ARLES : Tour Luma et Museon Arlaten

Voir ici les photos d’André.
Voir ici des photos.

Nous voici réunis au pied de la Tour Luma en cette matinée bien ensoleillée.
La Tour Luma, nous la connaissons un peu, nous avions suivi toutes les étapes du projet à la construction par de nombreuses visites guidées.
Mais aujourd’hui nous pouvons enfin découvrir ce bâtiment qui devient le « phare » de tous nos panoramas dans les Alpilles.
« Nous voulions évoquer l’ancrage local depuis « La Nuit étoilée » de Van Gogh à l’émergence des blocs rocheux des Alpilles. La rotonde quant à elle fait écho aux arènes romaines. »   Frank Gehry à propos de La Tour
Nous admirons d’abord de l’extérieur ce bâtiment imaginé par Frank Gehry qui présente une façade torsadée ornée de briques en acier inoxydable. Notre guide nous apprends que ce matériau propre au travail de l’architecte, capte et restitue toutes les variations lumineuses du ciel et confère au bâtiment un aspect en perpétuel changement. Ce choix esthétique est un clin d’œil à la touche picturale de Vincent Van Gogh, qui n’avait de cesse de capter sur ses toiles les nuances et variations lumineuses du ciel provençal lors de sa période arlésienne.
Nous pouvons dire que nous avons bien choisi le jour : nous pouvons bien ressentir les variations cette  lumière fabuleuse qui se meut au moindre recoin du bâtiment.
On retrouve ce que Claire-Lise nous a expliqué lors de sa conférence de mardi, notamment  cet aspect minéral rendu à travers la forme et la structure interne imprégnée des paysages rocheux des Alpilles et notamment du Val d’Enfer cher à nos randonnées.   Frank Gehry a même utilisé des éléments de vocabulaire issus de la géologie pour caractériser certaines parties du bâtiment telles que les « failles » vitrées qui courent le long de la façade et connectent les tours entre elles.
Au pied du bâtiment, le Drum, une rotonde de verre inspirée des arènes d’Arles, nous offre cet espace d’accueil unique pour apprécier toute la richesse et la diversité du travail architectural de Frank Gehry. A l’image de l’amphithéâtre romain, l’échelle et la géométrie de cette rotonde reflètent les influences de l’urbanisme romain à l’origine de la création d’Arles…
Notre guide est passionnant. On découvre que la Tour se compose de différents espaces publics et privés à usages multiples : halls d’expositions, espaces de travail, lieu d’évènementiel… Elle se veut comme une nouvelle proposition de ce que peut être un bâtiment culturel au XXIᵉ siècle.
On ne va pas vous détailler toutes nos découvertes, mais pour notre mémoire se rappeler que les espaces intérieurs permettent différents usages, publics ou privés, depuis le socle jusqu’au dernier étage du bâtiment : un hall d’exposition de 1000m² nommé Galerie principale propose un espace d’un seul tenant sans pilier porteur, qui répond à toutes les normes muséographiques internationales, une terrasse panoramique au 9ème étage,  deux halls d’expositions de 500 et 350 m², un café-restaurant, le Drum Café, un auditorium de 150 places, des ateliers d’artistes, une bibliothèque, des espaces d’archives (consultation, conservation), des espaces dédiés à l’événementiel et des salles de séminaires, des bureaux , qu’elle comporte 12 étages sur 10 niveaux, qu’elle fait 56 m de haut, que sa façade comprend 11000 briques en acier inoxydables et 53 glass box. La Rotonde (Drum) fait un diamètre de 54 m et comporte 670 tonnes de vitrage. Les espaces intérieurs sont de 15 000m² dont 2 000m² sont réservés aux expositions, 1 400 m² aux Archives Vivantes…
On ne peut pas non plus vous détailler toutes les œuvres architecturales que nous avons découvertes (le grand miroir circulaire de Olafu Eliasson, qui en tournant déstabilise notre perception de l’espace, le pavillon inversé de Liam Gillick qui offre un bel espace de repos, l’Isometric Slides de Carsten Höller qui nous invite à la glisse, le Drum Café de Rirkrit Tiravanija imaginé comme une œuvre d’art, le skatepark OooOOo de Kaoo Jeong sur la terrasse… etc … etc).
On termine la visite par  l’exposition “The Impermanent Display” (L’Exposition éphémère)  où les œuvres se consument à la bougie…
Nous  sommes nombreux à vouloir déjeuner au Drum Café… mais il fallait réserver plusieurs jours à l’avance !
Nous montons donc au 9ème étage pour admirer la vue à couper le souffle que nous avons, autant des Alpilles, que Beaucaire, la mer aussi et tous les monuments d’Arles à nos pieds.

Après la pause déjeuner on se retrouve tous devant le Muséon Arlaten qui a été refait à neuf après plusieurs années de travaux.
Musée des traditions populaires créé par en 1899 Frédéric Mistral il présente une riche collection d’objets ethnographiques.
Notre guide nous entraîne dans les différentes mises en scènes variées qui retracent l’histoire de la Provence du temps de Mistral, des années 1940, 1970 et l’histoire de vie et points de vue sur la Provence contemporaine.
Elle nous explique que le bâtiment qui abrite le musée embrasse plusieurs périodes historiques : au XVIIe siècle des Jésuites s’étaient installés dans un palais construit au tout début du XVIe siècle par Honorat II de Castellane (Hôtel de Laval). En 1906 Fr2déric Mistral y a aménagé le musée et fait dégager des vestiges romains découverts 50 ans plus tôt. Ce sont des vestiges appartement à un forum secondaire du 1er siècle après J.-C. Aujourd’hui ces bâtiments sont propriété du département qui l’a rénové   pour un parcours muséal confortable.
On le découvre donc en passant par une salle consacrée au contexte de la création du musée, une autre consacrée au Félibrige et une troisième salle qui met en avant la démarche ethnographique.
Ensuite on entre dans le musée des années 1900 et la Provence selon F. Mistral avec des dioramas qui reconstituent des scènes de vie et donnent l’illusion d’un instant incarné par des mannequins grandeurs nature…une salle est dédiée à F. Mistral, une autre, la salo festadiero évoque, elle, les croyances, les rites et les fêtes civiles et (surtout !) religieuses de la société de l’époque.
On entre maintenant dans le folklore. Les salles du costume plaisent à tous !
Et on continue par la lumière sur les arts et traditions populaires des années 1960/1980 où l’on retrouve une cabane camarguaise mise en scène, la transhumance, le monde de la bouvine, l’art de la vannerie…
Nous voici, enfin ! (car les pieds commencent à être bien fatigués)  revenus à ces derniers temps avec les collections exposées et associées à des contenus multimédias (sur la Reine d’Arles,  la mémoire des ateliers SNCF d’Arles, les histoires de vies comme les salins, les gitans etc…)
On se quitte ravis de cette belle journée ! Vraiment ravis…
Sortie  co-voiturage Visite guidée par une Médiateur de la Tour Luma + visite guidée du muséon Arlaten.  – prix 5 € ( entrées + guides) – 31 personnes.