Autour de l’Abbaye de Sénanque

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Nous démarrons notre randonnée sur le parking de l’Abbaye de Sénanque. Il fait un peu frisquet, un vent léger mais la journée s’annonce bien ensoleillée.
Nous passons devant  l’abbaye puis nous montons jusqu’à la route par un joli sentier, qui se poursuit après avoir traversé au niveau d’un point de vue grandiose sur le Luberon, la chaîne des Alpilles…   Avant de d’attaquer on fait un arrêt « fleurette » et on se déshabille : le soleil va bien chauffeur nos dos dans cette jolie sente qui monte tranquillement en nous offrant de belles vues sur les Gorges de la Sénancole et l’abbaye.
Ce très agréable sentier, un peu sauvage et peu fréquenté varie tantôt en crête (belles vues sur l’abbaye côté Ouest) tantôt en sous-bois de feuillus offrant de belles vues sur le Mont Ventoux au loin côté Nord.  On ne manque aucun de ces beaux panoramas. On fait quelques arrêts pour attendre les «retardataires», pas parce qu’ils ont des difficultés à avancer (il faut avouer que la montée n’est pas dure), mais parce qu’ils papotent ou s’arrêtent souvent pour admirer le paysage…  Le sentier, c’est vrai aussi, est étroit, caillouteux et il faut être prudents.
À l’intersection avec une piste plus large, nous la suivons heureux d’être enfin réunis pour papoter, il nous faut tourner à gauche et on entre dans une pinède et nous voici ensuite dans une zone dite  “pelouses” (il y a un panneau explicatif qui nous le dit) mais il nous semble qu’on déambule dans un « désert», puis sur des dalles de roches plates jusqu’à atteindre un vallon avant de remonter pour contourner un mamelon.
Il est temps de nous arrêter pour la pause repas. Au soleil, à l’abri du vent on est heureux ! Bien des sucreries sont échangées…
On remonte un tout petit peu et nous voici  au col des Trois Termes. Ici nous sommes au croisement de plusieurs circuits de randonnée… Nous empruntons la piste de la Pouraque. Piste large ou chacun est plongé dans ses pensées ou dans de grandes discussions. Qui s’émerveille de la vue sur le Mont Ventoux derrière des cèdres majestueux ?
On vire à gauche. Une jolie forêt nous accueille joyeusement… Dans la jolie forêt une cabane de chasseurs semble vouloir recevoir notre visite.
Un peu plus bas on retrouve le GR que l’on suit par un très beau sentier étroit. La descente est tout de même raide par endroit et nos pieds souffrent des cailloux et rochers qui  le parsèment… il faut aussi faire un peu de gym. Nous arrivons dans le beau vallon de Châteauneuf encadré de falaises rocheuses où de beaux mas semblent se lover au soleil.
Nous voici à la route dont nous coupons la large boucle afin de nous ramener à l’entrée de l’Abbaye.
Serait-il possible de visiter cette Abbaye qui fait l’objet de toutes les publicités qui concernent notre belle région de Provence ?
Cotation : JB2 – 11 km  – 370 m dénivelé.

L’ordre cistercien est un ordre monastique de droit pontifical. C’est une branche réformée des bénédictins dont l’origine remonte à la fondation de l’abbaye de Cîteaux par Robert de Molesme en 1098 qui restaure règle bénédictine  l’ordre cistercien promeut ascétisme, rigueur liturgique et érige, dans une certaine mesure, le travail comme une valeur cardinale, ainsi que le prouve son patrimoine technique, artistique et architectural. Bien qu’ils suivent la règle de saint Benoît, les cisterciens ne sont pas à proprement parler considérés comme des bénédictins.
Outre le rôle social qu’il occupe jusqu’à la Révolution, l’ordre exerce une influence de premier plan dans les domaines intellectuel ou économique ainsi que dans le domaine des arts et de la spiritualité. Il doit son considérable développement à Bernard de Clairvaux (1090-1153) jusqu’à la Révolution.
Si l’on veut visiter une abbaye cistercienne il faut s’enfoncer dans un vallon profond jusqu’à se heurter sur le portail sans apparat dont la végétation est le seul rempart : les abbayes cisterciennes ne sont pas défendues, car le rétablissement d’une pauvreté bien réelle doit leur éviter les indélicatesses des pillards. Mais… Relativisons car, à l’heure de l’apogée, vers le début du XIIIème siècle, elles cumuleront des richesses qui les rapprocheront davantage du modèle clunisien que de l’esprit de Saint-Bernard. Leur terroir agricole agrandi, marqué par des granges parfois trés éloignées de l’abbaye, leurs droits seigneuriaux, leurs maisons urbaines, leurs salins, leurs herbages en bord de mer… éveillent des convoitises que Bernard ne pouvait soupçonner. Ce qui est bien le cas des « Trois sœurs de Provence » qui sont avec l’abbaye de Sénanque, l’abbaye de Silvacane et l’abbaye du Thoronet dénommées ainsi.
Les Cisterciens, devenus évêques ou papes, se mêlent au désordre du monde et la discipline se relâche. Les clochers, considérés comme des signes de vanité, se redressent et se dotent de puissantes cloches, tandis qu’au Thoronet, des moines gastronomes font ripailles de gibiers et de fruits délicats. Les bandes vaudoises pillent, saccagent et incendient en partie  l’abbaye de Sénanque, alors que les Bénédictins de l’orgueilleuse Montmajour  investissent Silvacane, trucidant quelques moines et chassant tous les autres. Ruinée, l’abbaye devient le repaire de tous les brigands. Seule l’abbaye du Thoronet, qui demeure la plus intéréssante des trois, sort à peu prés indemne de ces périodes troublées. Les pierres sauvages gardent le souvenir de l’utopie de Bernard et de son inéluctable échec.
En visitant l’abbaye de Sénanque on est attirés par  son architecture d’un style roman très sobre. Les toitures sont couvertes de Lauzes… toutes neuves car on voit bien que le bâtiment a été rénové. Le  chevet est composé d’une abside  semi-circulaire unique. Elle s’appuie sur la  croisée du transept qui présente des pans coupés, des trous  (trous laissés par les échafaudages) et une corniche saillante soutenue par des corbeaux géométriques.  La croisée du transept est surmontée par un petit clocher carré percé lui aussi de trous de boulin et couronné par un toit en pierre de taille terminé par une croix de pierre. Ce clocher est typique de l’architecture romane cistercienne, qui prône la sobriété.  La façade latérale est rythmée par cinq puissants contreforts, et la façade principale, soutenue par deux puissants contreforts, est percée de deux étroites fenêtres surmontées d’un grand oculus orné de lobes. Elle aussi est percée de trous de boulin. L’abbaye possède également un cloître roman dont les galeries sont rythmées par des arcs de décharge abritant des triplets d’arcades en plein cintre  supportées par des colonnes surmontées de chapiteaux à feuilles d’eau…
C’est ainsi qu’on découvre l’abbaye en visitant le dortoir des moines de chœur, l’abbatiale, le cloître, la salle capitulaire où  les moines se réunissaient, assis sur des gradins, pour lire et commenter les Ecritures,  recevoir les vœux des novices, veiller les défunts et prendre d’importantes décisions.
Aujourd’hui les moines assistent aux offices, aux prières, pratiquent les lectures pieuses mais alternent aussi avec des travaux manuels : leurs temps de repos ne doit pas dépasser sept heures. Les repas pris en silence sont frugaux. Mais, si autrefois les moines couchaient tout habillés dans un dortoir commun dépourvu du moindre confort, aujourd’hui ils dorment chacun dans une chambre individuelle que l’on appelle une cellule. Les principales ressources de l’abbaye de Sénanque sont : la visite de l’abbaye, la librairie religieuse, la culture du lavandin, la vente de miel et d’essence de lavandin et de divers produits d’autres abbayes.