Voir ici les photos de notre randonnée aux Baux de Provence.
Il fait bon ce matin. On nous a annoncé de la pluie, mais malheureusement pour la nature elle n’est pas là, elle s’est arrêtée un peu plus au nord cette nuit.
Nous sommes au Baux de Provence et nous commençons à descendre par la route du Val d’Enfer. Nous nous intéressons rapidement au Pavillon de la Reine Jeanne niché dans le vallon de la Fontaine. Cet élégant pavillon d’angle de style renaissance a été construit pour Jeanne de Quiqueran, qui n’a rien à voir avec l’une des reine Jeanne de Provence, de 1568 à 1561. Il décorait un jardin appartenant à son mari, un des barons des Baux et ce jardin était appelé « Jardin du Comte » ou « Verger du Roi ». Frédéric Mistral en a fait faire une copie pour son tombeau à Maillane.
Nous filons vers le « Mas de la Guerre » où l’on remarque que le portail a été repeint. Ce mas ne fait pas référence aux dernières guerres mondiales. Une grande propriété, avec un moulin et des dépendances, aurait été achetée en 1545 par Claude de Manville, Viguier des Baux qui commandait la défense de la ville. Du temps des guerres Baussenques et plus particulièrement en 1561 (sous le règne d’Henri II), les protestants avaient jeté tous les objets de culte des catholiques dans la citerne du château (ils avaient aussi saccagés les images religieuses jugées sataniques et brulés tous les meubles du château) en s’y installant avec armes. Le Capitaine Gauchier de Quiqueran-Ventabren-Méjanes installe son quartier général afin d’entreprendre le siège des Baux dans cette propriété. Il reprend la place. Depuis, ce Mas porte le nom de « Mas de la Guerre ».
Nous poursuivons, l’ambiance est conviviale et les « nouveaux » se sentent heureux de ces beaux chemins, posent des questions et… malgré que nous ne soyons pas sous le beau ciel bleu habituel, on est bien tous guillerets.
On arrive à ce qui pouvait être une entrée de Mine de Bauxite. C’est en 1821 que le géologue Pierre Berthier découvre la roche riche en alumine qu’il nomme bauxite. Ce minerai permet la production de l’aluminium beaucoup utilisé à notre époque. Nous connaissons bien l’origine, le travail d’extraction, les techniques de transformation de ce métal, et surtout du travail des “Gueules Rouges” car nous avions visité le Musée de Tourves. On sait aussi que toute exploitation française a cessé dans les années 1980 et que c’est le village des Baux qui a donné le nom à ce minerai…
Nous continuons sur le sentier bien coloré en rouge, mais nous passons au dessus de la carrière désaffectée. Carrière de bauxite ou de calcaire ?
On se retourne pour admirer les beaux panoramas : les Alpilles avec le Mont des Opiès, la Crau, la mer et la Camargue.
On prend un étroit sentier qui nous fait déambuler dans un sous-bois. Les bonnes odeurs sont présentes, plus loin ce sera le parfum entêtant des genêts d’Espagne.
Nous arrivons ainsi dans un espace marécageux où la végétation est complètement différente, nous traversons quelques cultures où des chemins nous amènent au Mas d’Auge.
Chacun y va de sa plaisanterie : allons-nous y trouver des œufs ! Et oui, chacun de nous connait bien cette marque d’œufs. A-t-elle un rapport avec le Mas d’Auge ?
Nous somme sur la commune de Fontvieille près des Baux de Provence. C’était un des domaines du Marquis de Florans. Il comprenait une très belle maison de maître et de vastes bâtiments de ferme. Il a une superficie de 381 ha avec une grande partie en incultes le reste en terres labourables… Une carrière de pierres, des pierres de taille nous dit-on, et ces pierres auraient servi à construire la Préfecture de Marseille… on y a aussi extrait du minerai de fer. Il y a une grande maison de maître « Renaissance » la toiture est surbaissée. Nous respectons la propriété, même si on a envie de s’avancer dans la cour. Au dessus de la porte il y a un blason martelé pendant la Révolution. On remarque des anciennes bergeries aujourd’hui transformées en logement d’habitation. La superficie des terres était de 381 ha en partie cultivable (oliviers, encore aujourd’hui amandiers…) et en grande partie inculte avec des collines boisées. C’est ici, que Monsieur Penel a créé la marque : «les oeufs du Mas d’Auge». Ah Ah !
Voilà pour l’histoire, nous ce qu’on remarque c’est un étrange pigeonnier rond à la base, carré en haut et un joli hameau plein de charme.
On le quitte par des chemins bien ombragés mais « odorants » ! Ensuite le paysage s’élargit, sur notre droite le Mont Paon, en face les falaises du « Désert » des Baux et quelques champs de lauriers roses colorent ce beau site champêtre.
Le chemin qu’on devait emprunter se perd au milieu d’un champ, alors on reprend une partie de celui qu’on a pris à l’aller pour rejoindre la piste qui passe devant le chenil. On est bien accueilli ! ouah… ouah !
Là on file vers le « Mes de Maï » pour embarquer sur une sente très étroite, bien charmante, qui nous ramène au pied des Baux de Provence où les Ah… Oh… sont de rigueur !
Cotation : DJB2 – 11.9 km – 162 m dénivelé