Voir ici les photos de notre randonnée à La Roque sur Cèze
Lorsque nous quittons le parking, le minibus est bien seul… Mais où sommes-nous ? Une petite sélection de photos nous montre des champs de lavande !
Nous nous sommes peut-être trompés de randonnée ?
Nous voici au nord du département du Gard, au pied d’un village construit sur un piton rocheux en surplomb de la Cèze qu’enjambe un vieux pont à douze arches que nous venons de traverser.
Dominé par les vestiges d’un ancien château et sa chapelle romane, ce village aux calades pentues et maisons de pierres blondes à génoises offre une vue imprenable sur alentours. On remarque notamment des muriers dont les feuilles servaient à nourrir les vers à soie à l’époque où La Roque sur Cèze en faisait activité, d’où le nom de certaine rues comme la rue de la magnanerie (lieu d’élevage des vers à soie). Mais en s’élevant le long de la bien-nommée « Rue de Rompe Cul« , on découvre peu à peu un superbe panorama sur le village et la vallée où la Cèze serpente dans un paysage de vignes et de forêts.
Nous sommes donc à La Roque-sur-Cèze : ce « Plus Beau Village de France », est un véritable bijou patrimonial. Treize panneaux nous invitent à flâner dans les ruelles, à voyager dans le passé de ce village d’exception et à nous poser à l’ombre de ses platanes pour en admirer la beauté. C’est vrai que ce matin le feuillage est un peu clairsemé… Mais oui, il nous faudra chercher l’ombre dans cette belle journée printanière. Il fait vraiment bon et certains sont déjà en Tshirts !
Nous atteignons l’église paroissiale, puis on commence à découvrir les ruelles caladées bordées par les magnifiques maisons de pierres blondes qui donnent au village son cachet si particulier. Pour saisir toute la beauté du village, nous montons encore le long des ruelles qui s’entrecroisent jusqu’au sommet où trône le château du 12ème siècle avec sa chapelle romane (malheureusement propriété privée, il ne se visite pas).
Nous poursuivons pour entrer dans la garrigue et faire le tour du Serre Martin. Les oiseaux gazouillent, les globulaires se colorent de bleus, juste une petite brise légère… On revient par le bas du village et une placette ronde, ancienne aire à battre le blé située côté sud, où a été réalisé une « promenade » agrémentée de bancs de pierre et de platanes. C’est sur cette promenade qu’a été, ensuite, édifiée la Mairie, puis l’école 30 ans après (1893).
Aujourd’hui la place de Mairie est la cour de récréation de l’école communale, et le dimanche, le lieu où les joueurs de boules mesurent leur adresse au jeu dit « à la longue ». Pendant l’été, cette place est un lieu d’échange très animé, car le faible débit de la fontaine entraînait une longue attente, mise à profit pour commenter les nouvelles.
Nos conversations aussi sont très animées : la vue sur le village est belle de tout côté et, ici et là quelques fleurs type jacinthes ou de beaux mimosas ajoutent un air de fête à nos humeurs déjà pourtant très joyeuses.
Un panneau nous dit qu’au début du XIXe siècle, les femmes se plaignaient auprès de leur époux, car aller laver le linge dans la Cèze et remonter au village lourdement chargées, était une corvée pénible et épuisante. En 1841 Le Marquis du village suggère la création d’un lavoir, situé au-dessous de la fontaine approvisionnée par la source Font-Laure. Le Marquis décide d’offrir une grande partie de ses indemnités touchées en compensation des dégâts occasionnés par les crues de la Cèze. Devant cet acte de générosité, et, certainement poussés par leurs épouses, les contribuables du village décidèrent, bon gré mal gré, de l’imiter, finançant ainsi les travaux. Le lavoir a été terminé en 1843 !
Nous traversons le magnifique pont Charles Martel du 13ème siècle (classé monument historique). Cet ouvrage imposant doté de ses 12 arches monumentales constituées de voussoirs en pierre de taille qui enjambent la rivière et dont les imposants avant-becs triangulaires témoignent de la puissance des tumultes qui agitent la Cèze durant les crues.
On file vers St Michel d’Euzet à une belle allure. On traverse le village, on visite l’église, on savoure le panorama que nous offre la butte près du cimetière, on admire de beaux mas, et toujours à bonne cadence de marche.
On remarque la rivière en contrebas de notre chemin : on décide d’aller pique-niquer au bord de l’eau ! Chose dite, chose faite. Un bon moment où le temps s’écoule aussi charmant que la rivière qui chante. On est seul dans ce site enchanteur…
Il ne faut pas marcher longtemps pour arriver aux fameuses Cascades du Sautadet. C’est ici que la Cèze a creusé des formations impressionnantes dans la roche résultant en une série de chutes d’eau et de rapides d’un niveau progressif de 15 mètres. Ces formations sont communément appelées les Marmites des Géants.
On prend le temps de les visiter dans tous les sens… Pour ceux qui ne connaissent pas c’est un émerveillement et pour ceux qui connaissent un ravissement sans cesse renouvelé.
Lorsqu’on retrouve le minibus, il n’y a plus de place sur le parking : ce beau temps a attiré de nombreux visiteurs… C’est en rêvant à ces beaux paysages que toute la troupe rentre à Beaucaire… sauf le chauffeur bien sûr qui, bien réveillé veille sur le confort de tous.
Cotation : 13.4 km – 220 m dénivelé.