Le lac bleu et le canal des Baux

Voir ici les photos de notre randonnée à Maussane les Alpilles.
Voir ici les photos de Marie-Jeanne.
Voir ici les photos de Françoise.

Quelle belle journée !

Nous nous retrouvons très vite sur une piste qui serpente entre le rocher d’Entreconques et le Vallon Rouge. D’emblée nous sommes dans l’ambiance de nos chères Alpilles.
La piste est assez large pour nous autoriser de passionnantes discussions qui tournent, pour la plupart, à nous rappeler toutes les belles balades ensemble.
Nous arrivons au «Lac Bleu» ou «Lagon Bleu» comme surnomment les régionaux cette ancienne carrière de bauxite appelée aussi  «Carrière du Mas Rouge», située sur le territoire des Baux de Provence et dont le site a été naturellement noyé. Aujourd’hui le  niveau de l’eau est très bas,  mais l’eau est transparente car nous y voyons  les poissons ayant élu domicile en ces lieux*.
Passé le lac, le chemin nous conduit au lieu dit «le Péage des Poulettes» dont nous n’avons pas encore percé le mystère de son appellation. L’éperon rocheux des Calans apparaît ensuite sur la droite.
Ce massif en calcaire dur s’est formé entre 160 et 90 millions d’années avant J.C. Il témoigne d’une présence océanique en des temps très anciens. En effet, l’océan Thétys se trouvait ici lors de la période du Jurassique, cette même période qui a vu le niveau de l’eau diminuer. C’est alors que des massifs, comme les crêtes des Alpilles et les Calans**, se sont formés.
Nous nous arrêtons  en bordure d’une olivette où l’on nous demande de nous déshabiller : on va monter, il va faire chaud !
Nous attaquons donc cette ascension à l’orée du vallon des Amants pour rejoindre ces Grands Calans avec sérénité : ceux qui ont déjà fait cette montée savent qu’elle est longue mais quelques «replats» nous permettent de reprendre notre souffle.
Chacun son rythme et… nous montons vite !  C’est vrai que nous ne sommes jamais arrivés au bout sans être fatigués, essoufflés mais, aujourd’hui, il n’y a pas les «rapides» alors en gardant notre rythme nous ne sommes pas obligés de nous arrêter. Nous pensons bien à eux, ils nous manquent, aujourd’hui ils sont à Argilliers à se régaler sur d’autres sentiers.
Quel bonheur ! Des panoramas grandioses ! En plus il fait beau, pas de vent et les globulaires colorent les calans de magnifiques couleurs bleutées !
Nous redescendons par la fameuse piste des Trincades… Elle est longue et elle a été aménagée car nous n’avons plus ces cailloux qui roulent sous nos pieds. Si elle semble “neuve”, elle garde tout de même le  charme fou de nous offrir des balcons de toute beauté.
A mi-parcours on entend des oiseaux, on lève la tête, des grues cendrées caquètent à tue-tête ! Elles se dirigeaient vers le nord-est mais voici que nous voyant arriver, elles se mettent à tournoyer sur nos têtes. Quel spectacle ! Après, telles des vedettes de cinéma elles s’en vont, heureuses de nous avoir fait ce cadeau.
Cliquer ici pour en savoir plus sur les grues cendrées.
On continue dans ce paysage de toute beauté avant de se poser pour notre repas qui sera distrait par d’autres vols de grues cendrées qui passent encore et nous apprécions aussi d’être entourés de narcisses odorantes qui font ici et là concurrence aux globulaires.
Nous reprenons notre parcours dans des pistes en grandes courbes qui nous offrent toujours et encore de fabuleux paysages de calans ensoleillés avant de nous engager dans la combe creusée par le gaudre de Valoste et arriver au hameau des Calans. On y découvre de belles et paisibles demeures avant de prendre, un peu plus loin les berges du canal des Baux qui, malheureusement, est à sec.
On se console en admirant, sur notre droite maintenant, les terres rouges où les coteaux  sont encore  bleutés par les globulaires et sur notre gauche les belles prairies bien vertes de Maussane. On arrive ainsi à notre point de départ.
Ce n’était  pas une randonnée  avec des sites remarquables marqués par l’Histoire… Simplement des paysages et points de vue uniques qui nous ont plongé dans les merveilles naturelles de deux versants, la richesse de leurs végétations et la beauté de leurs formations rocheuses.
Cotation : JB2/3 – 14.6 km – 571 m dénivelé – 11 randonneurs (Michel, Claudine, Maryse, Irène, Françoise, Martine, Betty, France, Marie-Jeanne, Cathy, Michèle).
*Comme chacun sait maintenant, la bauxite est une roche latéritique blanche, rouge ou grise, caractérisée par sa forte teneur en alumine et en oxyde de fer. Elle constitue le principal minerai permettant la production d’aluminium. La bauxite a été découverte en 1821 sur la commune des Baux-de-Provence par le chimiste Pierre Berthier, en cherchant du minerai de fer pour le compte d’industriels lyonnais. Il lui a donné le nom de « terre d’alumine des Baux ». Le nom a été transformé en « beauxite » par Armand Dufrénoy en 1847 puis en « bauxite » par Henry Sainte-Claire Deville en 1861. Le premier site industriel producteur d’aluminium au monde a  utilisé de la bauxite amenée à Salindres dans le Gard, dès 1860.
**En provençal, un Calan désigne un endroit rocheux, un escarpement, offrant un abri contre les éléments (vent, soleil…).