Le tour du Désert

Voir ici les photos de notre randonnée aux Baux de Provence.

Un peu froid devant la Cathédrale d’Images des Baux, mais on est bien heureux de se retrouver dans l’antre de la « Taven » en entrant dans ce sentier absolument  fantastique et secret ! Non, ici ce n’est pas la grotte des fées mais c’est ici que se cache  la Cabro d’Or… Vous savez cette chèvre d’or qui possède un pelage, des cornes et des sabots d’or… C’est la gardienne des trésors !  Et plus particulièrement une partie du trésor des Sarrasins. Chutttt… c’est ici   « Chargé d’un immense butin, Abdéraman voulut cacher en un lieu sûr dans une des nombreuses grottes des Alpilles, le plus précieux de son trésor. Donc, au milieu de la nuit, accompagné de quelques serviteurs fidèles, il se dirigea vers une des grottes qui se trouvent dans ce vallon des Baux. Là, à une profondeur jusqu’à nos jours inconnue, le chef maure, pensant revenir bientôt, cacha tout un monceau d’or et de pierreries ».  Et, il a chargé la chèvre d’or de garder son butin !
C’est sûr qu’on reviendra chercher la Cabro d’Or, mais pour l’instant  on est trop occupé à lever la tête pour admirer ces rochers et tunnels surnaturels…. et puis Michèle nous interpelle pour continuer notre rando dans le Vallon de la Fontaine.
Là nous y retrouvons un élégant pavillon d’angle de style Renaissance  construit par Honoré des Martins, Baron des Baux de 1568 à 1581 pour son épouse Jeanne de Quiqueran. Ce pavillon décorait leur jardin (appelé « Jardin du Comte » ou « Verger du Roi ») et nous nous rappelons avoir vu sa copie : Frédéric Mistral a, en effet,  copié ce pavillon pour en faire son tombeau à Maillane.
Nous jetons un coup d’œil au joli lavoir et nous partons sur un chemin bien sympathique qui nous amène devant le « Mas de la Guerre ». Nous évoquons le nom de ce Mas. Ce mas ne fait pas référence aux dernières guerres mondiales. Une grande propriété, avec un moulin et des dépendances, aurait été achetée en 1545 par Claude de Manville, Viguier des Baux qui commandait la défense de la ville.  Du temps des guerres Baussenques et plus particulièrement en 1561 (sous le règne d’Henri II), les protestants  avaient jeté tous les objets de culte des catholiques dans la citerne du château (ils avaient aussi saccagés les images religieuses jugées sataniques et brulés tous les meubles du château) en s’y installant avec armes. Le Capitaine Gauchier de Quiqueran-Ventabren-Méjanes installe son quartier général  afin d’entreprendre le siège des Baux dans cette propriété. Il reprend la place. Depuis, ce Mas porte le nom de « Mas de la Guerre ».
Nous poursuivons sous un ciel bleu, un beau soleil et on commence à se déshabiller. On arrive à  un sentier où en se retournant de beaux panoramas nous interpellent : les Alpilles avec le Mont des Opiès, la Crau, la mer (mais oui la Mer !…) et la Camargue. Le sentier s’élève  dans un sous-bois. Les botanistes s’éclatent : chênes verts, chênes kermès, filaires, arbousiers, lentisques, buis… ainsi que romarin, et même quelques fleurs de thym nous interpellent malgré que nous sommes en hiver. Enfin pour ceux qui s’y intéressent car certains filent devant à vive allure.
Nous faisons une pause dans une clairière appréciée des sangliers car leurs traces ne manquent pas. Un régal de bons gâteaux à partager !…
Nous évoquons « le désert » nom qui désigne la clandestinité des protestants restés en France pendant les persécutions religieuses qui faisaient leurs assemblées, les baptêmes, mariages et même enterrements dans des lieux comme celui-ci. Ces lieux étaient appelés aussi « désert », comme le lieu donné à cette colline sauvage entre les Baux de Provence et le Mas d’Auge.
La descente se fait dans la douceur, nous avons sur notre gauche le Mont Paon et le Mont Valence.
Nous arrivons sur une petite route qui nous ramène vers le « Mes des Maï » puis prenons une nouvelle sente bien étroite, très charmante, qui nous ramène au pied des Baux de Provence illuminé par un fantastique rayon de soleil !
Cotation : DJA1  – 7.80 km – 159 m dénivelé