Voir ici les photos de notre randonnée à Gaujac
Un peu frisquet, du vent… Mais parka et bonnet c’est quand même un peu exagéré ! Nous voici à Campagne Athon, perdu dans les vignes, petit hameau qui semble appartenir à Gaujac.
Pour notre première découverte nous choisissons la chapelle romane St Jean de Rosilhan perdue toute seule dans les bois dont la façade donne un aspect curieux de proue de péniche ventrue posée à l’envers. Mais que fait-elle là ?
Du temps des romains, un réseau de routes et de chemins étaient bien organisés pour le confort des voyageurs. Aux embranchements étaient disposés des hermès ou poteaux indicateurs. Il existait des relais ou mutatio le long des routes, des gites ou mansio pourvus d’un espace culturel : le temple. Celui-ci sera remplacé au moyen âge par l’oratoire chrétien et, autour de l’an mil, on construit des chapelles sur les anciens emplacements des mansio afin que les voyageurs et pèlerins soient accueillis et surtout instruits à la religion catholique. Saint-Jean fait partie de ce programme comme le prouvent les fragments de poteries de l’époque gallo-romaine (1er siècle avant-JC – 4eme siècle après JC rejetés par le sol).
Collés à la grille qui sert de porte, nous apercevons la chapelle constituée de trois voûtes successives avec des niveaux différents. Celle au-dessus retombant sur des colonnes qui séparent l’abside semble être du X-XIeme siècle, la seconde du XIIeme siècle. La troisième près de l’entrée du XIIIeme siècle. La décoration intérieure, très frustre, consiste uniquement en un arc doubleau retombant sur des colonnettes qui sépare l’abside du chœur et d’un cordon qui court le long des murs latéraux de ces deux structure.
On aimerait bien en savoir un peu plus mais le sentier nous appelle, il faut donc continuer en direction de la fameuse Maison Forestière qui … en fait n’existe plus ! A la place un abri de chasseurs bien confortable et des tables assorties à des bancs.
Nous reprenons donc notre randonnée dans une combe à la nature bien riche : chênes verts et blancs, coronilles fleuries, arbousiers, et aussi quelques consoudes qui se cachent du soleil. De quoi alimenter la curiosité pour ceux et celles… qui ne s’intéressent pas à la cuisine !
On grimpe sur la montagne pour retrouver une végétation bien différente, plutôt de garrigue : cistes cotonneux, glauges (petits iris des bois), salsifis à feuilles de poireaux, ornithogalum (dame de onze heures) et chênes kermès et arbousiers. Au sommet on a l’impression de dominer le monde !
La descente est plus qu’intéressante car elle nous offre de beaux panoramas sur la plaine du Rhône avec en premier plan St Paul les fonts, Laudun à flanc du Camp de César, Marcoule, Bagnols/Cèze, Connaux et bien sûr Gaujac.
On découvre enfin le hameau de Campagne Athon avec les maisons qui nous semblent petites… petites et le minibus au loin, qui semble être un point blanc au milieu des vignes, que nous atteignons néanmoins assez rapidement.
Cotation : B2 DJ – 8.5 km – 242 m dénivelé – 8 randonneurs.