Voir ici les photos de notre randonnée à Gordes.
Le minibus file vers Gordes dans une ambiance chaleureuse… Nous stationnons loin du village des bories et loin du village de Gordes.
Quelques jolis chemins nous amènent très rapidement au village des bories.
Au fait, savez-vous ce que signifie « borie » *?
On se dirige vers ce qui nous semble être une maison. En effet, il s’agit de l’habitation principale de ce hameau dit « Les Cabanes » avant d’être baptisé « Village des bories ». A l’intérieur un film nous en raconte toute l’histoire.
Ce hameau** est situé à 4 km de Gordes à 270 m d’altitude. Dépourvu de cimetière et d’église, il est typique de l’habitat temporaire qui, dans les pays méditerranéens, venait doubler le village permanent et était lié aux travaux agricoles saisonniers.
Nous lisons avec soin tous les panneaux explicatifs puis nous déambulons pour découvrir ce village hors norme…
Habitations, granges, chèvreries, porcheries, magnanerie, aires d’abatage et autres lieux nous remémorent les habitudes de nos enfances !
Nous quittons les lieux après en avoir visité la moindre parcelle et nous reprenons notre joli chemin en sens inverse…
Le but est maintenant de rejoindre Gordes… tout d’abord on vous l’avoue le cheminement n’est pas agréable, mais on reprend vite nos agréables chemins bordés de murs en pierre pour atteindre le début de ce qui sera une déambulation avec de nombreux arrêts ! En effet, que de panoramas exceptionnels ! On savoure à chaque pas…. Dommage que le soleil n’ait pas encore percé les nuages qui commencent à s’élever dans le ciel.
Notre repas se déroule au pied de l’imposant château de Gordes puissamment défendu par de grosses tours rondes dont la couronne de mâchicoulis supporte une terrasse pour l’artillerie, les hauts murs ont percés de trois étages de fenêtres « renaissance », on remarque aussi sur les murs, les tours et les échauguettes, les ouvertures des bouches à feu judicieusement réparties… Mais pour l’instant on savoure nos délicieux repas sorti du sac bien distraits par les nombreux touristes qui passent et repassent devant nous.
On fait le tour de ce château qui en impose, on fait un tour dans le village pour admirer le fantastique paysage qui nous est proposé depuis un « point de vue », visitons l’église et… allons prendre un café sur une terrasse suspendue dans le vide.
On quitte Gordes enchantés de cette visite, mais on ne se lasse pas de prendre des photos en revenant vers les points panoramiques : le soleil est maintenant bien éclatant et c’est comme si on redécouvrait nos belles cartes postales.
Croyez-nous : c’est une troupe bien heureuse qui rentre en milieu d’après-midi à Beaucaire !
Cotation : JA1 – 8 km – 192 m dénivelé.
*Le terme générique local de ce type de construction est tout simplement « cabane ». C’est aussi le terme que les puristes préfèrent puisque c’est le nom utilisé par les anciens pour désigner ces constructions. Pourtant, aujourd’hui dans la région, c’est le terme « borie » qui est communément utilisé. « Borie » est l’équivalent français du provençal « bori » désignant un mas et vient du médiéval « boveria » ou « boria » = « étable à boeufs ». On l’emploie sans distinction au féminin ou au masculin.
**Son apparition résulte des grands mouvements de conquête des terres connus par la Provence aux XVIIe et XVIIIe siècles. La ruée sur les collines autour de Gordes est à l’origine des milliers de tonnes de pierres extraites du sol lors de la fabrication des champs qui donnent naissance aux différents groupes de cabanes que l’on retrouve sur ce plateau calcaire. Les parcelles défrichées étaient plantées de cultures « sèches » : mûriers, amandiers, céréales, fourrage mais surtout oliviers.
Les activités complémentaires étaient nombreuses et permettaient une valorisation de la main-d’oeuvre familliale : élevage de petit bétail, miel, jardins, vergers, ramassage de plantes aromatiques, médicinales, cueillettes sauvage, boisillage, cavage de truffes, élevage du vers à soie…
Les maigres revenus tirés de l’exploitation de ces terres arides étaient pour les paysans un moyen d’échapper à la faim et au manque de grans qui les menaçaient.