Voir ici les photos de notre randonnée à Anduze
Après 1h30 de route sans encombre nous voici au « parking de la Montagne » perdus au flanc de la crête de Pallières près d’Anduze.
On monte dans une pinède puis on suit des panneaux indiquant « Dolmens » sentier balisé au milieu de pins, châtaigniers, chênes, bruyères et arbousiers. La vue se dégage sur les Cévennes. On rencontre notre premier Dolmen composé d’un couloir et d’une chambre couverte de 2.05 m par 1.4 m entouré de 15 blocs de grès vert. Ils forment un Cromlech.
Le sentier que l’on suit nous permet de rencontrer d’autres mégalithes mais nous ne les visitons pas tous, des panneaux nous invitant à rester absolument sur les « sentiers balisés ». Mais le deuxième est assez confortable à décortiquer. Nous y repérons une simple table qui peut faire penser à un autel païen mais il s’agit bien d’une chambre sépulcrale et de galeries de tumulus dans la partie meuble est érodée au cours des siècles. On peut y entrer par un couloir construit en pierres sèches et la chambre sépulcrale est de forme rectangulaire.
Certains avancent que les mégalithes sont d’origine bretonne et arrivent en Languedoc grâce aux échanges commerciaux et religieux qui se développent à l’intérieur de l’Europe. Dans notre région il n’est pas rare d’en rencontrer dans les Cévennes, sur les Causses et dans la garrigue. Il y aurait 400 dolmens dans le Gard : des menhirs et ces énigmatiques cromlechs. Ils sont les plus vieux témoins architecturaux de notre patrimoine et auraient 5 500 ans.
Cromlech est un mot gallois signifiant cercle de pierres plantées. Ces enceintes recèlent leur part de mystères… lieu de rassemblement religieux, culte des astres, du soleil ou de la lune, ou encore culte des bêtes à laine, le cercle rappelant alors un enclos. Sa véritable fonction ne nous est pas délivrée.
Le mot dolmen signifie « table » en breton. Ce serait le lieu de sépulture collective d’une tribu. Des offrandes étaient entreposées avec les corps (bijoux, objets guerriers…) pour les accompagner dans l’au-delà. Comme sur la crête de Pallières ils sont souvent regroupés dans un même tumulus.
Fiers de nos découvertes nous continuons jusqu’à Pannissière où nous pouvons nous installer sur une aire herbeuse loin des cailloux qui jonchent nos sentiers. Le retour se fait dans de larges sentiers bien ombragés bien appréciés en ce tout début d’après-midi.
La suite de nos découvertes s’effectue à Mialet au musée du Désert. Dans l’histoire du protestantisme, l’expression Désert définit une période qui s’étend de la révocation de l’Edit de Nantes (1685) à la Révolution Française (1789) car privés de liberté de culte, c’est loin des villages, cachés dans les endroits isolées, déserts (forêts, garrigues, grottes, ravins…) que les protestants sont obligés de vivre clandestinement leur foi.
On découvre l’histoire des Camisards, révolte armée pour défendre leur liberté religieuse. C’étaient des paysans, tisserands, cardeurs de laine, jeunes pour la plupart. Pas plus de 3000 ils ont tenu tête pendant 2 ans (1702/1704) à plus de 30 000 soldats de troupes royales. Deux chefs se sont imposés Jean Cavalier et Pierre Laporte, dit « Roland » dont on visite cet après-midi la maison à l’intérieur de laquelle le musée s’est installé…
Cotation : B2 – 7 km, 200 m dénivelée . + visite musée du Désert à Mialet. 16 randonneurs