Pierredon

Voir ici les photos de notre randonnée à Mouriès.
Voir ici les photos de Jackie.
Voir ici un diaporama exceptionnel sur Pierredon.
Il fait froid, il fait du vent. Le cicuit prévu a été  modifié en conséquence.
On démarre notre rando du mas du Courgonnier. On a mis gants, bonnets et même capuches. Il faut une petite demi-heure de marche pour être à l’aise. En effet, nos pas nous guident sur des pistes à l’abri du vent. On constate tout de même que les flaques d’eau que l’on rencontre sont bien gelées : impossible de les casser avec les bâtons.
On s’enfonce sur une piste qui devient goudronnée… Elle nous dirige au château de Pierredon.
Un château au milieu des Alpilles ?
Cachée au milieu d’une dense végétation, en effet, on trouve une construction luxueuse.
En fait, nous découvrons le site de l’ancienne abbaye Ste-Marie de Pierredon. Il s’agit d’une ancienne abbaye chalaisienne (ordre qui a aujourd’hui disparu), fille de l’abbaye Notre-Dame de Boscodon (à côté du lac de Serre-Ponçon dans les Hautes-Alpes).
Un certain Michel de Mouriès, évêque d’Arles avait cédé en 1205 à Jourdan, abbé de l’abbaye de Notre-Dame-de-Chalais et Guillaume, Abbé de l’abbaye de Notre-Dame-de Boscodon, l’église Sainte-Marie-de-Pierredon à Saint-Rémy-de Provence pour y établir un monastère qui comprenait une douzaine de moines à ses débuts. Les moines de Boscodon essaiment vers Prads-Haute-Bléone et fondent  également l’abbaye de Valbonne  (1200) que nous connaissons bien.
Plus tard, après l’échec d’affiliation avec l’abbaye de Bonnevaux (Cîteaux), la maison mère de Chalais disparaît et ne laisse en 1303, à sa disparition, que Boscodon, Clausonne et Pierredon.
Pierredon devient prieuré dépendant de Boscodon.
En 1550,  le prieuré est probablement acheté par la commune de Saint-Rémy-de-Provence  qui le revend ultérieurement. Les prieurs entretiennent les bâtiments et l’église qui reste ouverte au culte.
Après le départ des moines, la Révolution épargne l’abbaye qui reste longtemps à l’abandon, puis elle est vendue.
En 1800, les bâtiments sont unifiés par une façade qui donne sur la cour fermée par les grilles que nous apercevons.
On repère le clocher carré (d’origine) de l’église Ste Marie, de style roman, et l’on peut apercevoir une colonnade dans la cour. Nous ne pouvons pas visiter les jardins de l’abbaye. Les jardins de l’abbaye, longtemps à l’abandon, ont  été restaurés par Alexandre Lafourcade, architecte à St-Rémy et le jardin bas comporte une vasque entourée de marronniers centenaires avec une belle perspective ponctuée par trois fontaines et des parterres de fleurs. A la place du jardin clos, aujourd’hui il y a une piscine entourée de treilles d’anciens cépages de vigne et de rosiers.
C’est dans cette propriété qui appartient aujourd’hui à une famille italienne que s’est mariée Charlotte Casiraghi, fille de Caroline de Monaco avec  Dimitri Rassan (producteur de Cinéma) le 29 juin 2019 (Voir ici un article concernant cet évènement).
Nous quittons ce lieu magique par une allée bordée de platanes pluri-centenaires et de sculptures étonnantes pour nous diriger vers le caveau.
En effet, mis en valeur dès 1205 par la communauté des moines, l’Abbaye de Pierredon a un terroir exceptionnel pour la vigne et l’olivier. Ici, au cœur du massif des Alpilles,  la vocation agricole de ses origines monastiques a repris pour produire du vin et de l’huile d’olive.
Quelle découverte !
Nous poursuivons, toujours à l’abri du vent vers la piste Baume Brignolle que nous prenons un peu à l’envers pour monter et pouvoir nous rendre compte du vallon mystérieux où se cache cette bâtisse, ses vignes et ses dépendances.
On reprend, toujours à l’abri, notre cheminement sur la Baume Brignolle pour rejoindre le Pézou et la quitter plus loin pour prendre deux autres pistes.
Il est (enfin) l’heure du repas.
Au soleil, a l’abri du vent on savoure notre repas qui se termine par le café de Charles et de délicieux chocolats.
On est tout à fait bien. On n’a plus froid depuis un moment… mais on nous prévient que nous allons « subir une zone de turbulence » !
Nous remontons une piste qui nous amène au pied de la Baume Brignolle, mais surtout cette piste est en balcon sur des panoramas exceptionnels.
On oublie le vent… On admire.
On se régale de tous ces paysages : le plateau de la Caume au Nord, Beaucaire, Arles, la mer (oui, on voit bien la mer) avec Fos, la plaine de La Crau, Le Mont Ventoux, le gros Calan…
C’est magique ! C’est beau….
A l’unanimité le cri de guerre : ça valait le coup de se lever pour découvrir ces fabuleux paysages !
Ah… nos Chères Alpilles ! Toujours impressionnantes.
On redescend vers le Mas de Courgonnier… Il commence à faire chaud.
Il a fait tout à fait chaud pour notre dernière grimpette. Merci Daniel.
On nous promet d’autres balades dans les Alpilles… Rassurez-vous on sera tous présents !
Cotation : 12.5 km – 249 m de dénivelé.