Voir ici les photos de notre randonnée aux Baux de Provence.
Voir ici les photos de Marie-Paule.
Pour cette dernière randonnée de l’année nous sommes au Val d’Enfer lieu de promenade des fées lorsqu’elles sortaient de la grotte aux Fées installée plus haut dans les rochers… Mais c’est aussi le lieu préféré de la Cabro d’Or qui vient brouter, la nuit, la « mousse roucassière »[1] lorsqu’elle sort de son repaire alors qu’elle veille de jour le trésor d’Abdelraman !
Nous continuons pour passer devant Baumanière et ensuite découvrir le Pavillon de la Reine Jeanne niché dans le vallon de la Fontaine. Cet élégant pavillon d’angle de style renaissance a été construit pour Jeanne de Quiqueran, qui n’a rien à voir avec l’une des reine Jeanne de Provence, de 1568 à 1561. Il décorait un jardin appartenant à son mari, un des barons des Baux et ce jardin était appelé « Jardin du Comte » ou « Verger du Roi ». Frédéric Mistral en a fait faire une copie pour son tombeau à Maillane.
Maintenant nous empruntons un très joli sentier en balcon qui nous offre un fabuleux panorama sur les Alpilles et les champs d’oliviers qui s’étendent à perte de vue… Nous arrivons enfin au pied des « Tremaïe » où la tradition a interprété le bas-relief comme une représentation des deux Saintes Maries de La Mer (Marie Jacobé et Marie Salomé) et leur servante Sara, mais qui d’après les archéologues serait plutôt la représentation du Consul Marius, sa femme Julia et la prophétesse Marthe (La Salyenne), pour d’autres il s’agit d’une représentation de Diane ou d’une Déesse Mère mais ce qui est sûr, c’est qu’il s’agit d’un relief votif gallo-romain, malgré l’inscription mutilée qui ne permet pas de se rendre compte de la dédicace… D’ailleurs, un peu plus loin nous retrouvons un rocher où est sculptée l’effigie des Gaïe dans une niche : on y voit deux personnages à mi-corps vêtus de la toge avec une inscription dans la partie basse soi-disant lisible mais, pour nous, c’est difficile de la déchiffrer. Il faut dire qu’on est plus attiré par un animal qui est à flanc du rocher au-dessus de nous : chat, vautour, oiseau… ? Il s’agit sûrement d’une chèvre ! Et bien non… simplement un sac de jute.
On reprend notre sentier puis un chemin empierré qui nous amène à la porte d’Eyguières (ou porte de l’eau) qui était jusqu’en 1866 la seule entrée des Baux de Provence. Cette porte, comme un peut le constater, a gardé son système défensif, chemin de ronde en corniche percé de meurtrières.
On essaie d’aller au musée des Santons… Malheureusement celui-ci est fermé, dommage car nous aurions appris à faire une crèche dans les règles de l’art. On file donc vers l’Eglise Saint Vincent, édifice du XIIe siècle caractérisé par sa partie méridionale à moitié troglodytique. Ce qui nous intéresse c’est l’histoire du petit « carretoun » tiré par un mouton le soir de la messe de minuit…
Nous entrons dans la chapelle, construite au milieu du XVIIe siècle par la confrérie des Pénitents Blancs et relevée de ses ruines par la maintenance des félibres dont nous trouvons trace de Ste Estelle. L’intérieur a été décoré de fresques par le peintre Yves Brayer en 1974 qui représente le Noël des Bergers dans la tradition provençale.
La magie de Noël nous prenant nous allons boire un chocolat chaud… Mais tous les cafés sont aujourd’hui fermés aux Baux. Il ne nous reste plus qu’à rejoindre les voitures… Mais nous nous dirigeons vers les hauteurs pour admirer le coucher du soleil, un peu voilé par des nuages, mais qui nous donne une belle lumière et nous laisse apercevoir la fabuleuse crèche provençale que représente le village des Baux qui s’illumine petit à petit… Le froid commençant à venir nous quittons cet endroit magique pour rejoindre les illuminations de Mogador avec, en guise de consolation du chocolat chaud que nous n’avons pas eu, un joli petit bonhomme… en pain d’épices.
[1] – « Vole la Cabro d’or, la cabro que degun de mourtau ni la pais ni la mousi. Que sous lou ro de Bau-Maniere lipo la moufo roucassiero » (Mistral).
Cotation : A1 DJ – 6 km – 200 m dénivelé – 12 randonneurs (gratuit).