Voir ici les photos de notre balade à Bellegarde
Temps tristounet en ce mercredi, nous sommes 9 au rdv de cette randonnée prévue à Bellegarde. Nous faisons donc 2 groupes. Hubert part devant avec le sien et nous suivons de loin pour nous rendre au Musée de l’eau, petite construction qui abrite un tronçon d’Aqueduc. L’Aqueduc de Bellegarde a été construit à la fin du premier siècle de notre ère, et a été utilisé pendant plus de 250 ans. Sa destination probable serait Trinquetaille, riche zone périurbaine d’Arles Antique. Le Musée de l’Eau nous présente à travers vitre une section souterraine unique de 22m de cet ouvrage remarquable.
Nous poursuivons par le joli plan d’eau où des ragondins montrent leur museau, des cygnes et des oies qui caquètent à tue-tête. Nous laissons cette joyeuse compagnie pour suivre le Rieu, chemin bien sympathique qui nous fait rejoindre l’immense Mas Laval où un espace pique-nique est aménagé. Par contre, d’autres vestiges de l’Aqueduc que nous pouvions voir ont été ensevelis (sûrement pour leur conservation).
Nous remontons sur le plateau, faisons un petit tour vers le lac, bien calme aujourd’hui, mais tellement animé l’été avec sa guinguette. Ah vivement la fin des consignes sanitaires !
Le bruit est assourdissant en suivant le tapis qui amène les pierres de la carrière à l’usine avant de prendre tout droit, sur le plateau, au milieu d’une olivette pour rejoindre l’autre bordure du plateau. Malgré le vent on est bien sur ce plateau du Coste-Canet (= « la montée aux canes »). Interrogations ? Des canes poussaient ici, sur ce plateau ? Et oui ! Les couches imperméables de taparas entraînent parfois la constitution de nappes d’eau de faibles profondeurs qui permettent ce type d’originalité en ces zones de cailloux : le développement de la végétation qui se trouve plus généralement en zone marécageuse ! Mais aujourd’hui ce sont des vignes et la « banlieue » de Bellegarde qui grignote le plateau.
Nous arrivons ainsi au château de la Madone qui est mentionné sous le nom de “Castrum Bellae-Gardae ”en 1208. La “tour” actuelle est le vestige du donjon féodal. Le site était protégé d’une enceinte de pierre dont l’entrée coté sud se caractérisait par une porte fortifiée. 1216 lors de la croisade albigeoise, Simon de Montfort l’assiègera et l’utilisera comme base arrière pour accomplir le siège du château de Beaucaire. Le 8 Juin 1570, lors des guerres de religion, le maréchal de Damville et le vicomte de Joyeuse assiègent le château tenu alors par les huguenots. L’histoire raconte que le château, ses occupants ainsi que sa chapelle ont été brûlés et qu’une stèle à l’honneur de Jésus Christ a été gravée et déposée sur les lieux. Le château ne sera pas reconstruit. Quant à la vierge (Notre Dame de Bellegarde) ce n’est que depuis 1875 qu’elle siège au sommet de la Tour. C’est depuis cette époque que le site du château est dénommé plus communément par les Bellegardais « La Madone ».
Fiers de nos découvertes nous redescendons par les escaliers pour arriver à la Place St Jean où trône la statue de St-Jean-Baptiste qui veille sur nous. C’était jadis le centre du village. Dès 1663 on y trouvait en fond, l’église St Jean construite avec les pierres du château offertes par son propriétaire le Duc d’Uzès, mais aujourd’hui les bellegardais se retrouvent dans la nouvelle église de St Jean-Baptiste édifiée au début des années 1860.
Nous nous extasions devant la fontaine aux lions qui a été aménagée au début du 19ème siècle en même temps que la fontaine du Dauphin, celles du Petit Garons, des Sirènes, St Jacques, des Vignerons… Elles sont plus de 16 dans la ville, aménagées pour répondre aux besoins des habitants. C’est pour des raisons écologiques que l’eau ne coule plus inutilement dans les fontaines…
Le ciel s’alourdit sérieusement, le vent se renforce. Cela ne nous concerne plus, notre balade est terminée, bien toujours trop tôt à notre goût, car malgré le manque de soleil, il a fait bon et c’était un vrai régal de se retrouver à mettre un pas devant l’autre en bonne compagnie !
Cotation : 8.3 km – 113 m dénivelé – 9 randonneurs ( Hubert, Cécile, Monique, Christian, Philippe et France, Martine, Betty, Michèle).