Le mur de la Peste.

Voir ici les photos de notre randonnée à Lagnes.
Voir ici les photos de Jackie

Une belle journée s’annonce. Nous nous retrouvons à Lagnes. Pas de vent, un soleil radieux et s’il fait un peu frisquet au début le reste de la balade s’effectuera avec un temps idéal.
Tout d’abord on fait un petit aller/retour vers la chapelle des Pénitents blancs qui abrite aujourd’hui un lavoir. Les Pénitents Blancs étaient chargés de secourir les nécessiteux et les malades pendant les épidémies. Ce sont eux aussi qui portaient les morts au cimetière et les ensevelissaient. La chapelle est devenue lieu de culte officiel  1788 et 1850.
En 1912, on a construit dans la chapelle désaffectée un lavoir public de 8 mètres de long, alimenté par un superbe robinet de cuivre en forme de tête de canard stylisée.
Le lavoir accueille aujourd’hui diverses expositions… Un lavoir dans une chapelle : quelle curiosité !
On dépasse deux tours rondes avec meurtrières, on les découvre en montant au sommet du village pour avoir un panorama vraiment superbe sur toute la région du Luberon, les Alpilles et même, quand le  temps est dégagé, on peut apercevoir  les Cévennes, aujourd’hui il y a de la brume dans la plaine. On fait un gros zoom sur Cavaillon et la colline St Jacques…
Maintenant nous tournons le dos à Lagnes et son château pour prendre la direction des Capianes et de la Bastide Rouge. Les sentiers ont beaucoup de charme, on y rencontre une belle Borie, la végétation automnale nous enchante comme la piste empierrée creusée par les roues des chars…
A Bastide Rouge on prend la direction de Fontaine de Vaucluse, mais on bifurque dans le vallon des Esperaçons qui monte vers la Peithe. On y découvre une forêt de cèdres. La longue montée se fait sans souci à un rythme assez confortable. On peut profiter ainsi de ce site particulier.
Nous voici au niveau du mur de la peste.
Une belle vue sur Gordes, sur le Luberon : vraiment on a de la chance d’avoir un si beau temps !
Maintenant on longe le « mur de la peste ».
Pendant 3 ans a sévi la « grande peste » dans le Comtat Venaissin et en Provence où elle a fait des milliers de victimes. C’est le « Grand St Antoine » qui a apporté la « fièvre maligne pestilentielle ».  Il aurait dû se mettre en quarantaine et brûler sa cargaison mais, suite à la pression des propriétaires des marchandises (pour la vente à la Foire de Beaucaire) qui sont intervenus dans le règlement sanitaire afin qu’il ne s’applique pas,  la peste s’est vite propagée à Marseille. Lorsqu’elle a atteint Pertuis, Cucuron et Apt,  les Venaissins ont décidé de créer une ligne sanitaire et pour mieux protéger les habitants du comtat ils ont construit une muraille en pierres sèches de 2 m de haut. La muraille avait des tours de guet, des postes de garde, des magasins à vivres et à fourrage. Elle était gardée par un millier d’hommes par des postes de 6 à 15 soldats qui avaient ordre de tirer sur toute personne qui franchissait la muraille.  Ce mur a été construit de mars à juillet 1721 par 500 hommes (maçons et manœuvres désignés par les communes et payés par le Comtat)
On se remémore cet épisode de l’histoire qui a une certaine similitude avec l’époque que l’on a vécu avec le Covid… mais heureusement que l’on n’a plus à porter les masques avec un bec !
Pause repas bienvenue au soleil, avec papotages et plaisanteries ponctuées de petites douceurs… aujourd’hui on a même droit à des boulettes de quinoa, délicieuses, des restes des 50 ans de Jean-Laurent ! Les amarettis, le chocolat et les bouchons sont aussi dévorés !
Après cette pause, nous repartons sur un petit sentier « qui sent bon la noisette ». On parle d’un hippopotame dans une mare… Qui l’a vu ?
Nous entamons notre montée par une large piste. On trouve une boîte aux lettres… mais pas de maison ?
Plus loin c’est un perdreau qui nous précède : on accélère, il accélère. On ralentit, il s’arrête et tourne la tête pour voir si on le suit toujours… On s’avance, il s’en va devant.
Cette piste nous permet de traverser la « Tête du Soldat » avec des panoramas grandioses sur les Alpilles, le Luberon, la plaine de Cavaillon et celle de Carpentras et nous repérons sans difficultés quelques lieux courus lors de nos randonnées…
Nous continuons pour retrouver Lagnes.
Maintenant voici l’église consacrée à Notre Dame des Anges (1612). L’architecture du clocher, construit en 1746, est peu banale…. Mais aussi voici  la maison communale et son horloge qui abritait au rdc le cachot communal, les fontaines chères au Lagnois qui ont longtemps manqué d’eau, les imposants remparts qui avaient ceinturés le village au XIIIe siècle mais démolis progressivement par les habitants à partir du début du XIXe siècle pour récupérer les pierres pour de nouvelles construction.
C’est vrai qu’aujourd’hui nous avons fait une belle balade qui se termine à regret… heureusement que nous pouvons prolonger la belle compagnie sur le chemin du retour en voiture à Beaucaire  (enfin certains, car derrière tout le monde dort bien !).
Cotation : JN3 – 11.5 km – 386 m de dénivelé.