AGDE : VG château Laurens + VG musée de l’Ephèbe

Voir ici des photos de notre sortie à Agde.

Contents de retrouver Franck pour cette aventure, il nous conduit, sous un soleil radieux à Agde.
Nous traversons l’immense domaine de Belle-Isle, pour constater que le Château et son jardin constituent un écrin de verdure merveilleux au bord de l’Hérault. Classé Monument historique en 1996, le jardin retrouve aujourd’hui ses séquences paysagères historiques après une restauration d’envergure.
Déjà des Oh… Ah… devant l’exceptionnel magnolia centenaire qui marque l’entrée majestueuse du château depuis sa grande pelouse elliptique. A l’arrière, deux pièces d’eau reliées pour un petit canal ombragé ouvrent des perspectives pittoresques, notamment sous les marronniers au bord du fleuve..  Depuis 1900, les allées serpentines, les essences en perpétuelles renouvellement et la poésie de l’eau du jardin invitent le promeneur à la contemplation de ce véritable patrimoine vivant.
Nous sommes dans la propriété d’un voyageur éclairé, rêveur impénitent : Emmanuel Laurens. Il partageait avec Pierre Loti, écrivain et voyageur Rochefortais, la tentation des pays lointains.
D’abord étudiant en médecine à Montpellier, carabin classique aimant se délasser dans la fête et ayant des inclinations marquées pour la littérature et pour l’art, son destin se retrouve bouleversé en 1897, année de ses 25 ans car (ce n’est pas à l’un d’entre nous que ça arriverait !) il hérite d’un patrimoine colossal.
Devenant un véritable dandy de la fin de siècle, il ne vit plus que pour ses passions. Après un premier tour du monde, il édifie son château de Belle-Isle, à l’image de sa personnalité singulière, lieu de vie, de rêve, de fête et de délectation.
Son palais idéal devient alors le théâtre de réceptions somptueuses et le point de départ de ses longues traversées ferroviaires et maritimes en quête d’aventures et d’exotisme. Jusqu’à la fin de sa vie, Emmanuel Laurens et ses proches animeront continuellement ce lieu hors-du-temps.
C’est ce Palais des temps modernes et villa antiquisante, que nous visitons avec nos guides qui nous enchantent autant que peut l’être cet édifice de l’art nouveau.
C’est une demeure extravagante ! Elle est le reflet de la personnalité originale de son commanditaire. Boiseries élégantes, céramiques manufacturées, peintures polychromes et mobilier sculpté constituent le décor foisonnant, rythmé par les reflets de lumière au fil des journées et des saisons. Inclassable et surprenante, l’architecture synthétise les avant-gardes artistiques et les aspirations modernistes de la Belle Epoque.
Vraiment… ce château Laurens nous a fait vivre un voyage onirique où se sont succédées des séquences Art nouveau, orientalistes, égyptisantes et symbolistes.
Comme a dit Jean-Louis : « Sa visite n’était pas essentielle à notre vie, certes, mais quand même, ça valait le coup ! »
Autant vous dire qu’à table au restaurant, ou sur un banc du jardin, les conversations étaient bien animées !
On a le temps aussi de visiter la vieille ville d’Agde.
Fondée au IVe siècle avant notre ère (pas si vieille que Marseille, mais quand même !), enrichie durant des lustres par le commerce maritime, la pêche et l’agriculture, la ville dénote dans le tableau occitan, en raison de sa pierre noire volcanique.
Cette pierre noire, les Grecs l’ont utilisée pour bâtir une cité. L’embouchure de l’Hérault offrait des possibilités commerciales lucratives, doublées d’un vrai potentiel agricole grâce à une terre alluviale fertile. Le dernier pan de remparts, près de la place de la Belle-Agathoise, rappelle cette présence : sa base est 100 % grecque. Les immeubles de la Vieille-Ville ont beau être de cette dernière époque, on se prend à imaginer que rien n’a changé depuis la période hellène… Place de la Glacière, par exemple, là où ces mêmes Grecs ont posé les premières pierres sur l’ultime éminence basaltique de la ville. L’air d’antiquité y est tenace. Même l’alignement des maisons le long de l’Hérault, quai Alexandre-Dreuille, pourrait évoquer un port grec…
Seules de rares façades et des cours intérieures ramènent à une Histoire plus contemporaine et les arabesques architecturales témoignent d’une autre fortune : celle du commerce maritime, pêche et chantiers navals inclus. Celle-ci perdurera jusqu’au XVIIIe siècle, faisant d’Agde l’un des grands ports méditerranéens. L’intérêt patrimonial d’Agde ne se limite pas à « l’enclave grecque ». Il se prolonge jusqu’à la mer. Pour ceux qui ont eu la chance de faire un tour au sommet du clocher de la cathédrale Saint-Étienne, totem roman avec son donjon de 35 mètres, la vue,  au-delà des tuiles, du canalet et du fleuve Hérault, et à l’opposé de la villa Laurens Art déco, le regard porte jusqu’à la mer et le Grau d’Agde.
Nous filons maintenant vers le Cap d’Agde… mais nous n’y allons pas à pied !
Franck, qui a repéré les lieux nous laisse proche du musée de l’Ephèbe.
Situé dans un écrin de verdure à l’entrée du Cap d’Agde, le musée de l’Ephèbe et d’archéologie sous-marine présente les richesses du patrimoine agathois. Des collections exceptionnelles, issues du fruit de 60 ans de découvertes dans le fleuve Hérault, en mer et dans l’étang de Thau, qui témoignent de l’activité économique d’Agde au fil des siècles. Car Agathé, cité grecque vieille de 2 600 ans, carrefour des civilisations, a révélé de véritables trésors engloutis : cargaisons de vaisselles, armements de la marine royale, transport maritime d’amphores et de matières premières, commerce d’œuvres d’art… dont la célèbre statue de l’Alexandre d’Agde dit « l’Ephèbe », unique bronze hellénistique à avoir été trouvé dans les eaux françaises.
Le voyage continue avec les Etrusques, Grecs, Romains, Celtes, Wisigoths, Sarrasins, Vikings, Espagnols, Italiens : tous ont laissé leur empreinte dans l’histoire d’Agathé.
La aussi, grâce à nos guides, nous avons vécus un belle visite.
Croyez-nous, les sourires étaient bien sur tous les visages, et l’ambiance bien animée dans le bus du retour.