il permettait de démontrer la présence de pirates d’Antibes à la Couronne en moins de 30 minutes grâce à l’allumage de deux feux de bois. Le phare actuel date de 1960. De sa hauteur de 30 mètres, il projette un faisceau lumineux rouge pour signaler sa position.
Il faut descendre des escaliers pour se trouver dans les carrières du Verdon avant de traverser la plage sur le sable.
Au chemin de Baou Tailla qui longe la carrière antique du même nom. Depuis l’antiquité, ces carrières littorales ont été largement exploitées afin d’édifier les principaux monuments de la cité phocéenne. Elles offraient un double intérêt : des affleurements de roche tendre, faciles à tailler, un calcaire coquillier caractérisé par une couleur rose ou jaune, qui appartient aux étages géologiques du Burdigalien, constitué à l’ère tertiaire.
La situation littorale des carrières facilite le transport par l’embarquement direct des blocs sur des bateaux. La carrière de Baou Tailla, nettement établie au-dessus du niveau marin, est l’une des carrières littorales les mieux conservées. Elle est caractérisée par trois grandes unités d’extraction, distinctes les unes des autres par des fronts de taille verticaux. Les traces d’outils laissées par les carriers permettent de reconstituer les différentes opérations d’extraction qui démontrent des procédés qui ont peu évolué de l’antiquité jusqu’à l’époque industrielle.
Après la plage de Carro on longe l’esplanade Rabeton qui nous amène au port de Carro.
On admire les bateaux et on fait un petit regroupement photo avant que chacun rejoigne son véhicule… A l’unanimité tous les randonneurs du jour ont été ravis de la balade…
Cotation : JN3 – 12.5 km – 190 m de dénivelé.


