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Le vent fait trembler le minibus lorsque nous passons le pont sur la Durance à Mallemort. A l’abri dans le village de Mérindol nous nous dirigeons vers « La Muse » centre d’information de l’Association d’études vaudoises et historiques du Luberon. Le musée est bien sûr fermé à cette heure mais nous apprenons toutefois que les « Vaudois » ou les « Frères » ou les « Pauvres de Lyon » comme ils s’appelaient entre eux étaient des disciples d’un certain Vaudès, ou Valdès, riche marchand lyonnais qui à la fin du XIIème siècle, touché par la grâce du Christ en lisant les évangiles, vend tous ses biens et se met à prêcher l’Evangile tel que la bible (Nouveau Testament) le proclame.
Les Vaudois se sont installés dans le Luberon, attirés par les seigneurs, surtout soucieux de leurs intérêts ne se préoccupant pas de leur particularité religieuse. C’est au XVème siècle qu’ils arrivent des Alpes (Dauphiné, Briançonnais, Piémont) pour repeupler ces terres et les remettre en culture… Ils travaillent bien, développent des zones de culture, mènent une vie paisible et remettent aux seigneurs leurs redevances sans problème. Vers 1530 arrive à Apt Jean de Roma qui va persécuter ces « hérétiques »… Persécutions et surtout représailles commencent… pour arriver en 1540 et la prononciation du fameux « Arrêté de Mérindol » qui les condamnent à être brûlés vifs.
L’histoire n’est pas toujours belle… Mais comprendre le Luberon n’est pas s’attacher aux personnalités « people » qui s’y sont installées depuis quelques décennies… Comprendre le Luberon c’est randonner sur les traces de l’histoire de ces hommes et femmes qui ont travaillé pour qu’aujourd’hui nous puissions apprécier ce magnifique pays !
Nous montons donc au mémorial. La vue est à couper le souffle ! On profite, on discute, on regarde… Le chemin nous entraînera par la suite sur des sentiers très escarpés, bien ventés quelquefois mais aussi à l’abri de forêts de cèdres ou de pins ou encore de chênes verts… de temps en temps une piste puis… un éboulis mais toujours de beaux sentiers, surtout dans des combes, et on se régale à les parcourir. On est heureux lorsqu’on s’installe pour le repas : à l’abri du vent, il fait chaud et les conversations sont très agréables… échanges gourmands de douceurs !
Mais oui on a bien observé au dessus du Vallon de Sabatier, l’extrémité rocheuse de Roque Malière connue sous le nom de « rocher de la Pute »… Ce rocher domine un quartier appelé la Valoïse. Ces deux toponymes ont vraisemblablement été importés par les vaudois originaires de la vallée de Vallouise (ou aussi Val Pute) dans le Briançonnais… Oui, on s’intéresse toujours aux Vaudois dont on trouve des tombes dans une petite pinède et… aussi pour le retour à Mérindol on a bien pris le chemin des huguenots !
L’histoire a cheminé avec nous ce jour… mais la jolie histoire c’est qu’on a passé une belle journée et que nous avons tous de beaux sourires à l’évocation de cette belle randonnée.
Cotation : B2 J – 13 km – 500 m dénivelé – 7 randonneurs.