Les tunnels de Sernhac.

Voir ici les photos de notre randonnée à Sernhac.

La balade s’intitule “Les Tunnels de Sernhac”.

Mais où sont-ils ?

Le départ, un peu chaotique pour cause de bavardages, nous oblige à « bartasser » un bon moment pour trouver un chemin. Mais est-ce le bon ?  Petite dose d’adrénaline. Juste ce qu’il faut pour être en forme une semaine entière !

Serait-on perdus ? La question peut se poser mais apparemment personne n’est inquiet. Aussi on prend une petite pause à l’ombre d’un chêne et on déguste quelques étoiles de Noël (mais ce n’est pas la saison !) et des croquants chocolatés (et on se régale !).

Nous voici sur une route qui nous donne un beau point de vue sur une belle église fortifiée. Ce sont les moines de Psalmodi, producteurs de sel, près d’Aigues-Mortes qui ont édifié l’église au IXe siècle en utilisant les pierres de l’aqueduc romain que l’on distingue parfaitement dans les piliers à l’est grâce aux briques pilées que les romains employaient pour les joints d’étanchéité. L’église a été fortifiée par la suite, vers le XIVe siècle, sûrement pour se protéger des “routiers” qui sévissaient à cette époque.

Un petit arrêt s’impose à nouveau.

Puis nous reprenons notre chemin pour rejoindre Sernhac. Le nom de Sernhac semble venir du mot latin “Saraceni” qui signifie « sarrasins », l’orthographe du nom s’étant modifié au cours des siècles : Sarnacum, Sarnhaco, Sarhïaco, Sernihaco, Sarniaco, Sarahac, Sargnac et bien d’autres encore et maintenant SERNHAC.

La fondation de Sernhac remonte sûrement aux premiers temps de l’occupation romaine. Peut-être à l’époque de la construction de l’Aqueduc. Il se peut que les romains aient fait de ce lieu un point de surveillance et de défense de la vallée du Gardon. Le passage par Sernhac de la voie romaine de Narbonne à Lyon rend la chose possible.

A l’époque où les Sarrasins se sont opposés à Charles Martel on sait que 375 000 Sarrasins ont été tués près de Nîmes. Charles Martel  les auraient poursuivis jusqu’à la rivière du Gardon. Des batailles ont eu lieu à Sernhac, Monfrin, Meynes et Fournès. Charles Martel aurait emporté glorieusement la bataille grâce à un cavalier de Montfrin qui lui aurait indiqué où passer la rivière à gué…

Jolies ces histoires… Mais et nos tunnels ?!

Patience ! On détourne notre cheminement pour les rejoindre. Il y en a deux, l’un est de 60 m, l’autre de 66 m.  (Tiens on aurait parié, 100/150 m !). A l’intérieur nous comprenons le travail important qu’ont accompli les romains. Nous constatons que la canalisation n’existe plus mais dans le conduit nous pouvons apercevoir les cheminées qui permettaient la descente des hommes et la remontée des gravats. Nous portons une attention particulière aux coups de piolets, nous repérons les trous où les romains plaçaient les lampes à huile… Michèle nous fait remarquer que les romains aussi faisaient des erreurs de direction !  En effet, les hommes travaillaient à deux fronts..  Nous le constatons d’après les impacts des coups de pioche. Parfois on constate que le coup de main est différent : il s’agissait sûrement d’une nouvelle équipe de travail. Chaque équipe partait donc dos à dos depuis un des puits. Nous repérons parfaitement les points de jonctions des 2 équipes, surtout dans le tunnel de la Perrotte où l’erreur de direction est flagrante.

Et bien oui, les tunnels ont été trouvés, la jolie église fortifiée de St Bonnet du Gard admirée, les cornichons sauvages ont bien sautés, ce qui fait que doucemanette nous avons passé un bel après-midi !

Cotation : B1 – DJ – 7.3 km – 210 m dénivelée – 21 randonneurs.