Le mur de la peste et la tête du soldat

Voir ici les photos de notre randonnée à Lagnes
Voir ici les photos de Françoise.
Ce matin nous sommes bien heureux de nous retrouver à Lagnes… Pas de vent, les températures sont moins froides que ces jours-ci : voilà qui augure de passer une bonne journée.
Tout d’abord on fait un petit aller/retour vers la chapelle des Pénitents blancs qui abrite aujourd’hui un lavoir. Les Pénitents Blancs étaient chargés de secourir les nécessiteux et les malades pendant les épidémies. Ce sont eux aussi qui portaient les morts au cimetière et les ensevelissaient. La chapelle est devenue lieu de culte officiel  1788 et 1850. En 1912, on a construit dans la chapelle désaffectée un lavoir public de 8 mètres de long, alimenté par un superbe robinet de cuivre en forme de tête de canard stylisée. Le lavoir accueille aujourd’hui diverses expositions… Un lavoir dans une chapelle : quelle curiosité !
Pas le temps de s’extasier, maintenant voici l’église consacrée à Notre Dame des Anges (1612). L’architecture du clocher, construit en 1746, est peu banale…. Mais aussi  la maison communale et son horloge qui abritait au rdc le cachot communal, les fontaines chères au Lagnois qui ont longtemps manqué d’eau, les imposants remparts qui avaient ceinturés le village au XIIIe siècle mais démolis progressivement par les habitants à partir du début du XIXe siècle pour récupérer les pierres pour de nouvelles construction. Deux tours rondes avec meurtrières existent encore, on les découvre en montant au sommet du village pour avoir un panorama vraiment superbe sur toute la région du Luberon, les Alpilles et même, car le  temps est dégagé, on peut apercevoir  les Cévennes.
Maintenant nous tournons le dos à Lagnes et son château pour prendre la direction des Capianes et de la Bastide Rouge. Les sentiers ont beaucoup de charme, on y rencontre une belle capitelle, la végétation hivernale nous enchante comme la piste empierrée creusée par les roues des chars…
A Bastide Rouge on prend la direction de Fontaine de Vaucluse, mais on bifurque dans le vallon des Esperacons qui monte vers la Peithe. On y découvre une forêt de cèdres. La montée se fait rapidement mais à un rythme assez confortable. On peut profiter ainsi de ce site particulier.
Nous voici au niveau du mur de la peste.
Une belle vue sur Gordes, sur le Luberon : vraiment on a de la chance d’avoir un si beau temps !
Maintenant on longe le « mur de la peste ».
Pendant 3 ans a sévi la « grande peste » dans le Comtat Venaissin et en Provence où elle a fait des milliers de victimes. C’est le « Grand St Antoine » qui a apporté la « fièvre maligne pestilentielle ».  Il aurait dû se mettre en quarantaine et brûler sa cargaison mais, suite à la pression des propriétaires des marchandises (pour la vente à la Foire de Beaucaire) qui sont intervenus dans le règlement sanitaire afin qu’il ne s’applique pas,  la peste s’est vite propagée à Marseille.
Lorsqu’elle a atteint Pertuis, Cucuron et Apt,  les Venaissins ont décidé de créer une ligne sanitaire et pour mieux protéger les habitants du comtat ils ont construit une muraille en pierres sèches de 2 m de haut. La muraille avait des tours de guet, des postes de garde, des magasins à vivres et à fourrage. Elle était gardée par un millier d’hommes par des postes de 6 à 15 soldats qui avaient ordre de tirer sur toute personne qui franchissait la muraille.  Ce mur a été construit de mars à juillet 1721 par 500 hommes (maçons et manœuvres désignés par les communes et payés par le Comtat)
On se remémore cet épisode de l’histoire qui a une certaine similitude avec l’époque que l’on vit avec le Covid… mais heureusement que l’on n’a plus à porter les masques avec un bec ! A moins  que nous n’y trouvions quelques blagues qui nous feraient passer un bon moment.
Pause repas bienvenue au soleil, avec papotages (tout le monde n’a pas de la soupe !) et plaisanteries ponctuées de petites douceurs.
Après cette pause, nous repartons sur un petit sentier « qui sent bon la noisette » puis nous entamons notre montée par une large piste qui nous permet de traverser la « Tête du Soldat » avec des panoramas grandioses sur les Alpilles, le Luberon, la plaine de Cavaillon et celle Carpentras et nous repérons sans difficultés quelques lieux courus lors de nos randonnées…
Nous continuons pour retrouver Lagnes pile juste où l’on nous avait dit qu’on arriverait… si on avait été sage ! A croire que c’était bien le cas ( !).
Cette randonnée nous a offert un très joli voyage, qui se termine à regrets… Heureusement que nous allons nous retrouver lundi prochain pour de nouvelles aventures !
Cotation : JB2 – 12 km – 336 m de dénivelé.