Voir ici les photos de notre randonnée à Bédoin (Mont Ventoux).
Le point de départ se situe au pied du Mont Ventoux, aux Clops. Le groupe se sépare pour faire la même randonnée mais à des rythmes différents et nous voici tous sur la piste à lacets des Graviers Blancs qui s’élève plus ou moins tranquillement en nous offrant des panoramas de plus en plus grandioses. Quelques courbes nous permettent d’apercevoir la tour de l’Observatoire située au sommet. Chacun des deux groupes est bien soudé à une cadence homogène mais très vite le 2ème groupe est perdu de vue.
Le 1er groupe arrive à la cote 974 au moment où un repos serait bienvenu et, de plus les estomacs crient famine. La pose s’organise : il fait bon, bien installés on laisse filer le temps.
A partir de là, la configuration de marche sera différente : pratiquement jusqu’à l’arrivée il nous faudra marcher les uns derrière les autres dans des sentiers caillouteux, bien pentus en descentes et montées raides.
La végétation printanière nous distrait ici et là rehaussée du vert puissant des cèdres ou plus brillant des nouvelles feuilles des chênes. Nous franchissons ainsi la combe de Mars, le vallon du Bonnet de Capelan où nous arrivons aux ruines du Jas du Piè Gros puis la raide montée jusqu’au vallon de Tessonnières, sûrement peuplé de blaireaux (Tessou = blaireau) et enfin le Jas des Landérots.
Les Jas sont le témoin de l’élevage ovin pratiqué sur les pentes du Ventoux depuis des millénaires : les flancs du Ventoux constituent un immense espace pastoral de 25 000 hectares. L’élevage du mouton a connu son premier grand essor au Moyen Âge et plus particulièrement au XIVe siècle au temps des papes d’Avignon. D’énormes troupeaux paissaient landes, sous-bois, terres après moisson ou en jachère. Ces jas témoignent de cette activité encore présente puisque sur la piste, en montant, nous avons croisé un troupeau qui a été très vite mis à l’abri de notre présence par un Patou.
Petite pause au Jas des Landérots avant d’entamer la descente. Longue descente, raide et caillouteuse qui n’en finit pas.
Heureusement elle est distraite par la Combe de Curnier. Ici, en effet nous entrons dans un monde particulier. Tout d’abord c’est un tunnel de végétation, ensuite les gorges sont de plus en plus étroites, les parois ne sont plus qu’à 2 ou 3 m l’une de l’autre, puis il n’y a plus que 50 cm entre les deux. Le soleil s’infiltre dans le défilé pour donner une jolie lumière dans ce corridor qui serpente dans le rocher. Il ne s’agit pas d’un passage de quelques mètres mais d’un long couloir que l’eau a taillé dans le calcaire. On est émerveillés, on savoure ce lieu extraordinaire ! Au bout d’une demi-heure les parois s’écartent, les gorges deviennent de plus en plus larges mais en levant la tête, devant, derrière, de tous les côtés de larges falaises aux arrondis profonds jouent avec les rayons du soleil.
On est quand même heureux et soulagés de sortir de ce canyon particulier. Nous sommes rassurés, le 2ème groupe est déjà sur la route…
La distance qui nous sépare des Clops est maintenant plus reposante et nous pouvons apprécier les « Argellas » qui poussent au milieu des pins, heureux mais fatigués tout de même de cette randonnée qui nous a bien fait forcer sur nos jambes.
Cotation : JB3 – 16 km – 920 de dénivelé – 15 randonneurs.