Voir ici les photos de Yves concernant la randonnée au Baux de Provence.
Nous nous retrouvons une fois de plus sur le parking de la table d’orientation aux Baux. La journée s’annonce belle avec un grand soleil mais pas mal de vent. Vraiment pas mal de vent.
Nous partons gaillardement sur le chemin de Michèle, celui qui nous fait passer derrière la tour de gué, du côté peu connu.
Nos pas laissent le temps à notre esprit de vagabonder.
Nous ne sommes plus dans les Alpilles mais au pied du Ventoux ou de l’Hortus. Nous escaladons les crêtes des Dentelles de Montmirail et nous admirons au loin les gorges de l’Ardèche en allant vers le Maladrerie.
Soudain Oscar Wilde vient me souffler que » le seul moyen de se délivrer d’une tentation, c’est d’y céder. Résister et votre âme se rend malade à force de languir ce qu’elle interdit » .
Alors c’est quand que l’on peut parcourir ces sentiers qui nous attirent et c’est quand que finissent ces règles qui nous contraignent de ne pas y aller ?
Je me demande bien pourquoi on marche. Je marche pour penser, pour réfléchir comme Giono le dit si bien « si tu n’arrives pas à penser, marche; si tu penses trop, marche et si tu penses mal, marche encore« . Alors je marche et je marche toujours.
Maintenant je sais pourquoi : pour éviter de penser que je ne peux pas aller là où je veux.
Ces pensées m’ont permis d’arriver sans encombre au chemin qui remonte tout en descendant le Gaudre de Rougadou et permet d’atteindre le barrage du Peirou (ou Peiroou) . Michèle nous a expliqué récemment ce qu’était ce barrage . Je ne vais donc pas la plagier .
Nous quittons le barrage après une courte pose et nous allons aux Verdières. Nous suivons le Gaudre de Valampe, passons devant le site d’escalade. Certains seraient tentés mais ce n’est qu’une illusion. Nous passons devant le Mas du Rouge et nous aimerions visiter sa lithothèqe. Ce sera pour une autre fois. Peut-être ! Puis arrive la bifurcation qui pourrait nous amener à la grotte de Baldouin découverte en 1931 et qui contient nombre de pétroglyphes gravés. Mais nous nous heurtons à un chemin privé. Peut-être plus tard, encore ! Nous poursuivons sur le GR. Cela monte régulièrement et nous suivons les conseils de Michèle : nous respectons le balisage pour ne pas nous faire piéger par les propriétés privées.
A ce moment je pense à Michel Sébastien qui disait « On parle toujours de montée , et jamais de descente, on a tort. Pour ma part, j’adore les descentes« .
D’un seul coup on change de GR maintenant c’est le 6 . Non ! Nous ne sommes pas dans le métro à Paris . On ne change pas de ligne. Ici on est au grand air. Merci Mistral.
Le GR6 nous ramène progressivement vers notre point de départ.
Pour finir ce jour de rêverie je vous renverrai à deux auteurs qui traduisent subtilement mieux que ce que je le peux la raison qui me pousse à marcher avec ce groupe d’amis.
« Une des plus fines expériences de la vie est de cheminer avec quelqu’un dans la nature, parlant de tout et de rien. La conversation reliant les promeneurs auprès d’eux-mêmes , et parfois, quelque chose du paysage impose le silence » ( Christian Bobin)
« Mon pied droit est jaloux de mon pied gauche. Quand l’un avance, l’autre veut le dépasser. Et moi, comme un imbécile, je marche » ( Raymond Devos).
Raphaël.
Cotation : JB3/JB4 – 16.8 km et 635 m de dénivelé positif cumulé – 7 Randonneurs (Brigitte, Catherine , Maryline, Odile ,Didier, Yves et Raphaël)