Calanque des eaux salées.

Voir ici les photos de notre randonnée à Carry le Rouet/La Redonne.

En route ! 3 voitures, une seule remplie de filles, qui ont bien suivi le GPS pour éviter les bouchons occasionnés par une opération escargot des routiers. Une place de parking sans péage peut ainsi être réservée aux copains qui arriveront un peu plus tard….
La mer, le soleil. On va très vite quitter nos “pelures” mais pour l’instant après quelques pas on grimpe dans des escaliers. Il semble qu’on va entrer dans une maison. On ouvre un portillon et là ! Et là c’est le bonheur.
On se trouve sur une avancée dans la mer, un oasis planté de pins et de garrigue qui fait ressortir le bleu de la mer… On tend le cou : il nous semble que l’on peut apercevoir les poissons. L’eau est d’un bleu/vert pur, magnifique.
On fait le tour de ce paradis, on profite de cette vue qui nous attire inlassablement, on se régale vraiment sur ce promontoire  qui mérite qu’on en fasse le tour pour les beaux panoramas qu’il nous offre.
Il faut faire un petit effort de regarder de l’autre côté pour se retrouver à la Chapelle de Notre-Dame du Rouet. Cette chapelle  du  XVIIe siècle est construite sur une antique chapelle St Sauveur qui était une vigie de l’abbaye de Saint Victor. Elle recevait la salutation des navires qui rentraient de longs voyages et arrivant du ponant… Nous saluons bien les navires au large et… même ceux qui sont pris pour des gros rochers.
Nous poursuivons le long de la voie ferrée du fameux « train bleu » et nous descendons à la calanque des Eaux Salées. On y remarque des sources chaudes et, surprise lorsqu’on porte l’eau à la bouche : l’eau est salée.
On remonte derrière le viaduc et on marche ainsi en montées et descentes jusqu’à la Madrague de Gignac en balcon sur la mer et à travers de grandes maisons qui nous font évoquer la côte varoise ou même Monaco ! Le soleil y est tout aussi flamboyant et les demeures tout aussi rutilantes.
Un groupe se perd… Ils n’ont pas suivi la banane fluo !
Nous arrivons à la Redonne et nous ne manquons pas d’évoquer Blaise Cendrars[1].
C’est sûr que tous ces paysages qu’il décrit ne sont pas  dans notre diorama de ce jour mais, tout de même,  nous  pourrions en décrire quelques uns !…
Nous nous posons dans une crique solitaire. Au soleil, la mer semble toujours plus belle ! On joue les lézards durant notre repas et, autant vous dire que vestes et pulls sont remisés. Des gourmandises circulent…
Nous avons aussi une pensée pour l’autre groupe, celui de Raphaël, qui randonne un peu plus loin : vers Niolon. On se dit qu’ils doivent être aussi bien heureux que nous de profiter de ce temps idéal pour se retrouver dans de si beaux endroits !…
Nous quittons la Redonne par la route. La montée est raide ! A l’arrivée nous sommes applaudis comme pour le tour de France !
On redescend un peu à travers l’Escalayolle où l’on fait une petite enquête pour trouver la maison de Blaise Cendrars : la maison louée par Blaise Cendrars, appelée « Le château » a été détruite par un incendie en 2010.
On suit donc notre itinéraire pour rejoindre une large piste DFCI qui nous ramène dans la garrigue. Enfin, plutôt un désert sauvage puisque l’on sait qu’un autre important incendie a sévi ici il y a quelques années nous privant d’une ombre bienfaisante d’une jolie forêt de pins. Une pensée pour Néné, André, Jean, Maryse..  et tant d’autres qui nous manquent tant et avec qui nous avions pu profiter de cette belle forêt !…
Les panoramas sont toutefois aussi grandioses. Aujourd’hui on voit bien Notre-Dame-de-La-Garde et on retrouve le bleu/vert de la mer qui nous enchante encore et encore… On doit toutefois vous avouer que  quelques uns sont plus attirés par la découverte  de  L’Urosperme de Daléchamps (Lampistrelle commune, ou genre de pissenlits) qui durant un bon moment feront faire une belle gymnastique aux zygomatiques !
Le retour s’effectue avec des voitures pleines de randonneurs enchantés de leur belle journée et de quelques GPS qui font,  chacun de leur côté, une belle java !
Cotation : JB2 – 8.5 km – 256 m de dénivelé.

[1] « J’avais loué le  « château » de l’Escayrol, ce qui était une erreur à tous points de vue, sauf au point de vue de la joie de vivre. Sis au sommet d’une montagne d’où l’on découvrait la mer jusqu’aux extrémités de l’horizon et surplombait la côte ébréchée de 400 m de hauteur, je pouvais à droite, compter de sa terrasse les calanques de Carry-le-Rouet au  cap Couronne et, au-delà, suivre à l’œil nu les fumées noires de Port-Saint-Louis et les côtes blanches et jaunâtres de la Camargue qui s’estompaient en direction du Grau-du-Roi ; à gauche, jusqu’au promontoire de Niolon, un désordre fou de montagnes pelées, de rochers abrupts, de ravines, de crêtes, de plis d’ombre, de coups de soleil qui rabotaient les plans, et de l’autre côté de la baie qui s’évasait derrière la chaîne en accordéon de l’Estaque, à une vingtaine de kilomètres à vol d’oiseau, Marseille avec son rocher de Notre-Dame de la Garde en silhouette et, plus loin encore, un grand bloc cubique qui masquait l’entrée du petit port de Cassis. Derrière moi, un cirque de pierre aux parois verticales, chauffées à blanc dans la journée et d’où montaient la nuit, comme d’une cassolette, le baume des pins et les bouquets des lavandes des romarins, de la myrte et des genêts. A mes pieds, dure et à contre-jour sur la luminosité des vagues, la côte festonnée –presqu’îles, îlots, plages biscornues, criques, éboulis, roches glissantes, écueils dentelés, -ourlée de pins tordus, d’un enchevêtrement d’yeuses, de lentisques, de tamaris, de grands cactus échancrés, sertie d’écume blanche. Et en face de moi, la double sphère du ciel et de la mer avec, au centre, le phare du Planier…
Blaise Cendrars (L’homme foudroyé).