Voir ici les photos de notre randonnée au Paradou
Nous sommes tous en avance au départ de cette jolie randonnée. Nous l’avons tous déjà faite mais nous ne manquerions pour rien au monde ces sentiers !
D’emblée nous voici dans les rochers. On a l’impression d’être en altitude mais il n’en est rien.
Sommes-nous dans les Alpilles ?
La chaine des Alpilles s’étend sur 30km, culminant à 498m au sommet des Opies. Au gré des crêtes, des falaises, des vallons et des piémonts, ce massif calcaire très méditerranéen abrite des milieux remarquables que nous ne manquons pas de découvrir au fil de nos balades. Les Alpilles sont constituées de sols émaciés dont les calcaires blancs se sont formés il y a 125 millions d’années par l’accumulation de micro-organismes dans l’océan qui le recouvrait ici. C’est la rencontre des plaques tectoniques africaines et européennes qui ont créé ces reliefs.
Description, exception faite de la dimension, exacte pour notre lieu de balade… mais en fait, non, nous ne sommes pas dans les Alpilles à proprement dite. Nous sommes sur une petite aiguille en marge des anciens étangs de la Crau, dans une île au milieu des plaines.
Ces rochers de la Pène offrent une balade que nous aimons tous.
Tout d’abord nous prenons un sentier entre deux rochers où s’entraîne en général une école d’escalade pour aboutir sur la route.
Le mas St Jean nous interpelle avec sa chapelle encastrée dans les habitations. Les discussions s’emballent aussitôt sur les lieux de cultes transformés en habitation ou quelquefois boutiques ou cafés. Philippe dit que du moment qu’ils ne sont pas utilisés en boîte de strep-tease il n’y a aucune limite dans leurs reconversions…
Nous longeons des champs d’oliviers. Comme chacun sait, l’olivier est une culture emblématique de ce territoire et est le symbole du sec climat méditerranéen. Ici ces troncs multiples sont la conséquence d’un recépage au niveau de la souche suite à un gel tenace en 1956. Aujourd’hui, les olives et les huiles produites dans les Alpilles sont des produits reconnus à l’échelle nationale et internationale, bénificiant de l’Appelation d’Origine Protégée (AOP) qui marque sa singularité.
Impressionnés par je joli mas de Castillon et les fantastiques platanes qui l’ornent, nous quittons cette petite route pour nous enfoncer dans une sente étroite, pour l’instant bien ombragée, ce qui ne nous empêche pas de nous mettre en Tshirt.
Il fait beau. Très beau, même si la brume persiste toujours un peu.
Très vite la vue s’étend dans tous le massif des Alpilles… La tour des Opiès est bien pâle toutefois dans le brouillard. On admire également les rochers des Baux et le château qui domine avec vue sur l’arête calcaire où nous déambulons. D’un côté, de l’autre, devant nous, le paysage n’arrête pas de changer et de nous proposer de belles images. Impossible de toutes les emmagasiner, c’est la raison, d’ailleurs, pour laquelle on ne se lasse pas de parcourir ce circuit qui est sans cesse une redécouverte.
Du romarin, du thym, quelques argellas sur la fin, la rue parfumée (ruta gravéolens), des pieds de molène (ou bouillons blancs) et des nerpruns (petits arbustes) en fleurs nous interpellent tout au long du sentier et on cherche des arrucats (Crepis vesicaria) car on aimerait bien voir comment les feuilles s’enroulent, mais n’ayant pas su en trouver, on remet cette recherche pour vendredi.
On découvre aussi une grotte : un point de chute si la crise sanitaire se transforme en crise économique, nous aurons toujours un toit sur la tête. Elle est bien aménagée, chambre au fond, grand séjour avec vue imprenable.
Quelques escalades en marge du sentier, on se sent les rois de la montagne avec un point culminant à… 48 m !
Maintenant nous avons les tours de Castillon en ligne de mire.
Occupé pour la première fois dès l’âge de Fer, le site de Castillon s’est considérablement développé au XIe s., quand les seigneurs des Baux en font un endroit stratégique pour la défense de leur territoire et un poste de surveillance des axes de communication. Le château, aujourd’hui disparu, possédait alors quatre tours.
Le site que nous allons découvrir n’en dénombre plus que trois aujourd’hui. On va de l’une à l’autre, on admire les ruines, on essaie d’imaginer la construction d’autrefois.
C’est d’autant difficile que nous sommes distraits par des amandiers en fleurs qui marquent ostensiblement ce lieu paradisiaque.
On fait un petit aller/retour pour en admirer un de toute beauté. Il est à l’ombre d’une pointe rocheuse, mais ses rameaux sont couverts de fleurs. C’est vraiment le jour où sa floraison est à son maximum, pour notre grand bonheur.
On disserte sur les tours de Castillon. Pourquoi Castillon ?
Autrefois le village du Paradou était désigné par Saint-Martin-de-Castillon. On se dit, que vu le lieu où nous sommes, c’est normal que le nom ait changé : c’est vrai qu’on ne peut imaginer un lieu plus paradisiaque. Faux ! Le nom actuel de Paradou provient non pas du « Paradis » qu’il peut pourtant représenter aujourd’hui, mais de l’appellation des anciens moulins à eau de la rivière Arcoule qui permettaient aux tisserands de « parer » les draps.
Il est tôt lorsque nous terminons la balade. Nous sommes assez déçus de ne pas la poursuivre, mais pour une fois nous ne stresserons pas pour être chez nous à l’heure du couvre-feu !
Cotation : DJB2 – 6.2 km – 201 m de dénivelé – 6 randonneurs (Betty, France, Raphaël, Monique, Philippe, Michèle).