Voir ici les photos de notre randonnée à Mouriès
Aujourd’hui, ce qui est rare, nous avons du mal à nous retrouver au rdv du parking du Castellas, mais une fois tous ensemble c’est d’un pas léger que nous partons direction le Cagalou.
Mais… voilà que ça se complique : il faut monter ! Pas trop haut, pas trop longtemps et pas très vite. En haut plusieurs surprises. Le plaisir de se retrouver sur un site antique, le plaisir d’avoir une vue à 360° et le plaisir de l’histoire du « Vermillo ».
En effet, pour ceux qui ont voulu suivre jusqu’à l’éperon final ont pu avoir une vue circulaire de toute beauté sur la chaîne des Alpilles avec, bien sûr une vue directe sur le mont Opiès.
Pour l’histoire du « Vermillo », même si certains la connaissent déjà, c’est toujours émouvant de trouver sur le chêne kermès l’insecte parasite, une cochenille, le « vermillo » qui signifie « petit ver » dont le nom vermillon est dérivé. Les mots « carmin », cramoisi sont aussi dérivés de kermès évoquant ainsi les nuances que l’on peut en tirer. En mars les paysans disaient « lou vermélou grouël » (le ver couve), en avril « Lou verméou espilis » (il commence à éclore). Il a alors la taille d’un pois, le coton est étendu sur tout son corps comme un duvet, il ressemble à une gousse ronde pleine d’un liquide rougeâtre comme on peut le voir aujourd’hui. Vers la fin mai, sous son ventre, il y a 1800 à 2000 œufs ovales très petits : lou freisset. Lorsqu’ils éclosent ils vont se fixer sur un chêne kermès. Dans le passé, les pauvres et les paysans se laissaient pousser les ongles et tôt le matin, lorsque la rosée atténuait les piqûres des feuilles, ils allaient ramasser ce vermillo qui constituait une manne providentielle. En effet, ce vermillo était utilisé pour produire la teinture rouge et était acheté à prix fort.
Et, pour la découverte du site antique on a la chance aujourd’hui de rencontrer des archéologues qui nous expliquent le lieu. Nous sommes dans un oppidum délimité au sud et au nord par les falaises imposantes que nous suivons. La présence humaine est attestée sur près d’un millénaire avec des périodes de moindre activité mais sans abandon total des lieux… Nous sommes en limite d’un rempart archaïque construit vers le milieu du 6ème siècle av. J.-C. d’une épaisseur d’environ 4 m construit sur une échine qui barre l’accès à la combe et notre guide nous raconte qu’il y avait une porte formant chicane et probablement une tour que les simples nettoyages de surface n’ont pas permis de confirmer, au-delà, au « Camp de l’Ouest » le site était utilisé à des fins pastorales et agricoles… On écoute, on pose des questions (enfin si Christian nous en laisse la possibilité !) et on apprend beaucoup sur les peuples antiques de notre région. On nous donne de la documentation, on remercie chaleureusement tous ces bénévoles qui oeuvrent pour retrouver l’histoire du lieu.
Notre randonnée se poursuit en grandes conversations sur ce que l’on vient d’apprendre, on quitte la combe enchanteresse pour s’intéresser aux oliviers cultivés ici en grande quantité, à l’architecte Henri Revoil, au Golf de Servannes et nous voici faire une pause à la source de Marius, car comme nous le savons tous, la source de Marius donne du tonus !
Il ne nous reste plus qu’à reprendre le chemin du retour heureux de cette balade enrichissante pour les yeux et pour les curieux.
Cotation : DJA1 – 8 km – 180 m dénivelé – 13 randonneurs.