La côte de Malaïgue

Voir ici les photos de notre randonnée à Blauzac.
Voir ici les photos de Marie-Jeanne.

La pluie cette nuit et pour notre petit déjeuner mais malgré tout une petite équipe se dirige vers Blauzac pour découvrir  des garrigues hautes de chênes pubescents de la côte de Malaïgue qui cachent d’anciennes capitelles..
Dès les premiers pas nous sommes enchantés dans un sentier étroit qui nous offre une dense végétation : reconnaissez-vous la salsepareille, le cynorrhodon, les jolies prunelles et l’osyris (ou rouvet blanc) qui n’ont pas beaucoup de boules oranges ?
Le chemin est un peu boueux de la pluie récente, il faut faire un peu attention à son équilibre !
Heureuses de se retrouver on avance malgré tout d’un bon pas mais on est souvent interpellées par des capitelles. On en visite quelques unes avant de descendre la colinette et trouver une vigne et la grapille qui nous attire pour de beaux raisins de table.
On arrive ainsi au joli hameau de Malaïgue. Le Domaine de Malaïgue nous interpelle avec ses bâtiments du XIIe siècle mais nous voulons découvrir toutes ces belles maisons.
Maintenant il nous faut remonter par « Les Pontils » où nous retrouvons toujours de beaux sentiers ombragés.
Le paysage est tout à fait différent de celui des Alpilles ou de la Montagnette, on se croirait en Lozère et on a envie d’y chercher des champignons !
Au niveau du Mas de la Librotte on fait un petit aller/retour, juste pour le plaisir, puis on y retourne pour admirer un beau cheval qui vient gentiment nous saluer avant de nous diriger vers la fameuse capitelle de la Librotte* !
S’il y en a d’autres, cette capitelle attire notre attention. Déjà  le cadre où elle est érigée tout à fait propice à un pique-nique, puis on s’intéresse à l’histoire : « Les paysans de jadis devaient à chaque labour enlever les pierres de leurs parcelles pour pouvoir cultiver. Ces pierres ainsi exhumées ne pouvaient être charriées sur de longues distances, ni entassées sans ordre au risque de réduire l’espace cultivable. Elles étaient donc évacuées sur les bords des parcelles ou empilées avec soin sur le rocher affleurant et les lieux non cultivables pour servir à l’édification de pierriers ou clapas et de cabanes ou capitelles.
Certains documents d’archives confirment l’existence des capitelles dès le XVII ème siècle, mais c’est surtout du XVIII ème siècle jusqu’à la fin du XIX ème siècle que ces édifices ont été érigés par les paysans soucieux d’utiliser au mieux cette ressource naturelle.
Chaque région a son appellation. On les nomme Capitelle dans la garrigue nîmoise. Leurs formes sont principalement ogivales (en pain de sucre), construites en pierres sèches , base ronde ou carrée sur un socle rocheux, mur d’assise soutenant un corps de voûte à encorbellement fermé par une dalle faîtière, parements, externe et interne, liés, ouverture en pierres massives ».
La capitelle est à usage agricole, de stockage, d’abri, parfois d’habitation.
Après ce bon moment de détente on reprend notre cheminement pour retrouver notre joli sentier du départ où bourdonnent des abeilles dans le lierre en fleurs.
Nous avons toutes aimées cette joli randonnée, bien ombragée aux jolis sentiers qui sentaient bon la fin de l’été !
Cotation : JB2 – 11 km   140 m de dénivelé.

*Capitelle de la Librotte : A Blauzac, le bois de la Librotte offre une concentration remarquable d’enclos et de capitelles typiquement nîmoises disséminés sous les arbres, avec en point d’orgue un ensemble de trois cabanes dit « le chateau ». Joyaux du site, cette construction en pierres sèches évoque deux tours encadrant un pan de courtine.
Les trois cabanes regroupent deux capitelles accolées, l’une ronde, l’autre carrée, reliées entre elles par un local intermédiaire :
.une cabane de plan circulaire, en forme de cône rectiligne tronqué
.une cabane de plan carré, en forme plus étroite au sommet qu’à la base et terminée par une sorte de pavillon surbaissé, avec à l’intérieur une cheminée d’angle et un étage avec plancher et fenestrons.
.un local intermédiaire, constitué d’un mur de façade rectiligne contre lequel vient buter à l’arrière, un tiers de voûte en berceau.
Une cour fermée par un mur bas est aménagée sur le devant de l’ensemble, ainsi qu’un enclos à droite. une petite mare est creusée à l’extérieur, devant l’entrée.
Outre de grands enclos de pierres sèches, dont certains accueillent encore guérites ou agachons en leurs murs massifs, le site accueille également un théâtre de verdure enchanteur, véritable oasis de fraîcheur sur laquelle semble veiller une capitelle recouverte de mortier, dont l’entrée est protégée par un larmier surplombant le linteau.
On y trouve également plusieurs aiguiers qui recueillaient autrefois les eaux de ruissellement.