Voir ici les photos de notre randonnée à Maussane Les Alpilles
Voir ici les photos de Françoise.
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Après avoir dégivrés les pare-brises de nos véhicules nous sommes en route vers Maussane-Les-Alpilles pour nous retrouver sur le parking de l’Agora-Alpilles. Nous découvrons la carte de France de la Pierre, jolie mosaïque offerte par les tailleurs et les carriers de Maussane et des environs. Nous longeons l’Agora qui pourrait, à l’occasion, nous prêter une salle pour nos conférences…. Bâtiment fermé, lui aussi, en ces temps de Covid.
Nous nous dirigeons vers le Golf de Manville en suivant le gaudre du Trible et le canal des Alpilles.
Il faut savoir que jusqu’aux années 1880, s’étendait au sud des Baux cette zone totalement inondée et connue sous le nom de «marais des Baux». Ce grand lac riche en poissons, s’étendait sur plusieurs hectares et a permis à des générations de Maussanais de vivre de la pêche. Dès les années 1830 et pour des raisons sanitaires évidentes, ceux-ci ont été progressivement asséchés.
Nous laissons l’histoire des pêcheurs pour admirer le rocher du château des Baux. C’est au Xème siècle qu’apparaissent les premiers textes parlant du «Balcium Castrum» ou château de Balcio et d’un seigneur, Pons le Jeune, dont les descendants adoptent le nom « des Baux ». Selon la légende, la maison des Baux descendrait du roi mage Balthazar. C’est pourquoi les armes des seigneurs des Baux comprennent une comète à seize rais d’argent, l’étoile qu’ont suivi les rois mages, avec leur devise «A l’asard Bautezar» c’est-à-dire «au hasard Balthazar ». Le site du Château a été habité presque en continu de la Préhistoire à nos jours. Au Moyen Âge, la lignée des Baux était une des grandes familles provençales.
Nous faisons une halte aux «Tremaïe», petite chapelle blottie contre un rocher. Mais ce rocher est sculpté ! Trois personnages. Les Saintes-Maries sûrement. Non, il s’agit, d’après l’archéologue Isidore Gilles (1870) qui voyait dans ces figures les statues du consul Marius, sa femme Julia et la prophétesse Marthe, rejoignant en cela une partie de la tradition. Pour Antoine Héron de Villefosse, le personnage au centre est la déesse Diane. Pour Rochetin, il faut voir dans ce personnage une déesse mère. Allons nous trancher ? Ce qui est sûr c’est que ce monument, qui a reçu, au XVIIe siècle, le nom provençal de Tremaïe («Trois Maries») car les habitants des Baux qui y ont vu dans ce bas-relief trois femmes, qu’ils ont associé aux compagnes du Christ, connues sous le nom de saintes Maries : Marie de Béthanie, Marie Salomé, mère des apôtres Jean et Jacques de Zébédée et Marie Jacobé, se sont trompés dans cette identification, ne serait-ce que par le fait que dans les trois personnes sculptées il y a un homme (à gauche) et deux femmes. Mais, la tradition de voir dans ce bas-relief les visages des saintes Maries remontent à la croyance provençale séculaire selon laquelle ces trois femmes, montées dans une barque à Joppé, en Palestine, ont accosté sur le plateau du château des Baux –selon la légende- en effet, la mer bordait la chaîne des Alpilles en ces temps-là. Mais chassons cette légende, malgré qu’une chapelle leur soit dédiée, pour ne retenir que ce bas-relief a été réalisé à une date antérieure au christianisme.
Nous continuons pour admirer la falaise sur laquelle repose le château des Baux et essayer d’apercevoir quelques uns des oiseaux qui y nichent comme le tichodrome échelette, l’accenteur alpin ou tout simplement l’hirondelle des rochers. N’apercevant que des corbeaux, nous reprenons notre sentier et aussi pour éviter de nous retrouver à proximité d’un rocher qui doit… exploser ! Nous nous dirigeons donc vers la stèle des Gaïe où sont représentés deux personnages à mi-corps, vêtus de la toge avec une inscription dans la partie basse partiellement lisible.
C’est sur un balcon qui surplombe la vallée des Baux que nous admirons un fabuleux panorama….
Cela fait un petit moment que nous avons quitté gants, bonnets et vestes, le soleil et le ciel bleu apportent des grands sourires dans nos conversations.
Nous nous dirigeons vers le Mas de la Guerre, rejoignons le joli sentier aux plantes très curieuses, passons sous une bergerie blottie sous un énorme rocher, découvrons une ancienne mine de bauxite, avant de nous poser en balcon sur une ancienne carrière : il fait beau, on veut rester au soleil faire le plein de vitamine D.
Après le repas on se laisse porter par un sentier sous les pins avant de rejoindre le Mas d’Escanin et ses immenses platanes.
Le château des Canin ou Quenin, devenu Escanin, est mentionné comme moulin dès 1623, c’était une grande propriété agricole, un «mas» traditionnel pourvu d’un moulin à huile, un moulin à farine, une bergerie, des écuries, des fenils (grenier à foin), une maison des fermiers, une maison des maîtres et même une chapelle, sans doute sur l’ancien emplacement d’un temple gallo-romain. La présence d’un vivier et d’une glacière peut laisser penser que le mas a été implanté sur une ancienne villa gallo romaine. Dans la cour, la fameuse tour témoigne de l’admiration d’un membre de cette famille pour Viollet-le-Duc. Escanin est installé autour d’une source qui explique la verdure et la magnificence de la végétation sur le site. C’est au XIXème siècle que la propriété a été reconfigurée et que le mas a pris son envergure de Château. Ici ont été organisé des Cours d’Amour dans l’esprit du Félibrige, et des fêtes villageoises qui ont marqué les lieux. On raconte même que Frédéric Mistral aurait courtisé une demoiselle Quenin à une certaine époque… On écoute, on tend l’oreille. Peut être entendrons nous les chants, fifres et tambourins qui accompagnaient les fêtes qu’on y donnait autrefois !… Chutt ! C’est France qui fredonne quelques couplets de la fameuse chanson « Souto li pin ».
(écouter ici la chanson).
C’est donc tout naturellement en dansant la mazurka que nous nous dirigeons vers Maussane pour découvrir le «chemin des Batignolles» et l’histoire de l’ancienne gare.
Il est 15h lorsque nous nous séparons, alors le soleil, trop triste de ne plus nous savoir sur les sentiers, décide par dépit de laisser la place à quelques nuages !
Cotation : JB3 – 14.5 km – 425 m dénivelé – 11 Randonneurs (Cathy, Marie-Jeanne- Betty, Françoise, Yvan, Claudine, Michel, Michèle E., Odile, France, Michèle N.)