Voir ici les photos de Yves concernant notre randonnée à Sainte-Victoire.
Aujourd’hui nous entreprenons une randonnée qui est un grand classique de la Montagne Sainte-Victoire: elle mène à la Croix de Provence, monumentale , qui a été érigée sur un des sommets de la Sainte Victoire , à 946 m d’altitude. Elle est visible de pratiquement tout le département des Bouches du Rhône.
Mais nous ne prenons pas le chemin entrepris par les habituels touristes qui montent par le sentier Imoucha. Nous prenons à partir du barrage du Bimont la direction du val des Infernets pour rejoindre le barrage Zola. Incrédules, certaines me disent » la croix est dans notre dos ! ». Puis absorbées par la beauté du lieu , un chemin forestier avec de magnifiques vues sur le vallon, elles oublient que l’on s’éloigne de la Croix.
Nous arrivons ainsi en surplomb du barrage Zola. Ce barrage a été érigé à l’initiative du père d’Emile Zola. C’est le tout premier barrage voûte de l’ère industrielle. Il a été inauguré en 1854 et , via un canal, a alimenté Aix en eau potable jusqu ‘en 1960, date de mise en service du Canal de Provence.
Nous sommes au point bas de notre randonnée et, au loin, nous devinons le point haut. On va faire tout cela ! et oui! Nous quittons le barrage et suivons le GR du pays de Marseille , très bien balisé . Nous marchons le long de grandes oliveraies et admirons l’art de la taille des oliviers. Les km défilent et la falaise de la Montagne approche à grande vitesse. Nous nous sentons de plus en plus petits et cherchons au loin par où on va monter . Par la droite ? Par la gauche? Au centre ???. Nous rattrapons une famille qui va jusqu’à Toulon à pied en 3 jours. Tout en discutant nous arrivons au refuge Cézanne. Une pause bien méritée s’impose. Nous avons fait 9 km et nous nous retrouvons au pied de notre défi: monter là-haut.
Jusqu’ici pas de soleil , mais le vent qui souffle ne nous a pas gêné. A la croix il faudra s’accrocher pour ne pas se faire emporter.
Requiqués, nous repartons …….par la gauche sur le sentier du pas de l’Escalette car le passage par le pas de la Savonnette est trop difficile ( 10 m à monter à la seule force des bras en tirant sur la chaîne mise en place). Trop risqué à mon goût. La montée est régulière et en s’élevant un paysage grandiose s’installe à nos pieds. A mi-hauteur nous trouvons la patte d’oie recherchée avec ce panneau amusant » A gauche le Prieuré facile à 1h30, A droite le Prieuré difficile à 1h30 « . Nous partons donc à droite vers le fameux Pas du Bergé. Rapidement, on comprend ce que cela veut dire « difficile ». Des blocs de pierre à grimper. Il faut mettre les mains dans les fissures pour se hisser un peu plus haut. Une dalle de 10 m à monter . La pierre est tellement polie qu’il faut s’accrocher là où on peut. Mais la solidarité aidant, tous les obstacles sont franchis . Nous débouchons sur la crête et je ne peux pas m’empêcher d’applaudir les deux randonneuses qui nous ont accompagnés. Elles ont été formidables.Nous avons grimpé 300 m en 1 km. Mais ce n’est pas fini car la croix est là-haut. La montée est détestable . Que des pierres ! Sans arrêt il faut regarder où poser son pied. Mais l’effort est récompensé en arrivant au Prieuré. Nous faisons une pause « Energie ». Mais la Croix ? Il faut monter et monter en encore. Il y a du monde , et même des Japonais. Au sommet ultime il y a aussi le vent. Il fait froid, mais nous n’avons pas fait tous ces efforts pour rien. Nous immortalisons notre exploit par des photos.
Comme tout a une fin nous reprenons le chemin du retour par les Costes Chaudes en suivant le sentier Imoucha. Et effectivement nous croisons nombre de touristes qui montent par là. Du côté sud la vaste plaine que nous avons parcourue, du côté nord nous découvrons des étendues d’eau qui rejoignent le Lac du Bimon. Deux bonnes heures de descente en regardant où on pose les pieds. Fatiguant. Heureusement, l’arrivée sur le barrage du Bimont par le haut nous réconcilie avec le paysage . C’est un ouvrage extraordinaire, impressionnant. On remarque les escaliers qui permettent d’aller à son pied et on rigole en pensant à l’ouvrier qui, arrivé en bas, a oublié un outil et qui doit remonter. Nous retrouvons notre char qui nous ramènera à Beaucaire.
Raphaël.
Cotation – JB4 / 17,9 km avec un dénivelé positif de 870 m