Voir ici quelques photos de notre randonnée à Boulbon.
De la place de Boulbon nous entrons dans la Grand’Rue pour admirer le St Christophe, statue du XIVe siècle, représenté les pieds dans l’eau portant le Christ sur ses épaules afin de lui faire traverser… le Rhône !
Ensuite nous longeons les remparts du château. Initialement c’était un ouvrage défensif qui a été aménagé au cours des siècles selon les changements survenus dans « l’art de la guerre » et au XIVè-XVème siècle pour rendre la vieille forteresse plus confortable. Par sa position stratégique il a été longtemps une sentinelle du Comté de Provence face au Royaume de France. Le donjon, accroché étroitement à ce rocher, est la partie la plus ancienne.
Nous reprenons dans les ruelles étroites pour passer devant l’église Ste Anne. Elle a été construite en 1628 sur l’emplacement d’une chapelle romane au centre du village, elle devient paroissiale puis restaurée et aménagée en 2009 elle devient Centre Culturel…
Nous poursuivons pour trouver le sentier qui doit nous mener au Moulin Bonnet où M. Betton nous rattrape. Nous connaissons bien M. Betton, ce n’est pas la première fois qu’il vient à notre rencontre pour nous proposer la visite du Moulin. C’est donc une pause culturelle que nous faisons sur le flanc ouest de la Montagnette où est situé le moulin. « Restauré en 2002 conformément à l’original –construit en 1776-. Il a retrouvé son toit, ses ailes et son mécanisme. Ainsi, les meules du moulin, lorsque le vent le permet, peuvent moudre…. ». M. Betton nous détaille son fonctionnement pour le grand bonheur de chacun de nous.
De là-haut on va admirer la plaine où poussait le blé, et nous nous situons grâce à la table d’orientation. Le village est dans la brume, mais le soleil éclaire l’église et le château.
Nous continuons pour reprendre la piste qui nous amène à la chapelle St Marcellin. Chapelle romane datée du XIe siècle, se trouve dans une chapelle intérieure le tombeau du seigneur d’Archimbaud dont le gisant est revêtu de son armure et deux écus représentent le blason des premiers seigneurs de Boulbon. Derrière le maître-autel se trouvait un retable aujourd’hui exposé au musée du Louvre sous le nom de « Retable de Boulbon« , une photographie est visible dans la nef, et chaque année s’y déroule la Procession des Bouteilles. Comme nous l’explique Didier, elle est exclusivement réservée aux hommes, elle a lieu chaque année le 1er juin à 19 heures. Le prêtre bénit les bouteilles ouvertes et chacun boit une gorgée de vin. La tradition proviendrait des moines de Montmajour installés à Boulbon afin d’assécher les marais : le vin béni aurait guéri des fièvres. Saint Marcellin serait également invoqué pour obtenir la pluie, selon le dicton populaire : « Sant Marcellin bon per l’aigo, bon per lou vin« . Hic !
Comme Didier n’a pas de bouteille à nous offrir on continue notre chemin jusqu’aux fameuses Carrières de Boulbon que certains connaissent bien pour y avoir admiré des spectacles à l’occasion du Festival d’Avignon. Bien sûr qu’il s’agissait d’une véritable carrière, mais elle n’est plus exploitée aujourd’hui. Pour le Festival on y installe l’électricité, les loges, les buvettes, la scène et les gradins… Aujourd’hui nous sommes les seuls dans cet antre gigantesque qui en impressionne quelques uns.
La Chapelle St Julien se cache dans la verdure, c’est un édifice à nef unique entièrement réalisé en pierre de taille assemblée en grand appareil et recouvert d’ardoises. Elle possède un beau chevet pentagonal et le portail occidental est clôturé par une grille.
Nous revenons un peu sur nos pas pour prendre un chemin qui longe un manège avec de beaux chevaux pour rejoindre la Croix St Julien qui n’est pas facile à trouver car elle se cache maintenant au milieu des pins. Il s’agit d’une Croix de bornage édifiée probablement autour de 1367. Les armes sculptées sur les quatre faces sont celles d’Archimbaud, seigneur de Boulbon. La croix, orientée, porte sur sa face sud le Christ en Croix et sur sa face opposée la Vierge à l’Enfant. Elle marquait la limite du territoire entre Boulbon et Barbentane. C’est au pied de cette croix que nous nous posons pour le repas…
Enfin ! Nous avions l’estomac dans les talons, il faut s’habituer au changement d’heure ! Ambiance agréable, partage du café et sucreries… Un grand merci !
Lorsque nous quittons les lieux, des randonneurs cherchent aussi la fameuse croix, on est heureux de pouvoir leur expliquer où la trouver.
Nous continuons vers St Michel de Frigolet dont nous apercevons les pointes des flèches, mais en remontant la piste on a chaud… il fait lourd !
On arrive enfin au Mourre Savoyard après une raide grimpette qui nous fait transpirer quand même un peu et on est bien heureux de redescendre sur Boulbon par Roque Canine qui nous présente sur la fin au beau canyon qui attire des oh… et des ah !
Nous voici donc revenu côté ouest du château, le site est impressionnant, adouci toutefois par la construction au XIVè-XVème siècle d’une énorme terrasse qui cache en partie le rocher. Au sud, le logis du seigneur et l’ancienne tour de défense ne sont plus que ruines et ont disparu sous une épaisse couche d’éboulis.
De retour aux voitures nous réalisons que nous avons passé une journée riche en patrimoine, et surtout nous avons une pensée amicale pour Néné qui n’a pas pu gérer cette randonnée aujourd’hui, mais qu’on a hâte de retrouver lundi !
Cotation : JB3 – 15 km – 500 m dénivelé – 16 randonneurs.