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Voir ici les photos de Martine T.
Autour de Montmajour il y a des îlots rocheux qui étaient habités car la plaine qui se prolonge jusqu’aux Alpilles était un immense marécage pendant l’époque protohistorique et jusqu’à l’assèchement des marais au XIe siècle par les moines de Montmajour. Ces habitants se nourrissaient presque exclusivement de poisson et ils entouraient de soins leurs biens les plus précieux : les morts de qualité ! Cette vénération a été à l’origine d’un extraordinaire temple de la mort creusé dans les profondeurs de la colline du Mont de Cordes, îlot plus important que les autres, il s’agit de l’ hypogée (du grec hypo = sous et Ge = terre) « La grotte des Fées de Cordes ». Nous connaissons aujourd’hui 5 hypogées funéraires dans les alentours. (Le peuple ligure qui déposait leurs ossements sous le roc de Cordes en ont été chassés par les envahisseurs Sarrasins. En souvenir de Cordoue, leur « patrie », ces derniers ont baptisé le lieu de leur campement du nom de Cordes).
Ces hypogées sont à l’intérieur d’un domaine privé mais nous pouvons accéder à celui du Castellet, ce que nous faisons ce matin. Il a été le dernier des 5 explorés, en 1876, donc plus méthodiquement étudié. On y accède par une rampe en forme de demi-pirogue et des marches étroites à peine ébauchées ou érodées. On y découvre une ouverture quadrangulaire dans la troisième dalle de couverture qui n’a rien a voir avec son utilisation originelle : un forgeron l’avait un temps utilisé comme atelier et pratiqué cette ouverture. Mais l’hypogée du Castellet pose de nombreuses questions à cause des signes, difficiles à observer. Il semblerait qu’ils se rattachent à la forme appelée « sabots d’équidés » et on y voit des cercles, des rouelles, des croix cerclées qui semblent être un ensemble de symboles solaires, mais… pas que puisque on y trouve aussi des vulves qui appartiennent à tout l’univers néolithique, il y a aussi des cupules… On sait que ce sont des hommes qui les ont sculptés… Certains trouvent leur explication au Portugal dans le sanctuaire de Paonias. Un texte révélateur qui s’applique à l’ensemble des rochers à cupules de Provence, associe ces rochers à des tumuli funéraires. Plus souvent on les trouve à proximité des chemins de transhumance, les « drailles » qui, ici contournaient les Alpilles. Ainsi ces signes sont liés à une civilisation pastorale dont le culte remonte à l’Age de Fer et… prolongé jusqu’à l’époque romaine. On a trouvé à l’intérieur des hypogées de Cordes près de 500 vertèbres de poissons dont l’hypophyse avait été retirée, des coquilles d’escargots percées de deux trous !
Mais… laissons là l’hypogée du Castellet et les autres mystères pour nous diriger vers le Vallon des Raymonds où un autre questionnement nous attend. Nous traversons d’abord une très grande écurie où des chevaux nous saluent puis nous sommes au sommet d’un vallon qui devrait nous procurer une vue plongeante sur le mont de Cordes et l’Abbaye de Montmajour : mais ce matin il y a du brouillard !
On continue en suivant Michèle qui déambule parmi une multitude de sentiers. Pourquoi celui-ci plutôt qu’un autre ? Parce que nous tombons sur les vestiges d’un aqueduc. Quel aqueduc, où était la source, ou allait-il ? Autant de questions que l’on se pose sans… trop avoir de réponse. En tout cas on se régale de le suivre en pointillé assez longtemps pour ensuite faire demi-tour et enfin apercevoir le Mont de Cordes et Montmajour qui sortent du brouillard….. en rentrant nous nous déclarons enchantés des découvertes de la matinée !
Pour en savoir un peu plus sur l’aqueduc romain d’Arles…
Cotation : B2 – 7 km – 300 m dénivelée – 13 randonneurs.