L’Arcoule

Voir ici les photos de notre randonnée Les Baux/Le Paradou
Voir ici les photos de Jackie.

Du chemin des Marettes nous suivons la route puis la piste qui nous amène au cœur de la forêt du vallon de Courtézon.
L’ancienne carrière de Bauxite nous intrigue et  nous rêvons à ce qu’elle devienne un jour un 2ème « Lac Bleu ». C’est vrai qu’aujourd’hui il y a de l’eau.
On se dirige vers le Mas de la Guerre mais on bifurque un peu avant pour rejoindre et traverser la route : nous voici au Paradou.
On suit un moment  L’Arcoule qui ruisselle à qui mieux mieux et qui rejoint le Canal de la Vallée des Baux.
A la fin de l’Age de fer et pendant l’Antiquité tardive, les hommes occupent cette  plaine riche en « Arcoules » (nom donnés aux  ruisseaux descendant des Alpilles dans ce secteur). C’est une plaine propice à l’agriculture… On évoque ce site de l’Arcoule, la découverte du lion, d’une nécropole attestant d’un habitat important.
Sur le rebord de la montagne du Grand Méjan  en marge du  Canal on trouve une inscription de Charloun Rieu, mais  un peu plus loin on aurait pu trouver une croix qui se situe à présent dans le vieux cimetière. A l’origine elle était érigée en 1660 dans le cimetière antique, puis déplacée en 1702. Elle porte aussi un quatrain de Charloun Rieu : « Nostre vouiage se termino Notre voyage se termine – Aro es pèr iéu deman sera pèrtu Aujourd’hui pour moi et pour toi demain.– Bén urous l’ome que camino Bien heureux l’homme qui chemine– Dins lou draióu de la vertu ! Sur le chemin de la vertu.
Cette croix a une légende : les époux Clapier, Pierre Clapier et Marie Giber avaient promis son édification. Le mari mort, sa femme aurait un peu oublié la promesse. Un jour une fillette de la famille aperçut une colombe qui lui dit :  » Va dire à ta marraine de réaliser sa promesse d’élever une croix dans le cimetière et de célébrer les messes pour le repos de l’âme du pauvre Clapier sinon les chevaux de la ferme seront tous frappés d’un mal mortel« . Mais la veuve Clapier attend encore, un cheval meurt puis un deuxième. A la mort du troisième, elle exécute enfin son vœu !
Bien heureux nous qui cheminons nous arrivons au  « mas d’Escanin ».
Ici sommeille sous de magnifiques platanes  un ensemble de constructions grandioses mentionnées comme moulin dès 1623.  C’est une grande propriété agricole, un « mas » traditionnel pourvu de son moulin à huile et de son moulin à farine. La présence d’un vivier et d’une glacière peut laisser penser que le mas est implanté sur une villa gallo romaine. Sa chapelle a peut-être été implantée sur un petit temple celto ligure. Ce ne sont là que des suppositions. On découvre l’oratoire dédié aux évangélistes et, dans la cour, une tour qui témoigne seulement de l’admiration d’un membre de cette famille pour Viollet-le-Duc.
Qui connaît la chanson ? Monique retrouve les paroles, Christian retrouve la musique… Ah oui, maintenant tout le monde se souvient.
Paroles de la chanson Souto lo pin ICI.
C’est en fredonnant donc cet air entraînant que nous avançons jusqu’à une leçon de chose : le chêne !
Le chêne a-t-il des fleurs ? Oui bien sûr puisqu’il a des fruits, chacun le sait, le fruit des chênes sont les glands.
Le chêne présente à la fois les fleurs mâles et les fleurs femelles sur le même individu qui se  présentent sous forme de chatons grêles vert-jaunes situés à la base des rameaux de l’année précédente ou des nouvelles pousses.
Maintenant ça c’est acquis pour chacun de nous.
Mais alors et… ces petits fruits rouges ?
Il s’agit de la cochenille, l’hôte du chêne kermès, qui fournit  une teinture rouge (à l’origine de la réputation des draps de laine écarlates fabriqués à Montpellier au Moyen-âge). Les femelles pleines d’œufs étaient ramassées, séchées et broyées. Leur récolte entraînait une gestion particulière des garrigues où elles pullulaient. A partir du XVIème siècle, cette teinture a été progressivement jusqu’à l’entre-deux guerres,  remplacée par le rouge carmin, issu de la cochenille d’Amérique,  puis détrônée par les colorants de synthèse. Les cochenilles fournissent aujourd’hui le colorant alimentaire E120 présent dans le saucisson,  les boissons, les yaourts, les biscuits de Reims, etc.
Nous retrouvons un peu plus loin le Canal de la Vallée des Baux.
On est si bien aujourd’hui, il ne fait pas trop chaud on est souvent à l’ombre et la saison de La Culturothèque suivant son cours, nous sommes tous devenus des amis Bien-heureux de se retrouver et cheminer ensemble plusieurs fois par semaine et aussi parce que les chemins sont très beaux, comme tous les chemins des Alpilles particulièrement fleuris en cette saison.
Cotation : DJA1 – 7 km – 151 m dénivelé.