Voir ici les photos de notre randonnée à Fournès
Voir ici les photos de Françoise.
Ce matin, pas de soleil éclatant, un peu frisquet, soi-disant. Pourtant les oiseaux chantent à tue-tête, on a le sourire, on perçoit bien les prémices du printemps !
Tout naturellement on se dirige vers la Chapelle St Pierre qui serait située à l’emplacement dit de Campourio. Lorsqu’on parle « Sarrasins », on pense aussitôt à « 732, Charles Martel arrête les arabes à Poitiers », mais ce que l’on sait peu, c’est qu’en 736 Charles Martel aurait mis en déroute les armées sarrasines dans le secteur. Montfrin, Remoulins, Sernhac, Meynes, lorsqu’on randonne dans ces coins on ne se prive pas d’évoquer cet épisode. L’autre jour, en randonnant dans la Grand Combe à St Hilaire, on a découvert le lieu-dit «Champ de Mars». C’est là que Charles Martel aurait empêché les Sarrasins à se mettre en ordre de bataille pour ensuite les tailler en pièce là où nous nous trouvons, en les précipitant dans le Gardon lors de la bataille de Campourio. Pour commémorer cette victoire on aurait construit 4 édifices aux 4 coins de ce fameux champ de bataille (8 km² environ). Nous avions cherché il n’y a pas si longtemps la chapelle St Jean des Vignes remplacée par un oratoire, ici nous trouvons la chapelle St Pierre édifié sur la colline de « mont Pourriot » (mont pourri) que l’on peut rapprocher du nom de cette fameuse bataille. Nous dissertons sur le fait que « Martel » n’est pas le vrai nom du fameux Charles : il s’appelait Charles de Herstal. Après avoir écrasé les troupes musulmanes tel un marteau il est surnommé « Martel » qui signifie le « marteau d’armes » qui était également une arme de combat au moyen-âge.
On revient sur nos pas pour prendre tout de suite une petite route qui nous fait traverser l’autoroute et une voie ferrée puis, après avoir traversé un ruisseau, on prend un joli sentier qui nous amènera au Château de la Rabasse mais pour l’instant on est sous le charme du chant des oiseaux, on entend même un pivert, et on croise un renard.
Voici le château qui nous interpelle. Ce château est construit vers 1638 sur l’emplacement d’un château-fort, mais une grande partie a été démolie à la fin du XIXe siècle. Le corps Renaissance est flanqué, à chacun de ses angles, d’une tourelle en poivrière, pentagonale. Sur la façade principale on peut admirer un encadrement de pierres taillées en pointe de diamant surmonté d’un fronton à arc coupé en son centre. On admire les fenêtres à meneaux.
Sommes-nous à Fournès ? Non, nous sommes à Remoulins, mais on revient vers Fournès à travers des champs de fruitiers pour aboutir à un magnifique lac de Montagne. Un lac de Montagne ? Non, en fait il s’agit du Lac de La Valliguière, bien connu des pêcheurs, des hérons et des cygnes. Mais le cadre nous fait penser à un lac de Montagne. Qu’en pensez-vous ?
Nous admirons, puis nous suivons le Gardon un moment pour traverser, en dessous cette fois-ci, l’autoroute et admirer le talent de « street artistes » et on évoque les souvenirs de Londres avec la découverte de Leake Street Graffiti Tunnel (appelé aussi « Banksy Tunnel »).
On se retrouve vite à nouveau à l’entrée de Fournès où nous prenons aussitôt le chemin des Fosses.
Nous nous installons pour notre repas en balcon sur ce paysage aride, creusé par endroits de fosses et de vasques. Ce décor nous semble irréel. C’est l’érosion qui a formé ce paysage pittoresque aux pitons de terres de 10 à 30 m aux pentes gravées de sillons et aux sommets plats parsemés d’herbes. On se croirait sur la Lune. On savoure notre repas avec cette belle vue, le soleil bien brillant et nos discussions bien animées.
Nous arpentons maintenant un sol argileux et un étroit sentier à travers genêts et végétation qui ne demande qu’à exploser dans quelques jours. On monte, on descend. On est fasciné par l’étrange paysage et, lorsqu’on arrive à la Fontaine de Noquet , où nous faisons une petite pause, on a la sensation de revenir d’un lointain pays. En ces temps de Covid, avouez que ça fait du bien !
Nous revenons au village de Fournès où nous visitons un peu : l’église aux 3 nefs, le campanile (qui n’appartient pas à l’église) et le lavoir qui a disparu.
Il est pile 15 h lorsque nous arrivons bien heureuses (et oui, on le sait qu’il n’y a que les filles qui sont courageuses) de notre voyage du jour, et, pour les non courageux : sans une goutte de pluie bien sûr !
Cotation : JB2 – 13.2 km – 234 m dénivelé – 7 randonneuses (Michèle E., Irène, Betty, Françoise, Marie-Jeanne, Cathy, Michèle N.)