Le chemin des carriers

Voir ici les photos de notre randonnée sur la Côte Bleue.
Voir ici les photos de Jackie.

Ce matin, il ne fallait surtout pas rester dans sont lit !
S’il n’y avait qu’une balade à faire,  il ne fallait pas rater celle d’aujourd’hui !
En effet nous arrêtons notre véhicule sur le petit Port de Carro. Pas de marché à la criée ce matin. Spécialisé dans  la mytiliculture (culture de la moule) et la pêche de l’oursin ce petit port est un véritable marché de la mer.
On peut aussi y trouver de la Poutargue !
D’emblée on prend le bord de mer que l’on quitte pour rejoindre un petit chemin  bordé par endroit de voies à ornières qui mène au Sémaphore d’Arnettes, assez ruiné on peut dire. On visite. On s’interroge sur les ruines attenantes : une batterie militaire de la dernière guerre probablement.
Il fait bon, il faut se déshabiller, le ciel est chargé mais le soleil tente de percer ce qui donne une ambiance assez particulière… On apprécie !
Arrivés près de la  la voie de chemin de fer on  découvre des fronts de taille d’anciennes carrières  ainsi que des bories. C’est la carrière des Soubrats qui, peut être, communique vers l’Ouest avec la carrière des Arqueirons essentiellement exploité de 1664 à 1686 le site comporte des traces d’habitats : bories ? cabanons en pierre ? galeries ?
Beaucoup de questions tout en se dirigeant  vers la carrière des Auffans (Exploité au cours de la seconde moitié du XIXème siècle, puis de 1950 à 2003 pour la restauration de monuments historiques.).
On visite. On se rappelle l’endroit où l’on avait mangé l’année dernière. Mais aujourd’hui il est trop tôt !
Nous filons donc vers  le village de la Couronne que l’on traverse  en admirant surtout  l’église Saint-Jean-Baptiste édifiée en 1859. Le clocher porte la signature des maîtres carriers. Le clocher a été érigé  en pierres de la Couronne en 1666. Chaque pierre d’angle du clocher a ainsi été donnée par un carrier qui y a gravé sa marque.
On fait notre pause repas sur le plateau de la Beaumaderie où l’on peut admirer la carrière immergée de la Beaumaderie. Le potentiel de cette carrière est connu dès le Vème sièle av. J.-C. par la présence du village gaulois de l’Arquet juste au-dessus. C’est la première carrière ouverte de pierre de la Couronne par les Massaliotes à l’époque hellénistique. Elle est utilisée comme port d’embarquement au XVIIIème siècle.
Nous on embarque pour un bon repas, un thé aux épices qui accompagne à merveille un gâteau au chocolat !
On se dirige vers le littoral, sur notre droite le village gaulois de l’Arquet datant du VIème siècle (L’occupation de cet habitat s’échelonne du début du VIème siècle à la fin du IVème siècle avant J.-C).
Nous, on a des yeux que pour voir la mer !
On longe le littoral à la découverte de la  la carrière immergée de Couronne-Vieille ainsi que ses voies à ornières. La carrière est actuellement conservée sur une superficie de 1 200 m2. La mer pénètre très profondément dans la carrière et la recouvre parfois jusqu’au front de taille. Elle a sans doute été exploitée durant trois périodes distinctes : de l’antiquité tardive au Moyen Age, au XVIIème siècle pour les grands chantiers de Louis XIV et de 1821 à 1912. Les matériaux étaient embarqués vers Marseille in-situ, comme le témoigne la présence d’une bitte d’amarrage semi-circulaire.
On est aux Anges !…
On profite.
On s’arrête presque à chaque pas.
Le ciel, la mer ! Quel mélange.
Il y a du vent aujourd’hui et, comme on vous l’a dit, les nuages se disputent avec le soleil.
L’éclairage est changeant, parfois mystérieux, magique, envoûtant !..
On poursuit avec des sourires larges comme des montagnes  vers la plage de l’Estanié et le phare de la Couronne érigé en 1960.
Merveilleux moment sur la falaise !
Au Moyen Age, des systèmes de surveillance nommés « pharots » longeaient nos côtes afin de signaler les dangers mais aussi pour positionner les caps et les pointes. Ils permettaient de démontrer la présence de pirates d’Antibes à la Couronne en moins de 30 minutes grâce à l’allumage de deux feux de bois.
Maintenant on se trouve dans  les carrières du Verdon, puis sur la plage de la Couronne avant de prendre  le chemin de la Douane.
Et… on replonge dans une nouvelle carrière antique : la carrière de Baou Tailla.
Depuis l’antiquité, les carrières littorales ont été largement exploitées afin d’édifier les principaux monuments de la cité phocéenne. Elles offraient un double intérêt : des affleurements de roche tendre, faciles à tailler, un calcaire coquillier caractérisé par une couleur rose ou jaune, qui appartient aux étages géologiques du Burdigalien, à l’ère tertiaire constitué à l’ère tertiaire. Sachez encore que la situation littorale des carrières facilite le transport par l’embarquement direct des blocs sur des bateaux.
La carrière de Baou Tailla, nettement établie au-dessus du niveau marin, est l’une des carrières littorales les mieux conservées. Elle est caractérisée par trois grandes unités d’extraction, distinctes les unes des autres par des fronts de taille verticaux. Les traces d’outils laissées par les carriers permettent de reconstituer les différentes opérations d’extraction qui démontrent des procédés qui ont peu évolué de l’antiquité jusqu’à l’époque industrielle.
On poursuit vers la plage de Carro, le petit port n’est pas loin… On file vers la Croix de Carro édifiée en hommage aux marins disparus en mer.
Carro, village de pêcheurs constamment exposé aux dangers de la mer se devait d’avoir un lieu de culte. Ainsi, le lundi de Pâques de l‘an 1863, la croix bénie à l’église de la Couronne, a été transportée à bras d’homme jusqu’à Carro. Erigée à l’entrée du port, elle est dédiée à la mémoire des pêcheurs disparus en mer, une plaque commémorative les rappelle à notre mémoire depuis.
Là encore on peut admirer une  carrière, celle  de la pointe de Carro. L’organisation de la carrière de la pointe de Carro est d’époque romaine et rappelle la mise en œuvre des blocs du Pont du Gard.
Serait–ce la fin de notre randonnée. Oui bien sûr nous avons terminé notre boucle…. Mais difficile de partir !
La mer nous a subjugués  tout au long de cette balade… Mais là ! Mais là !!!
Nous garderons, on vous l’assure, toute notre vie ces images dans notre tête !
Vous pouvez regarder les photos… Vous pourrez revenir faire cette belle rando.
Mais aujourd’hui il fallait être là…
Cotation : JN3 – 13 km – 235 m de dénivelé.