Vaison la Romaine

Voir ici des photos de notre journée à Vaison la Romaine

On est tous à l’heure, Franck peut démarrer en avance, destination Vaison La Romaine.
Nos guides nous entraînent dans une promenade dans le site archéologique de Puymin qui nous emmène dans un véritable quartier de la sité antique avec les rues dallées, le quartier des boutiques, le « Nymphée » (château d’eau constitué de bassins aménagés) le « Sanctuaire à Portiques » qui était un monument public qui encadrait un grand jardin à colonnade et surtout, la fameuse Maison à l’Apollon Lauré. Cette maison, du nom de la tête d’un Apollon lauré en marbre blanc, occupe 2 000 m2,  peut-être la maison des Messii, grande famille de Vasio,  alors que son extension vers le sud demeure inconnue. C’est là qu’il faut imaginer l’entrée principale, dans le prolongement d’une enfilade de pièces : salle à manger, salle à mosaïque et cour. Au cœur de la maison, la grande salle d’apparat, au sol de marbres polychromes, donnait sur le péristyle. Les entrées connues sur la rue du théâtre desservaient les zones d’activités domestiques : la cuisine avec ses foyers et son bassin, une cour où étaient aménagées les latrines et un abri pour le bois. De là était entretenu le foyer du balnéaire qui chauffait les salles sur hypocauste… Quel régal, nos guides sont extraordinaires et calées en tout !
Nous continuons jusqu’au théâtre antique qui  est protégé au titre des monuments historiques depuis 1862. Il est l’un des rares édifices publics, aujourd’hui visible, qui composait l’ensemble monumental de la cité. Sa construction date très probablement du Ier siècle de notre ère, sous le règne de l’empereur Claude. On nous explique que  sa décoration a été enrichie au début du siècle suivant. Il  a été creusé dans le flanc nord de la colline de Puymin qui offrait une masse rocheuse et une pente propices à une telle installation. On nous fait remarquer l’énorme travail de taille et de reprise de la roche qui a été nécessaire pour en faire à la fois des gradins réguliers et l’assise des maçonneries. Ses dimensions et sa structure permettaient d’accueillir jusqu’à 7000 spectateurs, répartis suivant une stricte hiérarchie. Les 32 gradins étaient regroupés en étages séparés par un muret et sans doute un couloir de circulation. Ils étaient accessibles par des escaliers provenant de l’orchestra et des vomitoires. Les gradins étaient surmontés d’un portique. De la partie réservée aux acteurs restent visibles les vestiges du mur d’avant scène et les douze cavités destinées au mécanisme du rideau. En arrière, les fosses abritaient les machineries servant à la transformation du décor et aux effets scéniques grâce à des trappes dans le plancher. Les bases du mur de scène, taillées dans le rocher, donnent une faible idée du décor monumental, mais elles situent bien les trois portes qu’empruntaient les artistes pour entrer sur scène : par convention, les acteurs entrant par le côté cour (à droite) venaient du forum et ceux entrant par la gauche (jardin) venaient de la campagne ou de l’extérieur de la ville…
On s’en retourne par un vomitoire pour redescendre vers la  maison à la Tonnelle  d’environ 3 000 m2 qui était constituée à partir d’un habitat modeste du Ier siècle avant J-C, au cœur d’un domaine agricole. Au IIème siècle, la domus s’étageait sur plusieurs niveaux au moyen de terrasses et de sous-sols. La grande cour occupée par la tonnelle d’une salle à manger d’été et par un puits donnait accès à un escalier à double volée. De là, on gagnait la partie privée de la maison : salles, cour, thermes. Le secteur nord était réservé aux activités domestiques : cour avec bassin, salle avec four et dolium (réserve à grains), latrines…
On écoute tout avec attention, il fait beau, c’est un plaisir de se balader au milieu de ces vestiges.
Il est déjà midi, on n’a pas vu le temps passer.
Chacun, chacune s’organise pour le temps libre. Les uns repas sur le pouce et balade dans la ville médiévale et le château, d’autres s’attablent dans un bon restaurant…. Tous ont quand même la curiosité de s’attarder sur le pont romain et de prendre le chemin qui longe le site antique de la Villasse où l’on peut facilement repérer une ville très active avec ses rues, ses boutiques et son ensemble thermal avec, en arrière de cette animation urbaine bruyante, de grandes demeures tournées sur leurs cours intérieures, témoignent d’une qualité de vie et d’un luxe réservés aux populations aisées. On apprend qu’un petit dauphin en marbre a donné le nom à une demeure qui comportait aussi un atrium, un bureau, une salle à manger d’hiver, des salles de réception, un balnéaire et au nord des latrines voisines aussi à la cuisine et ses réserves…
Au bout de notre chemin on retrouve nos guides pour une visite guidée de la cathédrale, cathédrale Notre-Dame de Nazareth. Quelques siècles ce sont écoulés et nous passons de la ville antique à la ville médiévale.L’organisation urbaine s’était alors en partie superposée aux vestiges gallo-romains, souvent réutilisés pour l’édification des nouveaux bâtiments comme on le voit dans les fondations de la cathédrale. Avec l’expansion du christianisme, la ville s’est d’abord établie autour de son monument religieux, sur la rive droite de l’Ouvèze.
La cathédrale Notre-dame de Nazareth, église-mère du diocèse de Vaison (une quarantaine de paroisses dans l’Etat pontifical et le Dauphiné), se trouvait au centre d’une cité médiévale aujourd’hui disparue. L’évêque résidait dans le palais épiscopal proche et les chanoines dans le cloître et ses bâtiments annexes. Construite au XIème siècle à l’emplacement d’édifices paléo-chrétiens, selon un plan basilical, puis remaniée au siècle suivant, son architecture est un très bel exemple de l’art roman provençal. L’une de ses caractéristiques est la présence de vestiges antiques réemployés lors de sa construction.
Accolé à la cathédrale, le cloître comporte quatre galeries entourant le jardin, ajourées de petites arcades groupées par trois sous des arcs de décharge. Les colonnettes sont surmontées de chapiteaux à feuilles d’eau pour la plupart, mais certains sont figuratifs. Les pièces réservées aux chanoines (réfectoire, dortoir, salle capitulaire…), desservies par la galerie du cloître, ont aujourd’hui disparu. La cathédrale ainsi transformée se compose d’une nef centrale de trois travées, flanquée de deux collatéraux sans transept. Le chevet tripartite comprend une abside centrale rectangulaire à l’extérieur et semi-circulaire à l’intérieur. La nef est voûtée en berceau brisé sur doubleaux. Les collatéraux ont des voûtes rampantes. Les abords ombragés et la quiétude du cloître en font un agréable lieu de notre visite. Dans la seconde moitié du XIIème siècle, la ville est soumise au pillage ordonné par le comte de Toulouse, en désaccord avec l’évêque sur leurs possessions respectives. Il s’ensuit la construction de la tour comtale, qui deviendra le château, sur la rive gauche et l’abandon de la cité médiévale au XIIIème siècle pour la nouvelle ville haute.
Vraiment on se régale d’écouter nos guides… On a tous l’impression d’être très intelligents tellement leurs commentaires sont agréables, conviviaux et à la portée de tous.
Après ces visites on se retrouve au Musée pour découvrir les véritables vestiges protégés et d’un film qui résume notre visite du jour.
On a le temps de prendre une boisson rafraîchissante avant reprendre le bus qui ramène un groupe enchanté de leur journée…
Sortie BUS : Transfert bus + Visite guidée du site antique de Puymin + le théâtre antique + visite guidée de la Cathédrale Notre-Dame de Nazareth et du cloïtre  – prix 20 € (Bus + entrées + guides) – 47 personnes.