Voir ici les photos de notre Randonnée à Tarascon.
Ambiance musicale
A 8 h nous passons sur le côté de la chapelle St Gabriel et nous grimpons doucement vers les vestiges des tours militaires où nous évoquons l’époque romaine et le fameux cippe funéraire qui se trouve dans la chapelle St Gabriel. Ce cippe avait été offert par une certaine Julia Nice en mémoire de son cher époux, Marcus Frontonius Euporus qui avait occupé des fonctions de sévir augustal[1] de la colonie Julia Augusta. Il avait été naviculaire marin à Arles, curateur de la corporation et patron des nautes de la Durance et avait fait aussi partie de la corporation des utriculaires d’Ernaginum. En effet, nous sommes ici au croisement des voies romaines, via Domitia et via Aurelia dont la dernière aboutissait à St Gabriel devant une zone marécageuse importante. Une troisième voie reliait Avignon à Arles et pour franchir cette voie marécageuse il fallait l’intervention des utriculaires pour assurer le transbordement des personnes et des marchandises. Il y avait donc à Ernaginum une communauté de nautes et d’utriculaires permettant le franchissement du marais et assurant la circulation des marchandises venant des Alpes sur la Durance et le Rhône. Au XIIe siècle le village était encore assez riche faire construire la chapelle St Gabriel qui constitue l’un des joyaux de l’art roman provençal. Le déclin de la communauté d’Ernaginum va se produire avec l’assèchement progressif du marais qui la rend inutile. La population déserte progressivement le village laissant l’église au milieu des oliviers. Deux siècles plus tard, les Grandes Compagnies ravagent la Provence et on suppose que les constructions de ces deux tours avancées, ou nous nous trouvons, sont construites pour se protéger de ce fléau.
Après la remise en ordre de l’histoire des bâtiments que nous croisons nous pouvons maintenant savourer chacun de nos pas dans « nos chères Alpilles » !
Une montée douce jusqu’à la tour de guet (pour les incendies) mais en se retournant de temps en temps pour savourer les points de vues : Néné nous montre les châteaux de Tarascon et de Beaucaire ! Ici c’est le Mont Ventoux, Cavaillon, les Monts du Vaucluse, là la vue se perd sur le château des Baux, les antennes du plateau de la Caume, la Tour des Opiès et puis c’est Fontvielle, Montmajour, Arles avant d’apercevoir Nîmes et les monts des Cévennes…. Vue à 360° pour les amateurs que nous sommes !
Après la tour de guet nous entamons une descente vers une zone sauvage et authentique où, nous le supposons, de nombreux sangliers ont élus domicile. La végétation y est dense, les arbres assez hauts. L’ambiance est heureuse, surtout lorsque Néné fait ses fameuses blagues ! Il y en a toujours qui s’y laissent prendre…
Avec de nombreux détours le chemin remonte (pas très loin de la tour de guet) mais nous reprenons une large piste que l’on laisse à nouveau pour s’enfoncer dans un gouffre monumental. C’est par un sentier matérialisé dans la falaise que nous remontons une nouvelle fois bien à l’ombre. Sur la face sud c’est le soleil qui nous accueille pour la dernière montée mais la petite brise est si vivifiante et agréable qu’on en oublierait presque de mettre nos casquettes !
Une petite halte pour boire avant une descente vertigineuse et on remonte à nouveau pour rejoindre le plateau par la large piste du Planet.
Le retour aux voitures s’effectue en grandes discussions où chacun exprime son bonheur d’avoir retrouvé ses « chères Alpilles » !
Où serons-nous pour la prochaine balade ?
Cotation : 12.3 km – 488 m de dénivelé – 8 randonneurs.
[1] Dans l’Antiquité romaine, les seviri augustales sont un groupe de six (sex viri) affranchis, désignés pour l’année par la curie de leur cité, et choisis en fonction de leur richesse et de leur honorabilité. Ils participent à la célébration du culte impérial dans les provinces à partir d’Auguste, et assument les frais des sacrifices et des fêtes pluriannuels liés à ce culte, au nom de la population. Marque honorifique, la fonction de sevir donne droit à un licteur (les licteurs ont le pouvoir de contraindre et de punir) , qui le précède dans ses déplacements.