Les caves cathédrales

Voir ici les photos de notre randonnée à St-Paul-les-Trois-Châteaux

Ce n’est pas tous les jours qu’un parking nous offre un si beau belvédère. Pourtant c’est vraiment le plaisir de retrouver Jacques et Yvette qui nous enchante.
C’est donc en grandes conversations que l’on se dirige vers notre premier point insolite de cette balade. Il s’agit de la  carrière de St Just.
Balade insolite dans de grandioses galeries.  La pierre extraite de cette carrière est un calcaire blanc, compact et régulier, à grain fin et durcissant à l’air. Elle se taille et se travaille plutôt facilement. Les premiers exploitants ont été  les Romains qui l’ont utilisé pour bâtir la ville d’Auguste Tricastinorum (Saint-Paul-Trois-Châteaux). Au Moyen Age, les évêques-seigneurs de cette ville en ont été les propriétaires des carrières et en contrôlaient l’exploitation. Sous l’Ancien Régime et jusqu’au milieu du XIXe siècle, de petits exploitants extrayaient la pierre et l’exportaient à courte distance. Au milieu du XIXe siècle, avec les innovations techniques et l’arrivée du chemin de fer, l’exploitation des carrières devient industrielle. La pierre de Saint-Restitut, dite encore «pierre de Saint-Paul» est exportée jusqu’à Lyon, Lausanne, Genève, Grenoble, Marseille… Alors que près de 400 carriers y travaillaient à la fin du XIXe siècle, la fermeture intervint brutalement en 1914. L’exploitation était faite à ciel ouvert ainsi que par des galeries. Tous les chantiers situés sur la montagne étaient desservis par un chemin de fer à voie étroite et l’ensemble des carrières était relié à la gare de Saint-Paul-Trois-Châteaux par un plan incliné à forte pente (de 800 mètres de longueur), et par une voie de raccordement.
A proximité d’une entrée de la carrière souterraine, on découvre les vestiges du bâtiment abritant la machinerie.
On est impressionnés. On tourne et on visite tellement… qu’à la sortie on ne sait plus où nous sommes et, notre guide aura beaucoup du mal à retrouver son chemin ( !).
Après bien des allers/retours nous voici enfin sur le bon chemin.
Cette fois-ci direction le château de Chabrières. Là pas de souci on trouve une borne à chaque croisement avec une flèche qui indique la direction.
Arrivés au château un groupe de randonneurs a déjà squatté le point sublime.
On se console en s’installant pas très loin. C’est vrai que la vue sur la vallée du Rhône est fantastique, sur la gauche on peut apercevoir le Mont Ventoux que l’on reconnaît à peine ! C’est vrai qu’on a l’habitude de voir sa face sud et ici c’est la face nord qu’il nous présente.
Sur son éperon rocheux le « Fort de Chabrières » est une sentinelle imposante. Du haut de sa tour de guet sans vis-à-vis, le factionnaire pouvait sans difficulté constater les allées et venues dans la plaine du Lauzon. Mais le sommet de son donjon offrait une vision encore plus éloignée et plus large pour une veille plus accrue. De la montagne de la Lance à l’est, aux contreforts nord du massif d’Uchaux au sud, de la plaine du Rhône à l’ouest, il permet d’apercevoir aisément le château de Suze la Rousse, la tour de Bozon et le fort de Barry. En cas de nécessité les quatre vigies communiquent entre elles par des avertissements sonores ; trompes et cornes, ou visuels ; feux fumigènes et fanions…
C’est ainsi que toute la région était au courant ne notre invasion. Tellement qu’une charmante dame vient nous avertir : si vous voulez aller voir le village de Barry, surtout ne descendez pas par ces chemins !
Un averti en vaut deux, même si, bien sûr, nous n’avions pas l’intention de prendre les chemins qui descendaient.
Au contraire, on reprend notre marche sur de beaux sentiers… tellement beaux qu’à chaque pas il y en a un qui dit : « que c’est beau » !
C’est ainsi que de « beau chemins » en « beaux chemins » on arrive sur un rocher terrasse. En face on peut apercevoir des grottes… à moins que ce ne soit le village de Barry (ou Barri comme vous voulez).
Barry est un site insolite, accroché à flanc de colline.
C’est un village troglodytique  habité depuis l’époque néolithique et jusqu’au milieu du XXe siècle. En effet, plusieurs civilisations s’y sont succédés : les Ligures, les Celtes puis les Romains ont fait de Barry, la Capitale du Tricastin en y développant un commerce intense par où transitaient les marchands phéniciens et grecs qui remontaient le Rhône puis la voie Agrippa. Tout concourt à penser à l’antique cité Aéria mentionnée par Strabon.
Le village constitué de maisons troglodytiques jusqu’au XXe siècle vivaient de l’élevage (brebis, ânes, cochons) et de la terre (vigne, erse, arbres fruitiers et oliviers).
Ce site a donc abrité une vie intense. Les carriers exploitant la pierre du massif depuis l’époque romaine vivaient dans ce village. Des chapelles y étaient érigées, une seule demeure la chapelle Notre Dame d’Espérance, que la commune a restaurée courant 2014.
On visite quelques maisons taillées dans la pierre… On ne visitera pas tout le village : il est immense et certains secteurs sont fermés pour cause de danger.
On reprend notre cheminement sur… d’autres « beaux chemins », on a la vue sur le canal de Donzère et Tricastin aussi.
On retrouve d’autres carrières. Celles-ci sont habituées par un vigneron. Malheureusement les caves sont fermées (ou heureusement, car il nous faut reprendre la route).
On se quitte avec regrets sur ce beau parking-belvédère. On espère se retrouver très vite !
Cotation : 10 km – 201 m dénivelé.