Voir ici les photos de notre journée à Béziers.
Les optimistes sont dans le bus, les pessimistes sous leur couette en cette journée qui s’annonce tristounette… déjà on a tous une pensée pour Monique et André qui nous manquent beaucoup.
Franck est très heureux de nous retrouver et, derrière son masque, son sourire est large en nous conduisant, sous la pluie vers Béziers.
Le croyez-vous : dès notre arrivée la pluie cesse… on ne l’aura pas de toute la journée et on verra même le soleil entre midi et deux heures (attablés devant un bon repas, la plupart c’est vrai ne l’apercevrons pas beaucoup) !
Jean-Yves et Christophe nous accueillent au pied de la statue de Pierre Paul Riquet pour nous faire visiter la ville. Nous avons, on vous l’avoue, quelques à priori : Béziers ne nous attire pas beaucoup, mais aujourd’hui avec notre arrivée la ville se transforme en un air de fête.
Et… nous voici sous le charme des Allées Paul Riquet aménagées en 1827 sur les fossés des anciens remparts de Béziers. Jolies allées bordées de platanes, restaurants, terrasses et boutiques.
Au bout, nos guides nous présentent le théâtre municipal qui mériterait une visite à part entière. C’est un théâtre « à l’italienne », au décor dit « en bonbonnière », qui a ouvert ses portes en 1844, depuis soigneusement conservé, restauré. Le décor est d’origine, la façade possède des haut-reliefs de David d’Angers et des colonnades grecques. C’est peut-être pour tout ça qu’il est classé Monument Historique depuis 1975. Plus tard nous pourrons découvrir la fresque qui vient d’être créée, sur sa façade arrière, en hommage à la Commedia dell’ Arte….
On déambule maintenant dans les recoins de Béziers dans un pas lent dans le dédale des rues médiévales parmi les hôtels particuliers… Les murs racontent également ! Peints en trompe l’oeil, ils livrent les “enfants célèbres” de Béziers : Jean Moulin et Jean-Jacques Dortous de Mairan, Molière et la Révolte vigneronne de 1907, Trencavel le Rebelle et les chemins de Compostelle….
Nous arrivons ainsi à la Cathédrale St Nazaire, sentinelle de pierre que l’on remarque d’habitude depuis l’autoroute. Elle veille sur Béziers en souvenir de l’empire romain et d’une sanglante croisade du XIIIe siècle. On aimerait que résonne la musique du somptueux grand orgue à l’intérieur…. L’émotion laisse la place aux paroles de nos guides qui nous détaillent l’architecture intérieure en forme une croix grecque . On y trouve des vestiges romans, comme les colonnes et les chapiteaux, sur lesquels s’est construit la nouvelle cathédrale gothique après le sac de Béziers en 1209… Au-dessus des stalles, on peut voir 6 grands tableaux : 3 représentent des scènes de la vie de Moise, 3 illustrent la vie de Constantin et sa mère Sainte Hélène (ces derniers sont signés Raoux, peintre montpelliérain). Les vitraux datent du 17ème siècle tout en reprenant une partie des vitraux médiévaux (pour les parties les plus colorées). Dans la même chapelle où est situé le sarcophage, on peut admirer de superbes peintures murales du 14ème siècle réalisées par des ateliers que l’on appelle école d’Avignon, ces peintures aux couleurs autrefois éclatantes narrent la vie de St Étienne considéré comme premier martyr de la chrétienté. Aujourd’hui atténuées, les peintures qui restent nous laissent facilement imaginer le superbe décor dont toute la cathédrale était pourvue et surtout le raffinement hérité des peintres toscans de la période du trecento qui ont grandement influencé l’école avignonnaise. Le chœur avec sa somptueuse allégorie baroque de l’élévation des âmes de Nazaire et Celse vers le Paradis laisse plus d’entre nous dubitatifs : on ne peut plus baroque ! Une nuée d’ange sortent des nuées, percées par les rayons du soleil ils accueillent les deux saints. Toute cette exubérance de pierre est rehaussée par la présence des statues des quatre évangélistes, et surtout par l’abondante présence du marbre rouge de Caunes-Minervois.
On visite le Cloître dont la galerie supérieure n’a jamais été construite mais on apprécie les quelques vestiges encore visibles : un buste de statue romaine, des pierres tombales et des fragments de sarcophage…
Nous allons sur l’esplanade, en contrebas du cloître, où le jardin de l’évêché nous offre un panorama sur la plaine de l’Orb, les ponts et les écluses de Fonserannes qui nous ont accueillis il y a quelques années pour une belle balade en bateau.
Il est l’heure de « s’engouffrer » dans les restaurants ! Autant vous dire qu’au moment des retrouvailles les conversations sont bien animées des bons plats dont chacun s’est régalé.
Maintenant nos guides nous dirigent vers d’autres quartiers… l’église Ste Madeleine des XIe et XIVe siècle qui a été le théâtre du sanglant évènement de la « croisade des Albigeois » où y ont été exterminé une partie de la population qui s’y étaient réfugiés. Dans sa simplicité romane elle est majestueuse même si toutes les transformations de l’époque gothique se lisent dans la pierre… aussi bien que quelques stigmates encore apparents de l’incendie déclenché par les Croisés, il y a 800 ans.
On se retrouve devant l’église St Aphrodise… qui a vécut paisiblement dans la ville de Béziers mais qu’une légende se raconte différemment. En effet St Aphrodise serait parti d’Egypte avec son chameau (« lou camel » pour les bitterois) pour évangéliser la Gaule. Condamné à mort il a été décapité et sa tête jetée dans un puits. Celle-ci comme un bouchon de champagne est sortie de ce puits pour qu’Aphrodise la prenne dans ses mains et s’en aille ensuite marcher dans la ville. Sur son passage, des gens déposent des escargots : il marche dessus sans les écraser. Des maçons travaillant à une maison se sont moqués de lui : ils ont été immédiatement pétrifiés !…. Enfin Aphrodise a été enseveli par ses disciples dans la grotte qui lui servait d’habitation, et qui est aujourd’hui la crypte de cette basilique…. Mais et « lou camel » ? Recueilli par un potier, à sa mort il a été empaillé. Il se promène toujours avec le Papari le 28 avril dans les rues de Béziers…
Comme vous le voyez des histoires il n’en manque pas dans la ville… C’est ainsi qu’on arrive au Cimetière Vieux, qui est le Père Lachaise biterrois. Il a plus de 200 ans, et tient autant du jardin méditerranéen avec ses pins et ses cyprès, que du musée en plein air. Il est le lieu du repos éternel des grandes familles -vigneronnes ou pas-, d’artistes locaux : sculpteurs comme Injalbert, Magrou ; artistes lyriques comme Valentin Duc. Tous ont voulu affirmer leur richesse et leur statut social jusque dans la mort. Tombeaux et mausolées sont sculptés par Injalbert, Villeneuve, Magrou, Louis Paul… Du bronze, du marbre, des statues, des mosaïques et mausolées magnifiques sont rassemblés dans ce lei hors du temps : temples grecs, égyptiens, maçonniques ; gisants et femmes en pleurs, symboles « de tout poil » y pullulent… Un petit regret : nos guides ne sont pas très sensibles aux pleureuses qui hantent les lieux… Ils n’ont pas su nous les montrer et la Vierge du Moucadou non plus : cette vierge réputée miraculeuse suite à la guérison d’un enfant par un mouchoir imprégné de ses larmes… nous gardons donc notre mouchoir dans notre poche !
Il est temps maintenant de retrouver Franck qui nous ramène à Beaucaire sous la pluie que nous retrouvons à quelques km de là, avec l’ambiance très joyeuse habituelle que nous passons dans les bus (après la sieste de Daniel bien sûr…).
Sortie BUS : Transfert bus + Visite guidée de la ville de Béziers et de la Cathédrale St Nazaire + visite guidée de la vielle ville et du Cimetière Vieux – prix 20 € (Bus + entrées + guides) – 44 personnes.