Voir ici les photos de notre randonnée entre Beaucaire et Tarascon
Ce matin le temps est bien gris… mais d’emblée lorsque nous nous retrouvons c’est la rigolade : Marithé lorsqu’elle est passée sur le barrage avec sa voiture a fermé les yeux car elle avait peur !… oui elle conduisait !
C’est donc avec de grands sourires, de grandes recettes de cuisine, des projets pour les randos de la semaine prochaine, du Covid, du confinement, de bonnes ou mauvaises nouvelles, de maisons de retraite, bref, c’est dans de grandes discussions que nous nous engageons sur ces chemins au milieu du Rhône.
Le plaisir est immense de se retrouver là. On a la sensation d’être sur un bateau, de l’eau de chaque côté.
On voit le château de Beaucaire, celui de Tarascon sous des angles inhabituels. Ils sont beaux vu d’ici.
On s’intéresse à la pêche au carrelet en raison de quelques cabanes flottantes qui longent la rive… De l’autre côté on s’en va voir les cascades et l’échelle à poissons que l’on a plutôt l’habitude de voir du côté de Beaucaire. Quelques oiseaux, deux canards prennent leur envol à côté de nous.
Une péniche longue, très longue, nous distrait. Elle porte du bois. Pour la Cellulose ? Pour l’Amérique ?
Charles nous raconte comment était le Rhône lorsqu’il était enfant, ses baignades. C’est le barrage hydroélectrique en amont qui a modifié son cours naturel.
On arrive au bout du bout !
En face le nouveau pont à haubans, de l’eau à l’infini et… les fumées de l’usine qui ce matin sont plutôt tournées vers nous.
On ne s’en aperçoit même pas. On est bien, entre nous, heureux d’être là !
Il nous faut reprendre en sens inverse.
On s’aperçoit aussi que le printemps est bien là : les jolies feuilles vertes toutes neuves, les parterres de chélidoines, de monnaie du pape, d’alliaires, de cistes… tout cela fait bon ménage sur l’île. Le chant des oiseaux est aussi bien présent, entêtant même par endroit. Mais il y a tellement de recettes de cuisine qui circulent !
On est déjà revenu, la matinée n’est pas terminée, alors on prolonge un peu plus vers le nord jusqu’à ce que certains crient « grâce » !
On rencontre un couple, assis au milieu de feuilles de lierre. Ils nous expliquent qu’ils le coupent à 40 cm de longueur, qu’ils rassemblent ces brins en bottes et qu’ils les expédient pour la confection de bouquets.
Bien sûr les curieux demandent d’où vient le nom de « Barthelasse »*.
Maintenant on va visiter l’écluse, il n’y a pas de bateau, mais on connait tous ce lieu où on est venu à plusieurs reprises avec nos enfants, petits-enfants maintenant, pour en voir le fonctionnement.
On se quitte à regret : on était tout simplement bien !
Cotation : DJA1 – 8.6 km – 10 m de dénivelé – 11 randonneurs (Irène, Jean, Anne-Marie, Michèle E., Jean-Marie, Jocelyne, Monique, Marithé, Charles, Annie, Michèle N.)
*Ce nom est lié à l’histoire d’un certain Jean Richard d’Avignon dit « Barthelucius » dont on retrouve l’acte d’un bail emphytéotique (1447) pour des terres au milieu du Rhône au pied de l’abbaye St André à Villeneuve les Avignon. Il y sème du blé et il fait fortune avec ses récoltes.
C’est à partir de 1495 qu’on utilise son nom pour désigner l’île.
On peut accepter cette toponymie ou se reporter au mot occitan « Barthe » qui signifie un nom de lieu de terres basses et humides, ou terrains alluvionneux ou marécageux.
La racine préromane « barda » signifie « boue », « fange ».
De nombreux lieux-dits ou localités portent ce nom dans le Sud-Ouest. “Barthe” décrit bien l’état d’alors de ce territoire, chapelet d’îlots, qui à force de cultures, digues et dépôts finissent par se souder.
«Barthelucius » ne serait donc que le pseudonyme latinisé comme c’était à la mode de la Renaissance qu’on aurait donné à ce Richard qui a investi dans la « fange »… mais qui avait tout de même pressenti le potentiel de cette «barthe». D’autre lieu-dits, en plus de la Barthelasse d’Avignon et de Beaucaire portent un nom proche de celui-ci : « La Bartalasse » à Noves, « Les Barthelasses» à Caumont, « La Bartholette » à Cabannes…