Chemin des Costières

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Marcher, Cheminer, Rêver…
Le départ de cette balade se fait au lieu-dit le Cournière où la silhouette en fer d’un pèlerin nous accueille au cœur d’une belle pinède ombragée. Un pas, deux pas, et nous partons sur le chemin de St-Jacques-de-Compostelle, des siècles de pèlerinage, maintenant devenu une aventure d’aujourd’hui.  Vauvert est une étape incontournable de la Via Tolosana, l’un des 4 chemins de pèlerinage vers Compostelle, la « Voie du Sud ».
Bien sûr nous n’irons pas jusqu’à Compostelle mais nous irons dans de beaux chemins.
Un petit arrêt « fleurette » et voici Monique qui manque se faire écraser par un tracteur, quelques grapilles de délicieux raisins gorgés de jus, une piste assez large pour papoter, un temps un peu frisquet : juste ce qu’il faut pour cheminer agréablement !
Nous passerons près d’une forêt de pins parrassols, dans des forêts de chênes blancs, dans des forêts de chênes verts : c’est la bonne surprise du jour car, la balade intitulée « chemin des costières » nous laissait supposer un cheminement à travers vignes uniquement.
La première partie de la boucle est donc charmante en… très charmante compagnie, et,  la seconde partie de la boucle est ponctuée de découvertes pas banales : un troupeau d’oies nous refuse la priorité, deux moutons, une chèvre et un chevreau manifestent leur mécontentement de ne pas nous accompagner, des chevaux nous remercient de leur tenir compagnie.
Tout est vert, ponctué d’innombrables inules visqueuses, fleurs jaunes qui fleurissent en cette saison. L’importance principale de l’inule réside dans le fait qu’elle est une plante mellifère abondamment butinée des abeilles, surtout à cause de l’abondante production de pollen et pour la longue floraison. Cette plante contribue à la production tard dans l’été et en automne du miel multifleurs et en zone de forte diffusion, au miel uniflore. On trouve aussi pas mal de buissons de cynorrhodons aux jolies couleurs rouges et aussi, ici et là, quelques  coquelicots jaunes ().
La lumière est belle et… quelle n’est pas notre surprise supplémentaire, sur le retour de marcher en direction du Pic St Loup qui semble tout proche de nous.
Bien sûr, la question du « Diable Vauvert* » est abordée. Pas de panique : l’histoire nous sera bien racontée à l’arrivée !
Cotation : DJA1 – 7.5 km – 84 m dénivelé.
*Au moyen-âge le sanctuaire de N-D.-du-Val-Vert attirait  de nombreux pèlerins qui venaient souvent de régions fort éloignées.  Pour des fautes considérées comme particulièrement graves au regard de l’Eglise, certains pénitents, pour obtenir le pardon, devaient accomplir un pèlerinage, celui de N-D.-du-Val-Vert. Ce pèlerinage était facilement prescrit aux pêcheurs. L’éloignement du Val-Vert rendait la pénitence plus dure à qui devait s’y rendre. Et nous savons que dans les Flandres il était d’usage de l’imposer.
Pour certains pèlerins il s’agissait donc de parcourir plus d’un millier de kilomètres. Il est inutile d’ajouter qu’aller au Val-Vert signifiait s’éloigner considérablement de son univers familier et entrer dans un monde inconnu.
Mais pourquoi le diable ?
Sur le parvis des églises qui marquaient les étapes de pèlerinages, il était d’usage de produire des représentations théâtrales à caractère religieux pour l’édification des fidèles, les mystères. Mais les pèlerins, au cours d’un voyage si long, avaient besoin également de distractions. En même temps que les mystères, d’autres pièces de théâtre, profanes et volontiers burlesques, étaient données devant les églises. Ce qui correspond à un goût pour la bouffonnerie dont le Moyen-Age était friand.  Si les mystères étaient à caractère religieux, leurs pendants ne pouvaient être que diaboliques. Aussi, ces divertissements étaient-ils appelés tout simplement « diableries ». On comprend aisément que les pèlerins appréciaient ces spectacles qui les divertissaient au cours de ces longs et difficiles voyages. Ils devaient en garder le souvenir. La coutume était donc établie, quand on partait en pèlerinage à N-D.-du-Val-Vert, de dire qu’on allait voir les diables du Val-Vert. Insensiblement on en est venu à l’expression « Aller au diable Vauvert ». On comprend dès lors pourquoi cette expression était utilisée par les populations de la partie septentrionale du royaume de France. Son usage a perduré jusqu’à nos jours.