Voir ici les photos concernant notre randonnée à Saint-Gilles.
C’est le printemps !
Vive le printemps ! Nous sommes tous guillerets, déjà pour le plaisir de se retrouver et à l’idée de découvrir ce sentier qui paraît bien mystérieux !
Après 1 km de papotage à travers vignes qui ne présentent aucun intérêt mais qui nous permet de raconter les derniers évènements de La Culturothèque, nous arrivons sur le chemin des pêcheurs. Ici, en effet, des pêcheurs allaient rejoindre l’étang et les marais du Scamandre.
Pour l’instant nous sommes sur un sentier qui longe une roubine où, très vite, notre guide nous montrera des Nivéoles… puis plus loin quelques beaux parterres de ficaires. Il nous faut attendre un peu, Philippe raconte l’histoire des frênes à feuilles étroites qui longent le sentier au milieu de peupliers blancs, des ormes qui nous offrent de beaux bouquets colorés, des lauriers sauces fleuris et aussi quelques arbustes : tamaris, saules et faux indigos. A moment donné nous passons sous un tunnel de « Sagnes ».
L’ambiance est à la découverte de la nature !
On prend un chemin qui nous entraîne progressivement dans le domaine de l’élevage du taureau de Camargue. On ne risque pas de franchir ni d’ouvrir quelque barrières mais on caresse quelques chevaux. Le paysage s’ouvre ici en de larges prairies humides..
Nous sommes sur la draille du Courgoulier qui permettait aux habitants des Costières de rallier l’étang du Scamandre au milieu des roselières. C’est le paradis des oiseaux nicheurs. Ici le roseau (ou phragmite) est nommé « sagne »… Un rapace, un busard des roseaux, survole la végétation à faible altitude en tenant ses ailes légèrement relevées.
Nous rejoignons ainsi le « calassoun ». Rare point haut de notre balade, ce poste nous permet d’avoir une vue d’ensemble sur une partie de la Petite-Camargue gardoise. On aperçoit l’immensité des étangs du Scamandre et du Charnier ainsi que les roselières qui les entourent. Ici et là des oiseaux qui s’envolent : des hérons blancs et des hérons cendrés.
On poursuit en suivant le canal du Rhône à Sète. Il nous sépare du Scamandre, et sur notre gauche se sont des plants de moutardes jaunes et des brocolis que nous croquons pour avoir un goût épicé dans la bouche ! Aurions-nous trouvé le bonheur ? On en a bien l’impression !
Pour couronner le tout des nivéoles se perdent sur la berge, ici et là quelques ornithogales (Dame de onze heures) et plein de petites pâquerettes !
On arrive dans l’un des mystères du sentier dans un endroit idéal pour une halte. En fait les pierres qui jonchent ce lieu sont les ruines des piliers du pont de Repiquet. Cet ouvrage aurait dû enjamber le canal… Mais il n’a jamais été terminé.
Maintenant écoutons et observons !
Quelques silhouettes du héron cendré, quelques martins-pêcheurs… et quel est ce cri particulier ? Celui de la bouscarle de Cetti pardi ! Quelques hérons gardeboeufs évoluent dans les marais et quelques aigrettes garzettes survolent les lieux.
Plouf ! Un poisson. Oh oui… on l’a presque tous vu ! Et là, non… pas possible une tortue ?
Observons ! Une autre tortue… plein de tortues ! Tout le monde les a vues cette fois-ci ! S’agirait-il de la Cistude d’Europe, cette petite tortue d’eau douce qui, de réputation, est très active au printemps. Avant de se mettre en chasse elle doit augmenter sa température corporelle en s’exposant longuement au soleil mais… au moindre bruit elle se réfugie dans l’eau. Et comme on fait forcément du bruit : plouf ! plouf ! Mais… vu ! vu !… Elle se nourrit essentiellement d’insectes aquatiques et de têtards, accompagnés de quelques cadavres d’animaux…
Ici et là quelques faufilements discrets que l’on pourrait confondre avec une souris : il s’agit du crapaud calamite, petit et trapu, qui trottine rapidement pour se déplacer. Il ne saute pas et actuellement les mâles gonflent leurs sacs vocaux et émettent un chant. Oui c’est ce chant que l’on entend à plus de 500 m. Impressionnant non ?
A l’horizon, le grand bois d’Espeyran sert de refuge de sangliers… Tiens mais quel est cet animal qui semble dormir dans l’herbe. Un sanglier ? On fait du bruit et… voici qu’un énorme ragondin plonge dans la roubine…
On admire les iris des marais qui ne vont pas tarder à donner leurs belles fleurs jaunes, des parterres à n’en plus finir de nivéoles, le scirpe maritime et le jonc maritime forment un peuplement dense de touffes dressées… Dans l’eau des myriophyles, des lentilles d’eau et des potamots pectinés, le fameux dessert des chevaux, commencent à couvrir la surface de l’eau… Nous sommes ici à la jonction du conflit secret de l’eau douce et de l’eau salée. Quelques taches blanchâtres cristallisent la surface. Il nous suffit de regarder les arbres : le frêne borde les marais d’eau douce, les tamaris indiquent des sols humides chargés de sel…
Observons, observons !…
Cet animal qui court devant nous. Il doit s’agir d’un lièvre tellement il va vite. Il s’arrête, nous regarde et… un joli petit renard roux à la queue touffue s’enfonce dans la forêt !
Au lieu de revenir par les vignes on continue à suivre la roubine puis on prend par la voie ferrée… jonchée de pervenches !
Nous retrouvons les voitures la tête pleine de belle images et, d’avoir pris le temps d’observer ce qui était autour de nous, nous avons eu l’impression d’un voyage extraordinaire, avec la faune, la flore et les activités humaines de ces marais passionnants !
Cotation : DJB2 – 9km – 10 m de dénivelé.